Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2001

Table des matières

  1. Sécheresse d'un bout à l'autre du Canada
  2. Interminable hiver
  3. Ce n'est jamais la chaleur... c'est toujours l'humidité!
  4. Température quasi infernale sur tout le territoire
  5. Problèmes de qualité de l'air
  6. L'ouragan Gabrielle et « La Tempête »
  7. Les loisirs d'hiver-très bons dans l'Est et mauvais dans l'Ouest
  8. Coup d'éclat en Colombie-Britannique
  9. Une autre année chaude pour le Canada et pour le monde
  10. La foudre tue au hasard au cours d'un été exceptionnellement tranquille

1. Sécheresse d'un bout à l'autre du Canada

La sécheresse, problème chronique au Canada, n'a jamais été aussi intense et n'a jamais duré aussi longtemps qu'en 2001. Dans tout le sud du pays, la saison de croissance a été la plus sèche qu'on ait connue en 34 ans. Les répercussions ont été plus fortes dans les Prairies, en particulier dans les régions arides du sud de l'Alberta et de la Saskatchewan, où certains secteurs éprouvaient de graves pénuries d'eau pour une deuxième ou une troisième année d'affilée.

Aux prises avec une autre année sèche, le fléchissement du prix des cultures et la hausse des dépenses, les agriculteurs et les grands éleveurs des Prairies ne savaient plus à quel saint se vouer. La pluie était tellement rare que le gouvernement de l'Alberta a annoncé une période de sécheresse avant même que l'été ne commence. En outre, pour la toute première fois, l'eau d'arrosage a été rationnée dès le printemps. L'année 2001 a été la plus sèche jamais enregistrée dans la zone circonscrite par les villes de Medecine Hat, Kindersley et Saskatoon, même en comptant les années 1930 où l'aridité y sévissait. Pour stupéfiant que cela paraisse, il y a eu cette année à Saskatoon 30 % moins de pluie qu'au cours des 110 dernières années. Craignant le pire, les autorités ont déclaré qu'il faudrait de 50 à 70 % plus de précipitations en hiver et au printemps pour reconstituer l'approvisionnement d'eau dans la zone de sécheresse pour 2002, ce qui représente une quantité sans précédent.

Selon Statistique Canada, les conditions de croissance dans l'Ouest ont été les pires depuis la sécheresse de 1988. La production de blé et de colza a chuté de 43 %, comparativement à l'an dernier. Le déficit attribuable aux céréales, dont la valeur est évaluée à 5 milliards de dollars, a eu une incidence sur l'économie des provinces de l'Ouest. Sur le plan national, cette sécheresse était beaucoup plus étendue qu'en 1988 puisque les régions de l'Est ont également été durement touchées. Le premier jour de l'été, les fermiers de l'Ontario prévoyaient déjà des récoltes sensationnelles : l'ensemencement était terminé, il n'y avait pas eu de gelée matinale ou de violente tempête et l'humidité et la chaleur étaient convenables. Toutefois, à peine deux semaines plus tard, le temps sec et la chaleur avaient desséché presque toutes les cultures, sauf le raisin, et cette sécheresse s'est poursuivie pendant six autres semaines.

Dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent, l'été aura été le plus sec en 54 ans. En plein cœur de la saison de croissance, certaines des terres agricoles les plus productives du Canada (entre Windsor et Kitchener) ont connu les huit semaines les plus sèches jamais enregistrées. Dans la région de Montréal et de Dorval, on a battu des records de sécheresse en avril et on a atteint, au milieu de l'été, un nouveau sommet : 35 jours consécutifs sans pluie mesurable. En dépit des conditions sèches, les fermiers du Québec ont eu de meilleures récoltes que ceux de la plupart des autres provinces, ayant obtenu un rendement moyen pour toutes les céréales. Les précipitations ont également été très faibles dans la région de l'Atlantique où, pour la quatrième fois en cinq ans, la saison estivale a été sèche, venant au troisième rang parmi les plus arides. À Charlottetown et à Moncton, les mois de juillet et d'août ont été les plus secs jamais enregistrés, les précipitations ayant atteint seulement un quart de la pluviosité normale. Le mois d'août a été le plus sec qu'on ait connu Charlottetown, avec seulement cinq millimètres de pluie. Pas étonnant que la récolte des pommes de terre ait subi une diminution de 35 à 45 %!

Même en Colombie-Britannique, réputée pour son climat humide, l'hiver dernier a été le plus sec et, sur la côte et à l'intérieur sud, il est tombé moitié moins de pluie ou de neige que la moyenne historique. Dans le sud de la province, l'enneigement était au plus bas niveau jamais atteint, ce qui explique qu'on craignait une sécheresse estivale et son cortège de désagréments, depuis les restrictions touchant l'utilisation de l'eau dans les zones résidentielles, les pannes d'électricité et la mortalité massive du saumon jusqu'aux incendies forestiers dévastateurs.

De novembre à février, les précipitations à Vancouver ont totalisé 380 mm, soit le taux le plus faible depuis 1976-1977, et le deuxième plus bas depuis qu'on a commencé à tenir des registres en 1939. À Victoria, le niveau du réservoir municipal était inférieur à ceux des 101 derniers hivers. À la fin de la saison « humide », le principal réservoir de la région était rempli à moins de 70 %; ce qui signifie qu'il n'avait jamais été aussi vide en plus de 30 ans. Le 2 avril, les autorités ont limité l'arrosage des pelouses et des jardins. Le remplissage des piscines et des cuves thermales de même que le nettoyage au boyau d'arrosage des entrées de cours et des façades d'habitations ont également fait l'objet de sévères restrictions. Même les concessionnaires d'automobiles n'avaient pas le droit de laver leurs véhicules.

