Runner-up stories for 2010
- Avalanches
- Le Canada atlantique sans glace
- Quatre tempêtes de neige printanières en quatre semaines dans les Prairies
- Eaux lacustres – Quelles températures peuvent elles atteindre et jusqu'où le niveau de l'eau peut il baisser?
- Des pluies abondantes au mois de juin transforment le sud ouest des Prairies en marécage
- Inondations au Manitoba… en été, pas au printemps!
- L'été des étés dans l'Est
- …et des conditions météorologiques parfaites à la ferme
- Tornades à Leamington et à Midland
- Loin de la Colombie Britannique... une saison d’incendie de forêt passée inaperçue
- Les pluies de mousson inondent les côtes de la Colombie Britannique
- Arrivée précoce de conditions hivernales rigoureuses en Alberta et en Colombie-Britannique
- Une « bombe météorologique » et une tempête hivernale intense frappent le golfe du Saint-Laurent
- London victime d’une apocalypse blanche
Avalanches
Au cours de l'année 2010, les avalanches ont causé la mort de douze personnes au Canada; toutes en Colombie Britannique sauf une. À titre de comparaison, la moyenne annuelle était de 14 décès, mais cette moyenne a baissé considérablement par rapport aux 26 décès enregistrés en 2009. Les victimes étaient relativement peu nombreuses à cause de la prédominance du phénomène El Niño. Certains hivers les plus meurtriers dans l'histoire récente correspondaient au passage du phénomène El Niño (1997 1998 et 2002 2003 avec 21 et 29 décès respectivement). La plupart des décès causés par des avalanches ont eu lieu au mois de mars, lorsque la neige abondante a recouvert la couche de neige inférieure plus fragile. Au début de l'hiver, les conditions sèches et chaudes ont produit un enneigement très instable et les longues périodes sèches n'ont pas permis à la neige de se raffermir et de se renforcer. Les adeptes de la neige ont profité du retour du beau temps, ce qui constitue une raison supplémentaire au déclenchement des avalanches, notamment dans l'arrière pays. L'accident le plus meurtrier de la saison a eu lieu le 13 mars près de Revelstoke, en Colombie Britannique, lorsqu'une avalanche s'est abattue sur Boulder Mountain en plein milieu d'une course de motoneige. Deux personnes ont été tuées et 30 autres ont été blessées par une avalanche assez puissante pour raser une maison. Cette avalanche de 150 m de largeur et 10 m de profondeur a dévalé la pente en quelques secondes, balayant comme des fourmis les personnes et les véhicules qui se trouvaient sur son passage.
Le Canada atlantique sans glace
Le long de la côte est du Canada, la glace de mer a été pratiquement inexistante en 2010. Avec des températures entre 6 et 10 °C au dessus de la normale dans le Canada atlantique et des épisodes fréquents de vents forts, il n'était pas surprenant de voir une couche de glace de mer aussi réduite et aussi mince dans la mer du Labrador, le golfe du Saint Laurent et le détroit de Northumberland. En fait, la moyenne des conditions de la glace à la fin du mois de février était la plus faible jamais observée et enregistrée depuis les 40 dernières années. Fait notable, la couverture de glace dans le Golfe a été 47,5 % inférieure au record précédent des niveaux faibles de glace, établi en 1968 1969. La glace peu dense et très fine a fait des ravages auprès des populations de phoques, dans la mesure où des milliers d'individus ont été forcés à rejoindre la banquise côtière pour donner naissance. Finalement, la plus grande partie de la population plus jeune a disparu lorsqu'une grande partie de cette fine couche de glace s'est brisée avant que les nouveau nés puissent nager par leurs propres moyens. Pêches et Océans Canada a déclaré que lors de la première journée de printemps, il ne restait qu'environ 600 phoques dans le sud du Golfe, alors qu'il aurait dû y en avoir près de 30 000.
Quatre tempêtes de neige printanières en quatre semaines dans les Prairies
Au moment où la plupart des Canadiens ont dit adieu aux chutes de neige hivernales, les résidents du sud de l'Alberta et de la Saskatchewan ont connu quatre tempêtes de neige dans l’espace de quatre semaines. Après un épisode de chutes de neige, la ville de Cardston en Alberta a été déclarée zone sinistrée. Les éleveurs locaux ont perdu jusqu'à 15 % de leurs veaux au milieu de la saison de mise bas – le bétail a été piétiné dans les champs ou s'est noyé dans des mares réservoirs en essayant d'échapper aux blizzards. Au cours d'une tempête, 40 chevaux sont morts en prenant la fuite. Ironie du sort, les éleveurs avaient prié pour des précipitations après un hiver sec record. Le 8 avril, des périodes rapides et puissantes de froid hivernal combinées avec des rafales puissantes du nord ouest, atteignant 107 km/h, ont semé le chaos dans les Prairies. Tout juste à l'est de Cold Lake, 36 cm de neige sont tombés. À Regina, des vents violents ont arraché une enseigne en hauteur sur la tour d'une banque alors que le bâtiment oscillait d'avant en arrière. La tempête a entraîné des centaines d'accidents de la route, retardé des vols et arraché des lignes électriques, laissant plus de 50 000 personnes sans électricité. Moins d'une semaine plus tard, d'autres conditions climatiques sévères ont causé des coupures de courant dans une grande partie du sud de l’Alberta, touchant des dizaines de milliers de personnes. Les conducteurs ont abandonné leurs véhicules ensevelis sous 50 cm de neige. Près du trois quarts des maisons à Lethbridge se sont retrouvées sans électricité, l’hôpital a dû activer son alimentation de secours et les écoles ont dû fermer. À la fin du mois d'avril, une troisième période de froid hivernale a recouvert une bonne partie des piémonts de l’Alberta. Les vents ont atteint jusqu'à 100 km/h et une quantité de neige record est tombée (40 à 70 cm), ce qui constituait un réel problème pour les voyageurs de Red Deer à la frontière Alberta Montana. À Calgary, entre 15 et 25 cm de neige épaisse et fondante sont tombés. À un moment, il y a eu tellement d'accidents sur l'autoroute principale en direction d'Edmonton qu'elle a été fermée pour que les services d'urgence puissent retirer les véhicules abandonnés. À Standoff, des abris ont été mis en place pour aider les habitants autochtones gérer l’inondation des sous sols et les interruptions d'électricité. Pourtant, au cours de la première semaine de mai, une nouvelle tempête s'est abattue sur des districts du sud de l'Alberta et de la Saskatchewan. La tempête a provoqué des rafales pouvant atteindre 113 km/h. Edmonton semblait vivre le dernier assaut de l’hiver après avoir reçu 17 cm de neige. Les routes bourbeuses étaient un cauchemar pour les voyageurs se déplaçant en matinée, qui, euphoriques après la fin l'hiver, avaient retiré leurs pneus d'hiver. Il faut également noter qu'une autre tempête a eu lieu le 28 mai à Calgary, avec un total de 17 cm de chute de neige sur trois jours, alors que les résidents d'Inuvik, dans les Territoires du Nord Ouest, ont eu droit à un après midi avec des températures supérieures à 30 °C.
