Finalistes des événements marquants de 2008
- Un mois de janvier clément
- Tragédie scolaire à Bathurst
- Un blizzard record d'une semaine à Rankin
- Début meurtrier de l'année des avalanches
- Un printemps blanc dans les Prairies
- Avril refroidit les fruits de la Colombie-Britannique
- Crue soudaine au Québec et au Nouveau Brunswick
- L'été arrivera t il dans l'Ouest?
- Saison tranquille pour les incendies de forêt
- Sales insectes, mais pas de virus du Nil occidental
- Du smog à la pluie
Un mois de janvier clément
Au début de janvier, un dégel prononcé a enveloppé le Canada de températures fiévreuses. Un dégel prolongé inhabituel à l'échelle du pays a amené des températures chaudes pour des millions de Canadiens et de Canadiennes, de l'Alberta à l'Atlantique. Vineland, en Ontario, a été l'endroit le plus chaud au pays; on y a enregistré une température record de 17,4°C le 8 janvier. Il y a fait plus chaud qu'à San Francisco et à Madrid. London a connu l'un des mois de janvier les plus chauds de la décennie. À Timmins, on a battu le record de tous les temps de température élevée pendant trois jours; certains records dataient d'il y a 40 ans. Au Québec, c'est à Saint Anicet en Montérégie qu'il a fait le plus chaud lorsque la température est montée à 16,3°C le 9 janvier.
Le dégel de janvier a lieu presque chaque année au Canada. Mais étonnamment, cette année, le temps doux du milieu de l'hiver a eu lieu plus tôt, il est resté plusieurs jours et il a été très prononcé. Ainsi, des millions de Canadiens et de Canadiennes ont pu en profiter ou le maudire! La température a atteint 7,1°C à Calgary. À Winnipeg, la température est montée à un modeste 3°C pendant ce qui est habituellement la semaine la plus froide de l'année, et il a fait assez chaud pour que les Winnipégois et Winnipégoises enthousiastes enlèvent parkas, passe montagnes et manteaux de duvet.
Partout au Canada, les casquettes de baseball ont remplacé les casques de hockey, et les bottes d'hiver sont devenues des bottes de caoutchouc. La chaleur soudaine a créé des nids de poules et a fait couler des toits. L'air du sud a enveloppé des parties du centre du Canada d'un brouillard assez épais pour perturber plus de la moitié des vols en Ontario et au Québec pendant quelques jours. Le brouillard a également causé plusieurs accidents graves de voitures et a entraîné la fermeture de quelques écoles de régions rurales. La fonte inhabituelle pour la saison et les pluies de janvier ont causé des dommages aux patinoires des arrière cours. Dans la région de Windsor, les responsables des terrains de golf ont répondu à des centaines d'appels de golfeurs passionnés voulant réserver une heure de départ. On a émis des alertes, en particulier à l'intention des motoneigistes et des pêcheurs sur la glace, quant à la glace non sécuritaire sur les lacs et les rivières. Les autorités au Québec et en Ontario ont émis des avertissements concernant les rivières et ruisseaux gonflés et à débit rapide, les bancs de neige instables et la glace mince. Plusieurs résidants du Sud Est de la ville de Québec, le long de la rivière Châteauguay, ont reçu l'ordre de quitter leur demeure après que la fonte de la neige et la pluie ont fait augmenter le niveau de la rivière de cinq fois la normale en moins de 24 heures et l'ont fait déborder de ses rives. Les sauveteurs ont dû attendre que l'épais brouillard se dissipe avant de permettre à la garde côtière de nettoyer les rivières bloquées par la glace.
Comme la plupart des fièvres du printemps de janvier, celle là s'est terminée abruptement avec l'arrivée d'un froid rigoureux dans l'Ouest et de vents violents dans l'Est. Au Québec, des vents dépassant les 100 km/h ont endommagé le réseau de distribution d'électricité, des voitures et des bâtiments, ont causé de nombreuses pannes de courant et ont fait tomber des arbres.
