Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2012 : évènement cinq
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5. Les Prairies : un été chaud, humide et imprévisible
L'été dans les Prairies a commencé par des températures froides de courte durée pour finir parmi les dix étés les plus chauds jamais enregistrés. Il succédait à un printemps qui s'est classé au troisième rang sur le plan de l'humidité et au cinquième sur celui de la chaleur en 65 ans de consignation des données. Il convient également de noter que de fréquentes pluies torrentielles estivales ont apaisé les craintes liées à la sécheresse qui saisissait le Midwest américain – la pire en 50 ans. Dans le sud du Manitoba, il a plu à partir du mois de mars, et de façon plus prononcée encore en avril et en mai. À Winnipeg, les précipitations accumulées de mars à mai se chiffraient à 181 mm, pour une normale de 112 mm. La Saskatchewan a connu un temps plus humide encore, des précipitations deux fois supérieures à la normale ayant été enregistrées en mai et en juin. Le mois de juin est souvent le plus pluvieux à Calgary, et cette année n'a pas fait exception, les précipitations ayant atteint 133 mm (bien au-delà de la moyenne mensuelle de 80 mm). Des avertissements d'inondation ont ponctuellement été émis concernant plusieurs bassins des rivières de l'Alberta. Le tour d'Edmonton est venu en juillet, des orages incessants ayant alors déversé des précipitations record sur la capitale de l'Alberta. Près d'un jour sur deux a essuyé un orage, pour un total de 26 heures. Les périodes de chaleur et d'humidité qui ont accablé la ville ont alimenté de nombreux épisodes d'orages nocturnes, et de fortes averses d'une heure ont inondé les rues et les jardins. Des météorologues chevronnés de l’Alberta ne pouvaient pas se souvenir de la dernière fois où des avis d’humidex ont été émis pour au moins deux jours consécutifs dans certaines parties de la province. Sur les chantiers de construction, les ouvriers ont passé des heures à actionner les pompes et à sécher le sol et les équipements. Certains automobilistes ont dû abandonner leur véhicule et poursuivre à pied avec de l'eau jusqu'à la poitrine. D'autres résidants d'Edmonton ont été forcés de quitter leur maison, les sous-sols s'étant remplis d'eau. Les plus hauts niveaux de pluie ont été enregistrés à Stoney Plain, où les 247,3 mm ont marqué le mois de juillet le plus humide jamais enregistré. Parmi cette litanie d'orages d'été, la tempête la plus pluvieuse et la plus destructrice connue depuis des années a eu lieu le 12 juillet. Property Claim Services Canada (services de réclamation liée à des biens fonciers du Canada) ont déclaré que les déferlements de pluie, de grêle et de vent ont causé des pertes assurées de plus de 100 millions de dollars.
Les spécialistes des prévisions météorologiques ont été bien occupés, dans la région des Prairies, grâce au deuxième été le plus actif en matière de phénomènes météorologiques violents de type convectif depuis le début de l'enregistrement des statistiques en 1991. Les orages estivaux ont été plus fréquents et ont semblé se déplacer plus lentement que d'habitude, s'attardant davantage à causer des dégâts. De nombreux rapports ont signalé de gros grêlons, de fortes pluies, des grands vents, de fréquents éclairs et d'innombrables phénomènes localisés, notamment des nuages en entonnoir et des tornades, des microrafales, des vents dévastateurs et des pluies diluviennes. Sur les 63 jours compris entre le 13 juin et le 14 août, seuls 11 jours n'ont pas connu de phénomènes météorologiques violents. Parmi les points notables de l'été 2012, citons les suivants :
- Un total de 371 épisodes de temps violent dans l'ensemble de la région des Prairies, l'Alberta en enregistrant le plus grand nombre (à savoir 169), et la Saskatchewan, le deuxième total le plus élevé qu'elle ait connu (soit 135).
- Moins de tornades que la normale en Alberta et au Manitoba, seulement sept ayant été signalées en Alberta et trois faibles au Manitoba. Le manque d'humidité dans la partie sud du Manitoba a limité le nombre de phénomènes météorologiques violents. À l'inverse, la Saskatchewan a signalé son plus grand nombre de tornades jamais enregistrées, à savoir 33 pour une normale de 13.
- Une année très active en matière de tempêtes de grêle, puisqu'elle arrive au deuxième rang et en totalise presque le double du nombre moyen. En Alberta, les pertes liées aux cultures ont atteint un niveau record. La société d'État qui assure les agriculteurs depuis 1938 a déclaré le double de paiements supérieurs à 450 millions de dollars pour 11 100 réclamations liées à la grêle. Ces chiffres ne tiennent pas compte des pertes dues à la grêle encourues par des assureurs agricoles privés, qui ont avoisiné les 100 millions de dollars en Alberta, ni des pertes de biens hors cultures. Ces pertes ont été encore plus importantes en Saskatchewan.
- Une année presque record en matière de vent; 81 épisodes ayant enregistré des rafales à plus de 90 km/h (un seul de moins que le record de 2007). À elle seule, l'Alberta a cumulé 41 épisodes de vent, battant ainsi le record précédent de 37 épisodes, qui datait de 2007.
Malgré la fréquence et la variété des phénomènes météorologiques violents, les agriculteurs exploitant des cultures de grande production (sauf le canola) ont bénéficié de conditions météorologiques parmi les meilleures depuis des années. Selon Statistique Canada, les producteurs de blé au Manitoba et en Saskatchewan en ont récolté davantage cette année (7 % de plus qu'en 2011), en raison de conditions météorologiques favorables. La production d'orge dans les trois provinces des Prairies était en hausse, le Manitoba ayant plus que doublé son rendement.
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