Eaux lacustres – Quelles températures peuvent elles atteindre et jusqu'où le niveau de l'eau peut il baisser?
Après trois saisons de précipitations presque nulles (de l'automne 2009 jusqu'au printemps 2010) et en raison de températures clémentes inhabituelles pour ces saisons, les niveaux de l'eau de plusieurs rivières et lacs de l'Ontario et du Québec ont atteint leur plus bas niveau depuis des dizaines d'années. La forêt boréale de l'Est, qui recouvre la plus grande partie de l'Ontario et du Québec, a connu les neuf mois les plus chauds et les plus secs jamais enregistrés (de septembre 2009 à mai 2010). Même la couche de neige minimale au sol entre février et mars s'est évaporée avant d'atteindre le réseau fluvial. Le mois de mars a été particulièrement inhabituel, car plusieurs stations météorologiques ont établi des records de températures maximales et d'accumulation de neige minimale jamais enregistrées.
Des avertissements concernant les niveaux d'eau faibles ont été affichés sur plusieurs cours d'eau de l'Ontario (p. ex. rivière des Français, rivière Ottawa et lac Nipissing). Certaines marinas ont connu les niveaux d'eau les plus faibles en 50 ans. Avec une baisse de plus d'un mètre du niveau de l'eau, les quais étaient devenus inutiles, les hauts fonds dépassaient de l'eau et une grande partie des plages étaient recouvertes de boue, de souches creuses et de rochers. Les amateurs de plein air ont été nombreux à annuler leurs réservations. L'Ontario Power Generation a signalé le printemps le plus sec en 100 ans, conduisant à une production d'énergie hydroélectrique exceptionnellement faible. Les niveaux faibles de l'eau ont également nui à la qualité de l'eau. Les inquiétudes au sujet de la baisse des niveaux d'eau dans les lacs et les rivières de l'ouest du Québec ont incité les municipalités à adopter des mesures spéciales, car les tuyaux d'adduction n'étaient plus submergés, ce qui compromettait l'approvisionnement en eau à usage domestique. En l'absence de crue, il n'y avait pas d'écoulement printanier pour alimenter les cours d'eau et les rivières, ni pour remplir les lacs et les réservoirs. Au Québec, les plaisanciers naviguant sur le lac des Deux Montagnes et le lac St Louis craignaient de heurter des roches. Les propriétaires de yachts membres de clubs de plaisance de Hudson et de Pointe Claire se sont plaints des niveaux d'eau les plus faibles depuis 30 ans. Dans le lac Saint Jean, les grands bateaux ne pouvaient pas quitter le quai. La Rivière des Mille Îles a connu ses niveaux d'eau les plus faibles jamais enregistrés, poussant le maire de Rosemère à déclarer que l'on pouvait y marcher. La baisse des niveaux d'eau a eu des répercussions financières sur l'entreprise d'exploitation d'aluminium Rio Tinto Alcan, en raison d'un manque d'énergie hydro électrique suffisante. De plus, certains cargos naviguant sur la Voie maritime du Saint Laurent ne pouvaient passer qu'en période de marée haute avec moins de charges.
Il n'était pas surprenant de voir que les niveaux d'eau des Grands Lacs étaient extrêmement faibles à l'approche de l'été. Au milieu du printemps, les niveaux d'eau du lac Ontario étaient les plus bas jamais enregistrés en dix ans au moins, avec une baisse de 47 cm par rapport aux niveaux d'avril 2009. Heureusement, un été humide a permis de ralentir le déclin saisonnier au cours du deuxième semestre de l'année 2010. La combinaison d'un hiver et d'un printemps exceptionnellement doux, qui ont réduit de manière considérable les quantités de glace fluviale, suivie d'un été chaud a permis d'enregistrer des records des températures de l'eau dans les Grands Lacs. Le plus grand des lacs, le lac Supérieur, affichait exceptionnellement 8 °C au dessus des températures habituelles à la mi août. À un endroit particulier, sa température d'eau de surface atteignait 21 °C, alors que d'habitude les températures de ce lac n'atteignent jamais 16 °C. Les températures de surface du lac Ontario ont grimpé à 24 °C, alors que celles du lac Érié ont atteint 27 °C, presque les températures idéales pour se baigner.