Tragédie scolaire à Bathurst
Tout juste après minuit le 12 janvier, une fourgonnette transportant les membres d'une équipe masculine de basketball d'une école secondaire a fait une embardée sur une route glissante tout juste à la sortie de Bathurst, au Nouveau Brunswick. La vieille fourgonnette est entrée en collision avec un semi-remorque à quelques minutes seulement du point de départ, tuant 8 de ses 12 occupants, soit sept adolescents et un enseignant. Selon l'enquête menée par des responsables de Transports Canada, plusieurs facteurs pourraient avoir contribué à la terrible collision, y compris le temps qui se détériorait, les conditions routières favorisant le dérapage, la fatigue du conducteur et des problèmes de sécurité liés à la fourgonnette. Il avait neigé la majeure partie de la journée dans la région de Bathurst et, en soirée, il était tombé un mélange de neige, de pluie verglaçante légère, de neige en grains et de grésil. La visibilité était mauvaise au moment de l'accident, et la route était recouverte d'une neige fondante d'une épaisseur de 3 cm. Sous la force de l'impact, l'arrière de la fourgonnette et une grande portion du côté passager se sont détachés, éjectant ainsi les banquettes et les victimes dans la neige.
Un blizzard record d'une semaine à Rankin
Le 23 janvier, les résidants du Nunavut, dans les collectivités le long de la côte Ouest de la baie d'Hudson ont commencé à voir la lumière du jour après un blizzard de sept jours qui a mené à la fermeture des bureaux gouvernementaux, des écoles et des banques, et à l'arrêt des vols et du service des postes. Pendant la majeure partie de la semaine, une dépression s'attardait tout près, déversant de la neige transportée par le vent, accompagnée de rafales de vents tourbillonnants de plus de 100 km/h, de températures de -30°C et de facteurs de refroidissement éolien de -57. À Rankin Inlet, les voiles blancs prolongés ont produit des bancs immenses qui rapprochaient dangereusement les motoneigistes des lignes aériennes d’électricité. Le tiers des maisons de Clyde River ont été ensevelies sous des bancs de neige atteignant le haut des poteaux électriques. Il n'est pas inhabituel pour la région de Kivalliq, au Nunavut, de connaître des blizzards soufflant pendant des jours, mais un blizzard d'une semaine, un assaut de 179 heures consécutives, devait être consigné. Si les records météo dataient de plus de 25 années, la période de blizzard continue la plus longue à Rankin Inlet avait duré cinq jours en mars 2005. La durée du blizzard de janvier était sans précédent et il a presque engendré une crise pour plusieurs établissements pris au piège, isolés du monde extérieur pendant près d'une semaine. Personne n'est mort de faim, même si les tablettes de nourriture étaient presque vides. Un approvisionnement bien accueilli de denrées périssables fraîches telles que du pain et du lait est arrivé juste à temps. Il semble que le plus grand problème a été, par contre, la diminution de l'approvisionnement en cigarettes.
Début meurtrier de l'année des avalanches
Pour la majeure partie de la période hiver printemps, le risque d'avalanches a été élevé dans toutes les régions montagneuses de la Colombie Britannique et dans les Rocheuses en Alberta. Les experts ont attribué à une accumulation de neige épaisse et instable le pire début de la saison des avalanches en plus de 25 ans. Au 8 janvier, dix personnes avaient perdu la vie, ce qui est tout près du taux de décès moyen annuel. Pour l'ensemble de la saison, le nombre de décès en raison d'avalanches a atteint 16, ce qui en a fait le pire hiver depuis 2002-2003, où 29 personnes étaient décédées.
Des pluies chaudes au début de décembre, suivies d'une vague de froid et d'une neige poudreuse légère, ont formé une couche de glace épaisse, mais faiblement liée. À la suite de plusieurs tempêtes, la croûte glacée a été ensevelie sous des couches successives de neige très instable et trompeuse. Les vents violents et les cycles rapides de gel-dégel n'ont fait qu'ajouter à la menace d'avalanches.
