Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2008 : évènement quatre

Table des matières

4. La rivière Saint Jean déborde d'un bout à l'autre

Carte du Canada avec les régions affectées rehaussées

Le Nouveau Brunswick a connu sa pire inondation printanière en 35 années tout le long de la rivière Saint Jean. Cette inondation a touché quelque 1 600 propriétés et a causé 50 millions de dollars ou plus en dommages aux maisons, aux exploitations agricoles et aux petites entreprises. Par miracle, il n'y a eu aucun décès ni blessure grave. Par contre, plus de 60 personnes et 140 animaux d'élevage ont dû être secourus de la crue des eaux.

Ce n'est pas la première fois que le bassin de la rivière Saint Jean déborde, mais ce printemps, les spécialistes des prévisions météorologiques ont craint « la tempête parfaite » : une chute de neige record, une épaisse couche de neige qui a augmenté et est restée jusque tard au printemps, un ruissellement maximal en retard, un réchauffement soudain et la prévision de grandes quantités de pluie. Au début du printemps, un enneigement record de près de 50 p. 100 de plus que la normale couvrait la majeure partie du Nord du Maine, du Nord du Nouveau Brunswick ainsi que la région du Témiscouata au Québec. Sous un ciel ensoleillé, les températures ont grimpé de 7 à 12 degrés au-dessus de la normale à la mi avril. La chaleur constante a immédiatement aminci l'épaisse couche de neige accumulée, ce qui a déclenché un écoulement de surface énorme et fait grossir les rivières et les ruisseaux. Le manteau de l'hiver a disparu en quelques jours. Mais, le sol encore gelé n'a pu absorber la fonte soudaine. Les embâcles occasionnels sont venus s'ajouter et créer des refoulements. À la fin avril, les pluies abondantes ont fait grossir la rivière Saint Jean déjà bien remplie. Les experts ont craint la pire inondation depuis 1973 pour les collectivités dans le Nord-Ouest jusqu'à la ville de Saint John sur la côte de Fundy, sur une longueur de 670 km d'un bout à l'autre.

Vers le 2 mai, la rivière Saint Jean est montée brusquement à son niveau le plus haut depuis des années. Le débordement a inondé des propriétés le long de la rivière et de ses affluents, forçant l'évacuation de centaines de résidants. Plusieurs routes, dont la Transcanadienne à l'extérieur de Fredericton, ainsi que de nombreuses sorties d'autoroute, parcs et propriétés riveraines ont été inondés lorsque les rivières ont dépassé leur niveau critique de crue. Les automobilistes ont dû composer avec les intersections inondées, les routes bloquées et les innombrables détours. Le personnel affecté aux urgences a fait du porte à porte pour avertir les résidants des dangers imminents et les inciter à évacuer. Quelque 1 000 résidants ont accepté de quitter leur demeure. Des centaines de sous sols de propriétés riveraines se sont remplis d'eau chargée de débris nauséabonds. Les représentants de la santé ont craint que les puits privés soient contaminés. À Fredericton, la crue des eaux a forcé la fermeture de l'assemblée législative du Nouveau Brunswick. Devant la dévastation, les employés de la Galerie d'art Beaverbrook, soucieux, se sont précipités pour retirer les œuvres d'art du sous sol.

En fin de compte, il y a eu moins de pluie qu'il avait été prévu. La rivière Saint Jean a atteint son plus haut niveau à 8,36 m à Fredericton, à tout juste 25 cm de son niveau le plus élevé en 1973. À ce niveau, le courant du barrage de Mactaquac était 36 fois supérieur au courant normal en été. Il y avait tant d'eau dans la rivière que le courant des populaires chutes réversibles s'est inversé. Même si elle n'a pas atteint les niveaux historiques de 1973, l'inondation de cette année a dépassé l'inondation de 1973 pour ce qui est de la durée, avec 16 jours consécutifs contre 12.

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