Des pluies abondantes au mois de juin transforment le sud ouest des Prairies en marécage
Au cours de la troisième semaine du mois de juin, une série de tempêtes progressant lentement a traversé le sud de l'Alberta et de la Saskatchewan laissant plus de 100 mm de pluie. Avant la période d'absorption, passées trois semaines de temps de pluie, l'eau des dernières pluies ne pouvait se retrouver qu'en surface. Les rivières ont atteint leurs niveaux les plus élevés en 50 ans. Les inondations ont conduit à la fermeture de l’autoroute Transcanadienne sur plusieurs kilomètres, des deux côtés de la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan. De plus, l’état d’urgence était en vigueur dans plusieurs collectivités de l'Alberta. Des centaines de résidents vivant dans des zones basses dans les quartiers de Medicine Hat ont dû quitter leurs maisons, étant donné que les affluents de la rivière Saskatchewan Sud ont augmenté de façon spectaculaire. En ville, les pertes étaient supérieures à 50 millions de dollars, de loin la plus grande perte jamais enregistrée par la ville. De plus, 47 millions de dollars de ce montant ont servi à réparer les dommages causés aux infrastructures municipales comme les ponts, les routes et les services publics. Le montant restant a été attribué à près de 340 maisons et de commerces touchés par les inondations, y compris 11 propriétés irrécupérables. Dans les environs du comté de Cypress, qui comprend les villes d'Irvine et de Walsh, les pertes ont dépassé 15 millions de dollars, dont plusieurs millions de dollars pour réparer 17 ponts. Dans ces villes, certains habitants ont dû être secourus de leurs maisons inondées par bateau ou par hélicoptère, et de nombreux résidents ont dû nettoyer les sous sols boueux et les jardins recouverts de débris. À l'extérieur de la ville, les éleveurs ont déplacé leur bétail vers une zone plus élevée. Le coût de réparation d’une énorme bouche d'égout sur l’autoroute Transcanadienne s'élevait également à plusieurs millions de dollars.
Inondations au Manitoba… en été, pas au printemps!
Vers la mi mars, des citoyens anxieux du Dakota du Nord se sont battus pour contrôler l’élévation des niveaux de l'eau de la rivière Rouge. Au nord, les résidents de la vallée de la rivière Rouge du côté du Manitoba pouvaient respirer plus facilement. Un dégel presque parfait a réduit la menace des inondations printanières habituelles. Cette situation était complètement différente à celle de l'année 2009, lorsque la province a connu ses troisièmes inondations les plus importantes du siècle. En avril, les fossés autour de Morris étaient loin d'atteindre leur capacité maximale. Des semaines de climat chaud et sec ont fait fondre la neige de manière progressive sur près de deux semaines par rapport à la normale, réduisant les risques d'inondation. L'humidité du sol était légèrement inférieure à celle enregistrée un an plus tôt, ce qui signifie que le sol pourrait toujours absorber une grande partie des eaux de fonte. Le niveau des eaux de la rivière Rouge du côté de Manitoba avait presque un mètre de moins que les niveaux de l'année précédente, proches du record. En outre, au nord de Winnipeg, la glace de rivière était relativement fragile et beaucoup plus mince, réduisant les risques de formation d'embâcles. Le moment du ruissellement était également tombé à point nommé, car la plupart des affluents du Manitoba ont formé des crêtes bien avant que le cours supérieur de la partie américaine de la rivière Rouge n'atteigne la province.
Fait étonnant, le risque d'inondation en 2010 ne venait pas de la fonte de neige habituelle et de la formation, mais de plusieurs mois de fortes pluies entre le printemps et l'été. La première semaine du mois de mai a enregistré des pluies plus importantes que les niveaux enregistrés habituellement en avril et mai combinés. À Winnipeg, 160 mm de pluie sont tombés en mai, correspondant au troisième niveau le plus élevé pour cette ville, dont les données recueillies remontaient à 1872. Les pluies tombées sur des terrains détrempés ont provoqué des refoulements d'égout, ce qui a inondé les rues et les sous sols de la ville. Au cours de la dernière semaine de mai, 75 à 130 mm de pluie sont tombés, provoquant une augmentation du niveau de certaines rivières de 2 m en l’espace de deux jours. Au cours de la fin de semaine de la tempête, Winnipeg a connu 13 heures d'orages. La tempête a inondé la province de la ville de The Pas à celle d’Emerson, où une quantité surprenante de plus de 100 mm de pluie est tombée en quelques heures. Les systèmes de drainage étaient complètement submergés. Les jardins étaient recouverts de débris des maisons détruites. Le maire d'Emerson a déclaré l'état d'urgence lorsque certaines routes se sont retrouvées sous un mètre d'eau, voire plus.
Le mois suivant, c'était pratiquement la même chose. Le 10 juin, les inondations terrestres ont détruit des routes au nord de Winnipeg. Dans la communauté de la Première nation Peguis, des dirigeants ont déclaré l'état d'urgence et ont évacué l'ensemble de la communauté. Les maisons détruites un an plus tôt par les inondations se sont retrouvées sous l'eau une fois de plus. Une semaine plus tard, de nouvelles perturbations météorologiques importantes se sont abattues sur la partie sud du Manitoba, avec 150 mm de pluie sur les terres agricoles saturées et les collectivités rurales. L'ensemble de la vallée Assiniboine était inondé jusqu'à la ville de Brandon, emportant de précieuses semences. Le 3 juillet, des pluies abondantes (de 150 à 250 mm) ont conduit la province à émettre une alerte aux inondations pour la rivière Fisher et les environs de Peguis. Le déluge s'est abattu sur une collectivité déjà lassée des inondations. C'était la cinquième inondation en 15 mois dans la plus grande collectivité des Premières nations du Manitoba.
À la fin du mois d'août, un système frontal progressant lentement et une masse d'air instable ont entraîné des averses et des orages intenses sur la partie sud du Manitoba. Près de 30 à 50 mm de pluie sont tombés pendant cette tempête qui a duré toute la journée. Dans la vallée de la rivière Rouge, la région d'Entre les Lacs et le sud est du Manitoba, les orages ont entraîné encore plus de pluie – 70 mm sont tombés entre Carman et Pinawa, et des quantités non confirmées de pluie sont tombées à St Jean Baptiste (125 mm) et à un endroit au sud de Morris (140 mm).