Au cours de la première semaine de février, une série de tempêtes nées dans le Pacifique ont déversé d'énormes quantités de neige en altitude dans les zones alpines de l'intérieur de la Colombie-Britannique. De la neige abondante et des avalanches fréquentes ont forcé la fermeture pour une période indéfinie de la route de Coquihalla entre Hope et Merritt, une artère importante reliant les basses terres continentales à l'intérieur de la Colombie-Britannique. La route en montage à plusieurs voies était ensevelie sous quatre mètres de neige et de débris. Une avalanche d'une profondeur de 5 m et d'une longueur de 50 m a mené à la fermeture des quatre voies de l'autoroute. Le corridor est resté fermé pendant deux semaines, la fermeture la plus longue depuis l'ouverture de l'autoroute de montagne en 1986. La circulation a été déviée à l'aide de longs détours, ce qui a produit un énorme dérangement et des coûts très élevés pour les camionneurs, les remorqueurs et les automobilistes. Les équipes de déneigement ont lancé des explosifs et ont utilisé des hélicoptères dans une tentative désespérée de maîtriser les avalanches. Les anciens ont dit qu'il s'agissait de la pire saison d'avalanches qu'ils avaient connue. Un printemps glacial et enneigé a gardé la neige intacte en montagne, ce qui a prolongé la saison des avalanches au delà de sa date de fin habituelle. De plus, un réchauffement rapide a menacé de déclencher de grosses avalanches au delà de la longue fin de semaine du mois de mai.
Un printemps blanc dans les Prairies
En plein mois d'avril, la masse d'air arctique persistante et le système chargé d'humidité du Pacifique se déplaçant lentement se sont joints pour laisser une bonne quantité de neige et de la pluie verglaçante dans les Prairies. Le mauvais temps a stupéfait les Calgariens et les Calgariennes le 10 avril lorsque 23,4 cm de neige abondante mouillée sont tombés en cinq heures, battant le record de 1920 de 15,2 cm en une journée. Au début de l'heure de pointe du matin, un grand nombre de banlieusards qui empruntaient les routes glissaient, dérapaient et provoquaient des accidents. L'engorgement a suivi sur les routes et à l'aéroport. Trois jours plus tard, une température élevée de 22,8 °C a inquiété les résidants qui craignaient un dégel rapide et une possible inondation. Dix jours plus tard, un autre épisode de temps épouvantable a laissé de la neige abondante sur la majeure partie de la province. Les conditions de voile blanc sur les routes ont engendré des difficultés pour les automobilistes, et un autobus Greyhound s'est retrouvé dans un fossé. Les voyageurs ont été abasourdis par la férocité de la tempête; des vents jusqu'à 60 km/h ont soufflé les 20 cm ou plus de neige en énormes bancs le long des routes et des autoroutes. Du 18 au 25 avril, il a neigé tous les jours à Calgary. Deux énormes tempêtes ont surpris la ville en laissant 16,6 cm de neige le 18 avril et 13,0 cm le 20 avril, entraînant des conditions difficiles. Les équipes d'urgence ont géré un déluge d'appels d'automobilistes ayant fait des sorties de route, ayant glissé à une intersection, incapables d'arrêter, et ayant frappé d'autres véhicules.
Comme c'est souvent le cas, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que les routes traîtresses et les collisions évitées de justesse consternaient les automobilistes, et que les associations de soccer mineur se plaignaient des innombrables annulations de parties et de séances d'entraînement, les skieurs et les planchistes se réjouissaient de la prolongation de deux semaines des conditions parfaites de neige. Pour les agriculteurs et les éleveurs, la neige mouillée était de l'or blanc, une infusion importante d'humidité qui a contribué à rétablir l'humidité du sol, à remplir les étangs artificiels et à régénérer le pâturage.
En Alberta, avril a de nouveau été fidèle à sa désignation de mois le plus cruel. À certains moments, les résidants des deux plus grandes villes de la province tremblaient de froid dans des températures dans les 10 °C. Avec des vents soufflant jusqu'à 50 km/h, le facteur de refroidissement éolien a plongé aussi bas qu'à -23. À Edmonton, la température moyenne en avril était de quatre degrés sous la normale, avec 26 jours sous le point de congélation. Avec le froid sec et la neige sèche, on avait l'impression d'être au plus fort de l'hiver. On a enregistré un total record de chutes de neige en avril à Calgary avec 65,8 cm de neige, les anciens records datant de 1881. Le début de mai n'a pas amené de répit; dame Nature a continué à retenir le printemps. Les 7 et 8 mai, une tempête de neige anormale a frappé des parties du Nord de l'Alberta. La chute de neige de 30 cm a forcé la fermeture de la route 40 entre Hinton et Grande Cache lorsque plusieurs semi-remorques ont dérapé dans le fossé. Calgary a goûté pour la dernière fois à l'hiver le 9 mai lorsque la température est descendue sous le point de congélation et qu'une neige épaisse a recouvert les contreforts. Reconnaissants du temps plus doux, les Calgariens et les Calgariennes étaient heureux lorsqu'ils n'ont finalement reçu que la moitié des 15 cm de neige prévus.