À l'automne, le sol dans la partie sud du Manitoba s'est retrouvé saturé par des mois de pluie excessive. Les quantités de pluie tombées entre le printemps, l'été et l'automne étaient 250 % plus importantes que la moyenne à certains endroits. À la fin du mois de novembre, la rivière Rouge dans le centre ville de Winnipeg dépassait le niveau de la glace d'environ 1,5 m. Des niveaux d'eau sans précédent et un sol saturé ont renforcé de façon considérable les probabilités d'inondation au printemps 2011. Avec une fonte rapide des neiges, l'eau n'aura nulle part où aller, en particulier avec des milliers de kilomètres de fossés et de ponceaux déjà pleins à ras bord au début de l'hiver. Mais ce n'est pas tout! Winnipeg a reçu 55 cm de neige supplémentaires en novembre – la quantité la plus importante en 14 ans.
L'été des étés dans l'Est
Ça ne fût l'été le plus chaud, mais les gens de l'Est ne se sont pas plaints. Il fût qualifié d'été idéal – ni trop chaud ni trop froid et assez humide pour conserver la végétation, les cultures croissantes, profiter des feux de camp et garder les arrosoirs fermés. Durant la grande majorité du temps entre juin et août, une vaste zone de haute pression s'est installée au sud des Grands Lacs. Pareille à une pompe thermique géante, cette haute pression a attiré l'air chaud de l'extrême sud sur les régions de l'Ontario, du Québec et du Canada atlantique. Ce qui a rendu cet été agréable fut sa régularité. Pendant six mois, soit d'avril à septembre, on a observé des températures plus chaudes que la normale. Étonnamment, malgré toute cette chaleur et cet ensoleillement, on n'a relevé que quelques jours de smog. Le ministère de l'Environnement de l'Ontario n'a émis que trois avis de smog sur une période de 12 jours. Par comparaison, l'été de 2005 s’est avéré aussi chaud, mais 15 avis de smog ont été émis sur une période de 53 jours.
Autres faits saillants concernant les conditions météorologiques de l'été :
- À l'aéroport international Pearson de Toronto, on a enregistré 25 jours de chaleur (de plus de 30 °C) avec un facteur humidex élevé par comparaison à la normale saisonnière de 14 jours. Entre le 1er juillet et le 10 août, on a observé 23 jours où le facteur humidex a été de 35 ou plus, comparativement à trois jours en 2009. Le Bureau de santé publique de Toronto a émis sa première alerte de chaleur accablante le 24 mai – la date la plus précoce enregistrée depuis la mise en place du système d'alerte chaleur-santé en 2001 et une dernière alerte le 2 septembre qui s'est avérée la date la plus tardive jamais relevée. Entre cette période, 16 alertes de chaleur accablante furent émises.
- À Hamilton, on a enregistré 35 jours où les températures dépassaient les 28 °C.
- En mai, à Kitchener-Waterloo, il y a eu autant de jours où la température atteignait ou dépassait les 30 °C que pendant toute l'année 2009.
- À Ottawa, la température atteignait un sommet de 35,8 °C le 26 mai, battant le record pour cette journée par environ 5 °C. Ce qui est encore plus spectaculaire, c'est qu'elle fût la journée la plus chaude enregistrée avant le premier jour de la saison officielle d'été.
- Windsor, en Ontario subissait son deuxième été le plus chaud enregistré. La moitié des jours du mois d'août affichaient une température de 30 °C ou plus.
- Montréal a enregistré son mois de juillet le plus chaud en 50 ans et a rattrapé son record de chaleur pour avril à juillet.
- Fredericton a eu 16 jours de chaleur avec des températures dépassant les 30 °C par comparaison à sa normale saisonnière de 10 jours.
- Le 14 août, une bouée située près du centre du lac Supérieur a enregistré la température de la surface de l'eau à 20,4 °C – température la plus chaude enregistrée en 16 ans d'observations. Dans les lacs de grandes profondeurs où la température est davantage reconnue pour induire de l'hypothermie, le lac Supérieur était devenu un nouveau site pour la baignade.
On a observé deux vagues de chaleur dans la partie est du Canada (trois jours consécutifs où la température oscillait au-dessus de 32 °C). Du 3 au 9 juillet, des millions de personnes ont dû faire face à une canicule et à une humidité insupportable. La première canicule n'est pas nécessairement la plus intense, mais elle fait un plus grand nombre de victimes, car les personnes ne se sont pas encore adaptées. Et c'était la première en trois ans. La ville de Toronto a réagi en ouvrant des centres spéciaux climatisés. Dans un même temps, les ambulanciers paramédicaux de la ville ont reçu 51 % plus d'appels de détresse concernant des problèmes respiratoires et 39 % concernant des évanouissements. À Ottawa, le 7 juillet, une température de 35 °C étouffante a été si intense qu'elle a entraîné l'annulation du Carrousel de la GRC. Les ambulanciers paramédicaux ont observé une augmentation du nombre d'appels de 18 %. Montréal a affiché le même scénario ou établi des records quotidiens pendant quatre jours consécutifs, soit du 5 au 8 juillet. À la suite de cette vague de chaleur, les représentants de la santé à Montréal ont signalé que le taux de mortalité associé à la chaleur avait doublé.
Une seconde vague de chaleur est survenue à la fin du mois d'août, qui s'est prolongée jusqu'au début de septembre. À Toronto, la température a atteint les 34,5 °C le 30 août, faisant de cette journée la plus chaude de l'été. Depuis 1993, la ville d'Ottawa n'avait jamais enregistré une période de journées consécutives si longue où les températures oscillaient au-dessus de 30 °C. Selon des climatologues du Québec, une vague de chaleur se produisant de la fin d'août au début de septembre est considérée comme un phénomène climatique « inhabituel » dans cette province, car seuls trois autres épisodes de canicule de cette ampleur sont survenus au cours des 100 dernières années. Le Canada atlantique a également battu un record de chaleur à la fin de l'été avec des températures dépassant 34,1 °C à Fredericton, Moncton et Halifax le 1er septembre.
…et des conditions météorologiques parfaites à la ferme
L'été a été remarquable pour les producteurs agricoles, plus particulièrement si on le compare aux deux dernières années. Grâce à l'absence de neige au sol depuis la fin de février, les fermiers ont commencé à planter trois semaines plus tôt. Les champs se sont littéralement transformés en passant de neige fondante à boue, pour être enfin secs en 10 jours. En plus de l'émergence la plus précoce des cultures dans les principales zones agricoles de l'Ontario et du Québec, les conditions climatiques sont demeurées idéales avec de la pluie en temps opportun, du soleil en abondance, de la chaleur exceptionnelle, de l'humidité élevée et moins d'orages et des orages relativement plus faibles. Grâce au climat favorable, il y a eu peu de signes de maladie fongique ou de pourriture. Les périodes sèches de 7 à 10 jours étaient fréquemment suivies de pluies torrentielles se produisant juste avant le moment où les cultivateurs se préparaient à irriguer les champs. Les niveaux d'humidité du sol étaient toujours bons et le total de la puissance de pousse se situait entre 15 à 20 % au-dessus de la normale. Certains fermiers ont même envisagé une deuxième culture – par exemple, ils ont planté du soja après la cueillette du blé d'automne. La qualité des fruits était exceptionnelle et la production excellente ainsi que les raisins qui ont produit une année de très bon vin. Il était difficile d'imaginer meilleur temps pour les fermiers et les jardiniers – récolte parfaite, champs parfaits, prix parfaits et, oui, climat parfait.
Tornades à Leamington et à Midland
En Ontario, la saison des tornades 2010 s'est déroulé normalement, contrairement à 2009 lorsque 29 tornades et quatre décès en ont fait l'année la plus active et la plus meurtrière depuis des décennies. Au total, 10 tornades ont eu lieu en 2010 (la quantité normale est 11), causant certains dommages, mais aucun décès. Fait inhabituel, plus de la moitié des tornades de la province ont eu lieu dans la région du comté de Windsor-Essex dans le sud-ouest de l'Ontario. Le 6 juin, un puissant orage s'est abattu sur le comté d'Essex après minuit. Quelques heures plus tôt, des pluies abondantes sont tombées au nord de Windsor, inondant 1 400 sous-sols de maisons. Ces orages étaient accompagnés de quatre tornades ainsi que de plusieurs rafales descendantes localisées et destructrices. La première tornade a eu lieu au sud-ouest de Harrow. Des vents au sol ont causé des dommages mineurs, toutefois, la vitesse du vent à 40 mètres du sol a atteint un maximum de 191 km/h. Une deuxième tornade de la catégorie F1 sur l'échelle Fujita avec des pointes de vent entre 120 et 170 km/h et une troisième de catégorie F2 (vents dont l'intensité est comprise entre 180 et 240 km/h) se sont dirigées respectivement vers le sud et le sud-est de Harrow. Ensemble, les tornades ont renversé des poteaux électriques et endommagé plusieurs bâtiments. Quelque part, une maison en brique de deux étages a glissé de ses fondations. Ailleurs, une grange a été démolie et de gros débris ont été projetés sur plusieurs centaines de mètres. Une quatrième tornade (de catégorie F1 sur l'échelle Fujita) a frappé le sud de Leamington, causant des dommages sur une distance de 7 km. Les autorités de la ville ont déclaré l’état d’urgence, en particulier lorsque plusieurs routes étaient devenues impraticables. Les dommages causés par le vent, la pluie et la grêle réunis ont dépassé 100 millions de dollars de sinistres assurés à Windsor et à l'échelle du comté d'Essex. Environ 15 000 personnes se sont retrouvées sans électricité, en raison de dizaines de poteaux électriques brisés en deux, laissant des câbles sous tension pendre à un niveau très bas. Au cours de ces événements, des toitures se sont envolées, des cheminées ont glissé des toitures, des arbres bicentenaires ont été déracinés et des camions ont été renversés à proximité de serres. Les champs de légumes se sont retrouvés recouverts de morceaux de grange et de verre. Par miracle, personne n'a été tué ni grièvement blessé. Lorsque la nuit était très agitée, les vents rectilignes des rafales descendantes atteignaient des vitesses de tornade de catégorie F1.
Le 23 juin, le jour où un tremblement de terre d'une magnitude de 5,0 sur l'échelle de Richter a secoué le sud de l'Ontario, des tornades et des microrafales, sans lien avec l'événement précédent, ont touché la province. Environnement Canada a confirmé qu'une tornade de catégorie F2 a fait rage dans la partie sud du Midland vers 18 h 15. En son point le plus large, la tornade était d'environ 300 m et s'est déplacée sur environ 25 km. Une deuxième tornade a démarré 30 minutes plus tard, tout juste à l’est de Washago, au nord d'Orillia. Elle a été classée comme une tornade de catégorie F1 (pointes de vent entre 120 et 170 km/h). Les dommages les plus importants ont été causés sur des bâtiments agricoles et un garage. À Midland, des vents semblables à une tornade ont détruit 70 caravanes de vacanciers. Fait notable, seuls neuf résidents se sont retrouvés avec des blessures mineures, probablement parce que c'était en milieu de semaine et non en fin de semaine estivale. Plus de 8 000 personnes se sont retrouvées sans électricité au Nouveau-Brunswick à la suite du passage des vents. Les coûts liés aux dommages causés par les tornades et les rafales descendantes se situent entre 10 et 15 millions de dollars. Pour finir, le 23 juillet, une cinquième tornade a frappé le comté d'Essex (F0) vers 22 h 30, causant d'importants dommages sur des propriétés et des arbres dans plusieurs arrière-cours près d'Amherstburg. Dans un terrain de camping, les vents ont retourné une caravane et rasé une grande tente et plusieurs petites remises.