La même semaine, une température chaude record de 28,6 °C a été enregistrée à Regina le 14 avril, et l'hiver est revenu se venger en Saskatchewan. Des tas de neige lourde mouillée et des conditions semblables à un blizzard ont frappé, de Kindersley et Battlefords dans l'Ouest à Stony Rapids dans le Nord. Les résidants du Nord se sont enveloppés chaudement lorsqu'un énorme 59 cm de neige est tombé et que les bancs de neige ont atteint des hauteurs d'un mètre ou plus.
Avril refroidit les fruits de la Colombie-Britannique
Les cultivateurs de fruits et de raisins de la Colombie-Britannique l'appellent l'année sans printemps. Dans la vallée de l'Okanagan, avril a été le plus froid en 35 années, avec des températures moyennes jusqu'à trois degrés sous la normale. Pendant la troisième semaine d'avril, une vague de froid sans précédent a fait plonger les températures à des minimums records de -11 °C. La neige a également recouvert les fruits. C'est le gel complet de 12 heures sur une période de trois nuits qui a sonné le glas des fruits fragiles tels que les abricots, les cerises et les pêches; les fruits d'hiver tels que les pommes et les poires ont également souffert. Fait important, les fruits commençaient à être en fleurs, le moment où ils sont le plus susceptibles aux dommages causés par le gel. Les pertes ont été dispersées, certains vergers ont évité les pertes importantes; d'autres ont perdu plus de la moitié de leurs produits. Le total des pertes a dépassé plusieurs dizaines de millions de dollars. Les cerisaies ont subi le plus de dommages. Certains cultivateurs n'ont atteint que 30 p. 100 de leurs cultures agricoles habituelles. La récolte d'abricots a baissé jusqu'à 50 p. 100. Les pêches et les prunes ont été les moins touchées par le froid. Quant aux pommes et aux poires, elles ont eu des problèmes de grosseur; elles ont atteint une grosseur beaucoup plus petite que les fruits de l'année dernière. Les vignes de la vallée de l'Okanagan ont été chanceuses d'éviter le gel dû au fait que le froid du printemps avait retardé de trois semaines la floraison et le bourgeonnement.
Crue soudaine au Québec et au Nouveau Brunswick
À la fin de juillet et au début d'août, plusieurs larges cellules orageuses se déplaçant lentement et nourries par l'air humide instable ont déversé de grandes quantités de pluie sur le Nord Ouest du Nouveau Brunswick et plusieurs régions de l'Est du Québec, dont Charlevoix, les Cantons de l'Est, la Beauce, le Témiscouata et Gaspé. La quantité de pluie était impressionnante : 150 mm en moins de 48 heures, avec des intensités de 60 mm en une heure. Des records centenaires de chutes de pluie ont été battus à certains endroits. Les inondations qui ont suivi ont été meurtrières, tuant un garçon de 10 ans et sa mère lorsque leur voiture a été emportée dans le lac Long, à environ 50 km au sud est de Rivière-du-Loup. De puissants courants ont détruit plusieurs petits ponts et des tronçons de plus de 50 routes au Québec, et ont emporté des chalets. Beaucoup de résidences ont dû être évacuées. Une résidante de Baie-Saint-Paul a dit qu'en 35 ans elle n'avait jamais vu la rivière monter aussi haut. La crue des eaux et les glissements de terrain ont tordu des voies ferrées, coupé les services téléphoniques, inondé des sous sols et submergé des voitures dans l'Est et le long de la côte Nord du Québec et loin à l'Ouest jusqu'à Montréal.