Loin de la Colombie Britannique... une saison d’incendie de forêt passée inaperçue
Le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) a signalé une saison d’incendies de forêt dans la moyenne au Canada avec 7 253 débuts d’incendie de forêt. En revanche, la superficie totale brûlée était de 3,2 millions d'hectares par rapport à la moyenne des dix dernières années (1,6 million d'hectares), tout près du record de la dernière décennie. En outre, tandis que la Colombie-Britannique faisait face à un démarrage lent des feux de forêt, la situation était brûlante à l'autre bout du pays. En Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, le même climat chaud et sec qui a réduit le risque d'inondation printanière, accompagné de vents violents, a amené le déclenchement de feux d’herbes et de broussailles qui se sont propagés rapidement en raison des conditions sèches de l'herbe et de la litière. Avec un tapis forestier exposé bien avant l'apparition de feuilles sur les arbres, il n'y avait rien pour empêcher le soleil de chauffer et d'assécher les terrains boisés. Le premier incendie est survenu le 7 mars et s'est prolongé jusqu'au 21 mars. Les agents de prévention des feux de forêt de la région d'Halifax ont imposé leur première interdiction de feux à ciel ouvert la plus précoce jamais annoncée (16 mars). Avec un mois de juin très humide, le reste de la saison des incendies a été relativement calme. Le Nouveau-Brunswick a connu l'une de ses saisons d’incendies la plus ensoleillée, la plus chaude et la plus sèche depuis de nombreuses années. Toutefois, les 177 incendies n'ont brûlé que 150 hectares. L'arrivée des pluies à point nommé, une prévention efficace contre les incendies et un brin de chance pourraient être les raisons justifiant l'une des saisons d’incendies la plus calme jamais connue.
Dans le nord et le centre du Québec, une augmentation de la chaleur et de la foudre à la fin du mois de mai a augmenté les risques d’incendies de forêt. Une fonte des neiges précoce a laissé le sol sécher au soleil, s’additionnant aux risques précédents. Une fois la menace déterminée, la province a rapidement imposé une interdiction sur tous les feux à ciel ouvert. Malgré les précautions prises, la superficie totale brûlée dans la province en 2010 était presque trois fois plus élevée que la moyenne des dix dernières années. Le 28 mai, l'un des principaux incendies hors de contrôle a poussé tous les habitants à quitter la réserve de la Première nation Wemotaci, à 300 km au nord de Trois-Rivières. La fumée des incendies de forêt a recouvert Montréal et Ottawa. L'indice de la qualité de l’air dans un quartier de Montréal était cinq fois plus élevé que le seuil de « mauvaise » qualité de l'air et deux fois pire qu'un jour de smog record en 2008. La fumée âcre provenant des incendies au Québec a dérivé sur près de 800 km au sud, entraînant des plaintes concernant l'odeur de fumée de la part de plusieurs États américains. Au nord de l'Ontario, un hiver et un printemps exceptionnellement secs ont mis les agents de prévention des feux de forêt en alerte maximale. Ils garantissaient pratiquement une saison des feux de forêt plus active qu'en 2008 et 2009 – les plus basses enregistrées. Et pourquoi ne serait-ce pas le cas? Le premier feu de la saison au nord de Thunder Bay s'est déclaré le 17 mars – le plus précoce signalé en 15 ans – et plusieurs collectivités au nord de l'Ontario ont imposé des interdictions sur les feux à ciel ouvert avant le 1er avril. En plus de cette menace, le beau temps a encouragé les gens à sortir (feux de camp et barbecues). Pour couronner le tout, les agents de gestion des incendies de forêt se disaient préoccupés par les faibles niveaux d’eau dans la plupart des lacs et des rivières. Toutefois, alors que tous les signaux indiquaient une saison catastrophique, les conditions sont devenues moins menaçantes grâce à des pluies tombées à point nommé et à la rareté des orages électriques secs. En fin de compte, il s'est avéré être une autre année tranquille en Ontario – la quatrième année consécutive.
Au Manitoba, les incendies et la fumée épaisse qui ont eu lieu le 22 juin ont forcé les dirigeants à évacuer 200 personnes à Cranberry Portage. La brume persistante s'est déplacée vers le sud pour arriver à Winnipeg, réduisant ainsi la visibilité à moins d'un kilomètre à certains endroits. En juillet, le nombre de feux de forêt a grimpé dans la partie nord du Manitoba, en raison d'un climat exceptionnellement chaud et sec. Au total, il y a eu entre 15 et 20 % d’incendies de plus que la normale, avec une quantité raisonnable de quelques hectares brulés. Bien que le nombre d'incendies de forêt en Saskatchewan était proche de la normale et que la situation semblait calme, des incendies laissés sans surveillance ont emporté une partie importante des espaces sauvages – la plus grande partie en moins d'une décennie. En Alberta, la saison des feux de forêt a commencé plus tôt en raison d'un hiver exceptionnellement sec, ce qui a donné lieu à un grand nombre d'importants feux de forêt au printemps. Les agents de prévention des incendies ont indiqué que l'augmentation de la foudre a contribué à atteindre un nombre record de débuts d'incendie (1 817); toutefois, seuls 84 000 hectares ont été consumés, soit un tiers de moins que la normale.
Les pluies de mousson inondent les côtes de la Colombie-Britannique
Le climat estival sec le long de la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique s'est arrêté brusquement le 31 août avec le début de la saison humide – près de six semaines avant la normale. L'aéroport international de Vancouver a reçu 166,4 mm de pluie en septembre, niveau très proche du record de 169,4 mm établi en 2004. Victoria a établi un record avec 112,3 mm de pluie, dépassant largement le record de 1959 de 86,4 mm. Les averses côtières et intérieures torrentielles ont entraîné des inondations. Port Hardy, situé sur la côte nord-est de l'île de Vancouver, a reçu une quantité importante de 282 mm en septembre, dépassant le record précédent de 260,4 mm. Près d'un tiers de la pluie est tombé le 24 septembre sur une période de 12 heures, causant la fermeture de cinq routes. Ajouté à ce chaos, il y avait des vents forts qui ont mis au sol des lignes électriques. À proximité du port Alice, le déluge a créé un grand mur formé de boue et de débris de quatre mètres de hauteur et de 30 mètres de large, car cela a causé un glissement de terrain, bloquant l'accès à une partie du village et à l'usine de pâtes locale situés le long de la route. Des agents responsables des mesures d'urgence ont transporté par voie aérienne des centaines de résidents et de travailleurs de plusieurs collectivités côtières. Environ 80 résidants de la réserve des Premières nations à Kingcome Inlet, dans le détroit de la Reine-Charlotte ont vu leurs maisons soulevées de leurs fondations et les fosses septiques inondées à la suite de la crue des eaux. Un mois plus tard, ils ont commencé à retourner chez eux mais ils ont dû faire face à des maisons infestées de moisissures qui seront habitables qu’au printemps 2011.