Au Nouveau Brunswick, un état d'urgence local a été déclaré à l'ouest d'Edmundston, dans la région du lac Glazier, à la suite d'une crue soudaine. Environ 75 personnes, surtout des propriétaires de chalet, ont été évacuées par les airs avec l'aide des équipes de recherche et sauvetage des Forces canadiennes. Certaines rivières plus petites avoisinantes ont monté de six à neuf mètres, détruisant des routes et un pont routier. Il s'agissait de la deuxième inondation de l'année pour l'Ouest du Nouveau Brunswick. Plus tard en août, une autre averse torrentielle près de Rexton a mené à la fermeture d'autres routes pendant des périodes allant jusqu'à un mois après qu'un affluent de la rivière Richibucto a détruit 500 m de routes.
L'été arrivera t il dans l'Ouest?
Les Canadiens et les Canadiennes de l'Ouest se sont demandé à quelques reprises s'il y allait avoir un été cette année. Au 1er août, les températures de printemps-été variaient de trois à cinq degrés sous la normale. C'étaient surtout les agriculteurs et les jardiniers qui s'inquiétaient en raison de la croissance lente des récoltes. Les basses températures du sol et l'air froid pour la saison ont retardé la germination et la croissance des récoltes de dix jours à deux semaines. Les cultivateurs s'inquiétaient que les retards augmentent le risque de gel et endommagent la qualité des récoltes. À la fin de juillet, dans certaines régions, il n'y avait eu que 80 p. 100 du nombre normal de degrés jours de croissance depuis la semence au printemps. Au Manitoba, on a enregistré pour chaque mois, de février à juillet, des températures sous la normale. Les températures de mai ont été près de quatre degrés sous la normale et, de juin à la mi juillet, les températures ont été plus froides que la normale de près de deux degrés. À la mi juillet, Winnipeg, qui connaît habituellement six jours de températures dépassant 30 °C, n'en avait accumulé aucun. Les Winnipégois et Winnipégoises ont attendu patiemment jusqu'au 16 août pour vivre la première journée chaude de la ville.
Par ailleurs, les températures plus froides pendant les canicules habituelles de l'été ont permis aux récoltes de ne subir aucun stress important causé par la chaleur pendant l'étape de la reproduction. Étant donné qu'il faisait frais, les gens avaient tendance à remarquer la pluie, même si les quantités tombées n'étaient peut être que de 10 à 15 p. 100 supérieures à la normale. Sur une note en apparence positive, les Manitobains et les Manitobaines ont consommé moins d'énergie pour la climatisation comparativement à la même période en 2007. Cependant, l'utilisation d'énergie en mai et en juin a été plus élevée parce qu'on a fait fonctionner les appareils de chauffage plus longtemps.
Le meilleur de l'été est venu en août et en septembre. Des températures supérieures à la normale ont été enregistrées en août partout dans les Praires, ce qui a contribué à stimuler la croissance des récoltes. Les températures sont restées douces pendant septembre; dans beaucoup de secteurs, on a signalé le premier gel d'automne une à deux semaines plus tard que la normale. Ce retard a permis aux cultures dont la croissance a lieu tardivement d'arriver à maturité sans qu'elles soient trop abîmées, et de terminer la récolte sans interruption.
Saison tranquille pour les incendies de forêt
Des responsables du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) à Winnipeg ont résumé la saison des incendies de forêt de 2008 en un mot : « tranquille ». En 27 années de surveillance des incendies de forêt, l'année 2008 s'est classée au quatrième rang en ce qui concerne le nombre le plus petit de feux signalés, c'est-à-dire 5 686. L'Alberta a été la seule province ou territoire à signaler plus de départs d'incendie que toute autre administration (12 p. 100 de plus que la normale), mais le secteur brûlé a été 10 p. 100 plus petit que le territoire brûlé au cours d'une année moyenne. La Saskatchewan et la Nouvelle Écosse ont été les seules provinces ou territoires où l'on a signalé en 2008 une superficie totale brûlée plus grande que la moyenne.
La saison des incendies de forêt a commencé très lentement, en raison d'une épaisse neige accumulée et d'un printemps frais pluvieux. Les conditions chaudes, sèches et ensoleillées et les vents violents au début de mai ont toutefois changé des parties des Prairies en une poudrière. Des représentants officiels en Alberta ont émis une interdiction de faire des feux et ont conseillé aux gens qui profitent de l'arrière pays d'être très prudents. Des incendies dans la province, près de Newbrook, ont imposé un état d'urgence. Des routes ont été fermées, et des centaines de personnes ont fui les villes et les réserves. Deux mille résidants de Deschambault Lake, en Saskatchewan, et des alentours de Black Lake, de Stony Rapids, d'Uranium City, de Pelican Narrows et de Sandy Bay ont fui leur résidence lorsqu'un incendie de forêt au début de juin menaçait les abords de ces collectivités du Nord et a enveloppé le secteur d'une fumée épaisse.
En Colombie Britannique, malgré un printemps très sec (entre le cinquième et le dixième printemps le plus sec en 61 ans et environ 20 p. 100 moins de précipitations que la normale), des températures fraîches, des pluies à point nommé et un peu de chance ont contribué à contenir les incendies de forêt. Le nombre d'incendies de forêt en 2008 a été normal, mais puisque les secteurs brûlés totalisent uniquement 15 p. 100 du territoire habituel, il ressort que le nombre de gros feux en Colombie Britannique est demeuré très bas.
Dans l'ensemble de l'Ontario, 287 incendies ont brûlé 1 216 hectares, ce qui est bien au dessous de la moyenne des dix dernières années. Le temps pluvieux a empêché les gens de se rendre dans les boisés, ce qui les a rendus moins vulnérables aux feux. Les foudroiements par temps sec ont également été à la baisse. Les incendies de forêt ont pratiquement été inexistants au Québec, où l'on a enregistré le plus petit nombre de feux en 25 années. Dans l'ensemble, 193 incendies ont ravagé jusqu'à 1 470 hectares en 2008. La moyenne des cinq dernières années a été de 833 incendies de forêt par année brûlant 269 853 hectares. Les pluies fréquentes ont contribué à contrecarrer un nombre élevé d'éclairs.
Étonnamment, le plus gros incendie de forêt de l'année a eu lieu en Nouvelle Écosse. À la mi juin, des vents violents ont alimenté un vaste incendie de forêt dans le secteur de Porters Lake, à environ 30 km au nord est d'Halifax. Les feux ont forcé l'évacuation de 5 000 personnes. Le feu de broussailles impossible à maîtriser changeait constamment de direction, et il a brûlé pendant 36 heures, se nourrissant des arbres morts secs, tombés près de cinq ans plus tôt pendant l'ouragan Juan. Des rafales puissantes de 90 km/h et une fumée noire épaisse ont été les plus grandes difficultés qu'ont dû affronter les pompiers. L'électricité a été coupée pour 8 100 résidences après que le feu a endommagé une ligne de transport d'énergie. Les sorties le long d'une autoroute importante ont été fermées, et la circulation a été détournée, ce qui a entraîné un gigantesque embouteillage à l'est d'Halifax.
Sales insectes, mais pas de virus du Nil occidental
Les mouches noires et les maringouins ont fait la une cette année, en raison de la pluie, de la pluie et encore de la pluie. Les conditions parfaites étaient en place pour la reproduction des mouches noires dans l'Est du Canada : des chutes de neige presque records, des niveaux élevés d'eau très courante au printemps et des températures relativement fraîches au début du printemps avec des vents faibles et une légère couverture nuageuse. Les entomologistes ont observé une densité de larves d'insectes de trois à cinq fois plus élevée qu'à l'habitude dans les rivières et les ruisseaux, du Sud de l'Ontario au Labrador. Dans le parc provincial Algonquin et d'autres régions sauvages, on a signalé une quantité exceptionnelle de mouches noires et de maringouins, bien supérieure à ce que les agents responsables ont vu au cours des dix dernières années. Un éditeur de la revue Cottage Life a mentionné que ses lecteurs l'appelaient « le pire été pour les maringouins dont on se souvient ». Même si les maringouins ne préfèrent pas les eaux au courant rapide, lorsque les rives ont été inondées pendant la crue du printemps, l'habitat de reproduction des maringouins s'est étendu, ce qui a fourni à leurs œufs une excellente protection. Comme le printemps assez frais a retardé la croissance des maringouins d'au moins une semaine, leur émergence a correspondu au moment où les humains sortaient dans la nature.