Dans la vallée de Bella Coola sur la côte continentale, entre 200 et 320 mm de pluie sont tombés en septembre, dont deux tiers sont tombés les 24 et 25 septembre, soit en moins de 36 heures. Les inondations causées par ces pluies ont endommagé plusieurs routes, la piste de l'aéroport et la seule autoroute de la ville, et balayé plusieurs petites entreprises et exploitations agricoles, conduisant les autorités à déclarer l'état d'urgence. Quatre semaines plus tard, les résidents lassés par ces inondations ont dû faire face à un autre déluge lorsque des pluies torrentielles se sont abattues sur la région les 18 et 19 octobre. Les représentants officiels ont émis des avertissements et déclaré des situations d'urgence supplémentaires en raison des inondations, les mêmes maisons ont été endommagées et les pluies ont balayé les trois quarts de l'alimentation hivernale sans que les éleveurs ne reçoivent aucune aide financière. Pour couronner le tout, des résidents ont rencontré des grizzlis errants, lorsque les clôtures électriques servant à retenir les animaux sauvages ont été emportées. Dans la vallée, plusieurs personnes ont eu l'occasion de vérifier l'ancien adage qui dit « jamais deux sans trois », lorsque les inondations du mois d'octobre ont constitué la troisième incidence d’isolement de l'année. La première est survenue le 17 août lorsque des incendies de forêt ont menacé la collectivité.
Arrivée précoce de conditions hivernales rigoureuses en Alberta et en Colombie-Britannique
Au début de cette saison hivernale, une crête de haute pression au-dessus du nord-ouest du Canada a envoyé une vague d'air froid de l'Extrême Arctique jusqu'en Colombie-Britannique et en Alberta. En Alberta, lorsque le ciel s’est dégagé, il semblait que la moindre chaleur était perdue et que les températures minimales atteignaient les températures les plus basses jamais enregistrées en novembre. En effet, des conclusions non officielles indiquaient que le 23 novembre, les températures étaient parmi les plus froides sur Terre, inférieures à celles du pôle Nord, de la Sibérie, du Groenland et de toutes les parties de l'Antarctique, à l'exception du pôle Sud. En Alberta, les températures les plus froides ont été enregistrées aux endroits suivants : -34,7 °C à Drumheller; -34,9 °C à Edmonton; -35,3 °C à Red Deer; -35,6 °C à Banff ; -36,5 °C à Coronation; -37,8 °C à Rocky Mountain House et -39,3 °C à Sundre. Lequel de ces endroits avait les températures les plus basses sur Terre peut toujours faire l'objet d'un débat. Mais avec des températures avoisinant -40 °C, qui voudrait se mettre le bout du nez dehors pour le vérifier? D'autant plus qu'une vitesse de vent modérée s'y ajoute et que cela peut entraîner un refroidissement éolien avoisinant -50. À Calgary, non seulement le froid hivernal se faisait ressentir, mais le décor faisait également penser à l'hiver avec 20 cm de neige au sol après le passage de blizzards quelques jours plus tôt. De plus, cette importante vague de froid a fortement perturbé le réseau électrique (avec une consommation d'énergie record) et les services d'assistance routière (les automobilistes ont dû attendre cinq heures ou plus). Le gel et le dégel tardif ont fait des ravages à Calgary avec un grand nombre de conduites éclatées et gelées et ont causé l'embâcle glaciaire de la rivière Bow.
L'air froid épais et concentré circulant au-dessus des montagnes de la Colombie-Britannique a rempli toutes les anses et tous les recoins transformant la moindre trace d'humidité littorale en neige. Les souffles glacés précoces de l'hiver ont apporté au sud et à l'intérieur de la Colombie-Britannique une couverture de neige épaisse qui a fait tomber des lignes de transport d'électricité, privant ainsi d'énergie 16 000 clients du sud de l'île de Vancouver et des îles Gulf ainsi que 23 000 clients dans la vallée du Fraser. Une fois l'électricité rétablie, la consommation a connu une hausse d'environ 20 %, dans la mesure où les personnes augmentaient le thermostat pour se réchauffer. La tempête hivernale précoce a touché des parties du sud et du centre de l'île de Vancouver, congestionnant les routes et paralysant la circulation. Nanaimo a enregistré des chutes de neige record le 20 novembre (24 cm) et a également connu des conditions de quasi-voile blanc. En raison de la neige et du froid, les automobilistes de Victoria et de ses environs se sont retrouvés sur des voies glissantes et étaient impliqués dans plusieurs carambolages. La route Malahat a été fermée par la Gendarmerie Royale du Canada pendant trois heures en raison de la perte de contrôle de trois semi-remorques au niveau du lac Shawnigan. De plus, les services de traversier de la Colombie-Britannique ont été retardés ou annulés. À Vancouver, l'arrivée précoce de l'hiver a fait des ravages sur la chaussée et provoqué le congestionnement des abris d'urgence. En Colombie-Britannique, six décès ont été liés au climat hivernal, et la plupart d’entre eux se sont produits dans des accidents routiers. Avec des températures minimales sous la barre des -20 °C à Okanagan, les producteurs de vin de glace ont commencé leur première cueillette, et la meilleure jamais réalisée, le 22 novembre et l'ont terminée le lendemain.