Heureusement, les maringouins étaient de type nuisible et non de l'espèce Culex, la principale espèce porteuse du virus du Nil occidental. Un an après la pire éclosion du virus du Nil occidental au pays, le taux de virus du Nil occidental chez les populations de maringouins est descendu bien sous sa moyenne des cinq dernières années. En 2007, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) avait enregistré le nombre le plus élevé à ce jour de cas de virus du Nil occidental au pays avec 2 215 infections et sept décès. En 2008, les cas d'infection par le virus du Nil occidental ont connu un déclin spectaculaire pour atteindre moins de 2 p. 100 des cas de l'année précédente, et aucun décès n'a été signalé. Les températures fraîches du printemps ont peut être ralenti la capacité des maringouins de se reproduire et de se multiplier, c'est pourquoi le nombre d'insectes infectés par le virus était probablement beaucoup moins élevé. (Au cours de certaines des pires années, de 2003 à 2007, les printemps chauds et les étés chauds et humides ont constitué des conditions idéales pour la reproduction de l'espèce de maringouins Culex.) Les spécialistes ont également laissé entendre qu'une proportion accrue de la population devient immunisée contre l'infection par le virus.
Du smog à la pluie
Qu'obtenez vous quand vous combinez le troisième hiver le plus enneigé enregistré avec l'été le plus pluvieux jamais enregistré? Probablement l'année la plus pluvieuse enregistrée si vous viviez à Toronto en 2008. Chaque année, la ville enregistre 793 mm de pluie et de neige (équivalent en eau de neige) en moyenne. Au 13 septembre, l'Aéroport international de Toronto avait déjà reçu la quantité d'eau qu'elle reçoit normalement en 12 mois. Le total des précipitations du 1er janvier au 31 août, et de chaque mois qui a suivi, a battu le record précédent. En décembre, le record de l'année la plus pluvieuse (971 mm en 1977) était également atteignable, car il ne manquait que 21 mm. Le 10 décembre, le total des précipitations pour le mois était de 24,8 mm, assez pour battre le record de l'année la plus pluvieuse enregistrée à l'Aéroport international de Toronto. Ce qui a été encore plus étonnant, c'est que le record de l'année la plus pluvieuse a suivi l'une des trois années les plus sèches enregistrées, puisque le total des précipitations pour l'année 2007 avait atteint 593 mm. S'il n'y avait pas eu les précipitations excessives de décembre en 2007, cette année-là aurait été l'année la plus sèche en 70 ans.
À la fin de novembre, le nombre de jours de précipitations totalisait 145 à Toronto, comparativement à une moyenne de 130 jours. Si on ajoute les 44 autres jours où il y a eu des traces de précipitations, on a une idée de la mesure dans laquelle il a plu pendant l'année. Autre fait marquant quant aux précipitations, lorsqu'il pleuvait ou neigeait, c'était en grandes quantités. Le nombre de jours où il y a eu de bonnes quantités de pluie, c'est-à-dire 25 mm ou plus, s'élève à dix, comparativement à la norme de quatre. Jumelé à la fréquence élevée de temps pluvieux, le nombre de jours de smog était à la baisse. En effet, on a connu six épisodes séparés totalisant 12 jours pendant l'année, comparativement à la normale pour cinq années de huit épisodes totalisant 23 jours. En comparaison, les chiffres de l'année précédente étaient de 11 épisodes pour 29 jours, tandis que dans l'année record de smog de 2005, il y avait eu 15 épisodes pour 48 jours. Ce qui a été vraiment surprenant, c'est qu'à la fin de novembre, le nombre d'heures d'ensoleillement était de 12 heures de plus que la normale. L'année où il y a eu le plus de précipitations a été ensoleillée avec une qualité de l'air relativement bonne : voilà bien un petit rayon de soleil dans cette année grise.
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