Une « bombe météorologique » et une tempête hivernale intense frappent le golfe du Saint-Laurent
Le 5 décembre, l’intense système météorologique qui s’était formé au sud de la Nouvelle-Écosse s’est transformé en « bombe météorologique » marine classique, dont la pression de 962 millibars au centre et les vents approchaient le statut d’ouragan. La tempête a suivi une trajectoire inhabituelle, traversant les Maritimes en direction nord-nord-ouest et la baie des Chaleurs, pour aboutir dans l’est du Québec. Les fortes pluies qui se sont déversées dans l’est des Maritimes se sont transformées en neige dans l’air froid qui sévissait dans tout l’ouest du Nouveau-Brunswick. Cependant, ce sont les vents forts et les ondes de tempête qui ont frappé le plus durement. La combinaison de vents forts se déplaçant sur de longues étendues d’eaux libres, d’un système dépressionnaire intense et de marées de 4 mètres de hauteur a engendré l’onde de tempête titanesque qui s’est abattue sur les collectivités et les rivages de long de la côte du golfe du Saint-Laurent.
Dans les Maritimes, la tempête a causé des pannes de courant, la fermeture d’écoles, l’interruption du service de traversier et, chose rare, la fermeture à toute circulation du pont de la Confédération. Le mur d’eau qui a traversé les routes côtières a érodé les rives et inondé les propriétés. Le long de la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick, deux douzaines de résidences ont été endommagées et plusieurs sous-sols ont été inondés, ce qui a nécessité de nombreuses évacuations. Les dommages ont été pires au Québec. Environ 500 résidences ont été endommagées dans les localités riveraines de la région de Gaspé; les dommages aux propriétés résidentielles se sont étendus plus à l’ouest jusqu’à Charlevoix, près de Québec. Même Chicoutimi, le long de la rivière Saguenay, a enregistré des niveaux d’eau élevés. À Rimouski, le niveau d’eau a atteint un record de 5,54 m – ce qui ne s’était pas vu en 200 ans. À Sainte-Luce et à Sainte-Flavie, plus de 80 % des municipalités ont été touchées par les niveaux d’eau élevés qui ont causé des dommages qui se chiffrent en millions de dollars.
Veuillez vous référer au cinquième des dix événements météorologiques les plus marquants.
Apparemment, la population résiliente des Maritimes qui habite le long de la côte faisant face à l'est du golfe du Saint Laurent ne vit pas selon la règle « retirée après trois prises ». En effet, dès la première journée de l'hiver, une tempête hivernale intense a frappé la région, accompagnée d'une pluie battante, de vents d'une force approchant celle d'un ouragan. Les ondes de tempêtes ont entraîné des vagues atteignant entre deux et trois mètres et, durant la phase de pleine lune, une période de très hautes marées. C'était la troisième tempête de cette intensité en trois semaines, chacune des tempêtes s'étant produites à une semaine d'intervalle. Pendant trois jours, les vents et les vagues se sont acharnées sur la côte, submergeant les routes et les quais, érodant les dunes fragiles et forçant les gens à quitter leur maison. La tempête a eu d'énormes répercussions sur la population et la région, quelques jours seulement avant la fête de Noël. Les phénomènes météorologiques violents ont forcé la fermeture du pont de la Confédération et ont cloué les traversiers à quai, immobilisant ainsi des milliers de voyageurs et rendant impossible la livraison de tonnes de marchandises à bord des cargos. La tempête a aussi causé des pannes électriques au sein de plusieurs communautés. Les vagues frappaient de partout, certaines atteignant jusqu'à huit mètres de haut. Les régions les plus touchées furent celles de l'île du Cap Breton en Nouvelle Écosse, de la péninsule acadienne et des rives du détroit de Northumberland au Nouveau Brunswick et des rives des comtés de Queens et de Prince à l'Île du Prince Édouard. Dans l'est du Québec, la tempête a touché les Îles de la Madeleine avec de très hautes marées et des vents violents de plus de 110 km/h. Des vagues gigantesques ont englouti les routes et les quais, pour atteindre les jardins des maisons et inonder toute la région.
London victime d’une apocalypse blanche
À London, en Ontario, et dans les régions sous le vent du lac Huron, la neige a commencé à tomber à 18 h le 4 décembre pour ne cesser que cent heures plus tard. Après quelques heures de répit, la neige a repris de plus belle, tombant pendant neuf heures de plus. Pendant quatre jours, il est tombé une quantité record de 75 cm de neige sur la quatrième plus importante ville de l’Ontario. Des quantités de neige plus abondantes ont recouvert le sud-ouest de London et à Lucan, l’épicentre de la tempête de neige, il en est tombé plus du double. Sous l’effet des vents froids soutenus du nord-ouest se déplaçant sur les eaux relativement chaudes du lac Huron et de la baie Georgienne, des flux d’effet de lac classique se sont formés. Les bourrasques de neige continues qui s’étaient formées ont été coincées dans une configuration de vents stagnants et, jumelées aux effets de lac, ont déversé sur London et sur le district environnant des chutes de neige records à partir de ce qui n’était rien d’autre qu’une tempête locale. Les localités de Strathroy, St. Thomas, Grand Bend et London ont été les plus durement touchées. À son paroxysme, la violente tempête hivernale qui sévissait depuis 33 heures était accompagnée de vents d’une vélocité se situant entre 17 et 28 km/h et d’un facteur de refroidissement de -12. Au nord, Collingwood, Beeton et Alliston étaient ensevelies sous des accumulations de neige qui atteignaient entre 80 à 105 cm par endroit. À cause de l’étroitesse des flux, des régions voisines comme Sarnia, Chatham, Kitchener-Waterloo et Woodstock ont à peine été effleurées. Pendant au moins trois jours, les écoles et collèges, le service postal, le service de transport en commun et les services municipaux ont été interrompus à London. Les services de la London Food Bank et de Meals on Wheels, ainsi que les chirurgies non essentielles ont également été interrompus. La ville n’a pas eu recours à l’armée ni déclaré l’état d’urgence, mais elle a fait appel aux collectivités avoisinantes pour l’aider à se sortir de ce qui s’est avéré la tempête la plus coûteuse de son histoire. Considérée comme la ville la plus enneigée de l’Ontario, l’accumulation de neige qu’elle a connue au cours de cette tempête mémorable de cinq jours équivalait à l’accumulation totale qu’elle avait enregistrée l’hiver précédent, compte tenu du fait que l’arrivée officielle de l’hiver n’était que dix jours plus tard, c’est tout un record.
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