2. Interminable hiver

Pour la première fois en plus de 20 ans, les habitants des régions de l'Est ont eu droit à un hiver typiquement canadien : froid, neigeux et long. Après les chutes de neige record et le froid de loup de décembre dernier qui ont été suivis de deux ou trois mois de gel sans répit, le printemps était attendu avec impatience par la plupart des habitants.

Au centre-ville de Toronto, la disparition des dernières traces de neige au premier jour du printemps a marqué la fin d'une période d'enneigement de 104 jours; la plus longue jamais enregistrée en 130 ans. À Montréal, il est tombé 281 cm de neige, le total annuel le plus élevé en un quart de siècle. La région de l'Atlantique a aussi eu sa part de précipitations record, d'où neige abondante, enneigement continuel et budgets de déneigement dépassés. La grande quantité de neige et la pénurie d'eau ont provoqué le tassement de la neige sous le poids de laquelle plusieurs toitures se sont affaissées. Dans certains secteurs, le nombre de jours où les chutes de neige ont provoqué la fermeture des écoles allait jusqu'à huit. Les physiothérapeutes ont déclaré un nombre inégalé de cas d'épicondylite chez des patients fatigués de pelleter. Les détaillants ont vendu un nombre record de râteaux pour l'enlèvement de la neige sur les toitures, de grattoirs, de souffleuses et de balais d'essuie-glace, et les fabricants de lave-glace ne pouvaient répondre à la demande.

Néanmoins, la situation était encore pire à St. John's! En effet, presque toutes les tempêtes hivernales qui ont traversé l'Amérique du Nord sont passées par la capitale de Terre-Neuve. Entre les premiers flocons du 22 novembre 2000 et les dernières bourrasques du 26 mai, 648,4 cm de neige se sont accumulés au total sur cette ville, brisant un record de plus d'un siècle. Vraisemblablement, aucune autre ville de taille comparable au monde n'a jamais reçu autant de neige. Les tempêtes survenant en moyenne tous les quatre jours, les équipes de déneigement de la ville ne savaient plus où décharger la neige (ce qui n'est pas surprenant si l'on considère que celle-ci aurait pu former une boule de neige d'un rayon de deux kilomètres). Plus de 500 millions de tonnes de neige sont tombées sur la ville, soit une quantité suffisante pour remplir 3 200 SkyDomes. Peu enthousiaste à l'idée de faire appel à l'armée, le maire a demandé aux municipalités de l'Est d'envoyer un escadron de souffleuses et de chasse-neige à la rescousse de sa ville ensevelie.

Aux yeux de la plupart des gens de l'Est fatigués de l'hiver, la lenteur que met celui-ci à s'installer en 2002 est tout bonnement un juste retour des choses. De Thunder Bay à Pouch Cove, l'hiver est en retard de plusieurs semaines. Bien que les amateurs de plein air et les gens d'affaires soient durement touchés, la plupart des Canadiens ne se plaignent pas de ce retard et des réductions substantielles de leurs frais de chauffage. Au 13 décembre, il n'y avait presque pas de neige à London, ce qui est étonnant pour l'une des villes du sud de l'Ontario où il neige le plus souvent. À la mi-décembre, la température la plus froide enregistrée à Toronto était de -1,8°C, insuffisant pour une gelée meurtrière.

3. Ce n'est jamais la chaleur…c'est toujours l'humidité!

Cette année, les vacances estivales ont commencé dans le froid et la neige dans les régions du Nord et du Centre de l'Ontario et au Québec, forçant l'annulation de nombreux feux d'artifice lors de la Fête du Canada (dont ceux de la Colline du Parlement). À Kapuskasing, en Ontario, il est tombé 3 cm de neige le 1er juillet. Par la suite cependant, le thermomètre est rapidement monté, cet été ayant été le troisième été le plus chaud des annales du Canada, poursuivant ainsi la tendance de températures estivales normales à supérieures à la normale, 18e été du genre au cours des 22 derniers étés. Des températures records ont été éclipsées dans des dizaines de collectivités, de Saskatoon à Corner Brook, et presque toutes les villes ont dépassé leur nombre moyen de jours de grande chaleur (températures supérieures à 30°C). Fredericton, par exemple, a connu 20 jours de chaleur comparativement à sa moyenne de 10. Montréal en a enregistré 23 plutôt que ses 9 habituels; et Ottawa en a eu 26, comparativement à sa moyenne de 14.

Cependant, on se souviendra tout particulièrement de la première semaine d'août, pendant laquelle presque tout le Sud du Canada était accablé par une chaleur torride et une humidité écrasante. Plus souvent qu'autrement, nous avions l'impression de nous retrouver dans un véritable sauna, avec des facteurs humidex dangereux, qui faisaient grimper de 10 degrés les 35° affichés au thermomètre. En Saskatchewan, province dont le climat est généralement sec, les météorologues ont émis pour la première fois en trente ans un avertissement humidex. À Winnipeg, avec un indice humidex de 46°, on a enregistré de nombreux cas d'épuisement, de nausées et d'évanouissement dans les rues. La vague de chaleur s'est accompagnée de sa litanie d'avis de smog, d'interdictions d'arrosage, de pannes d'électricité localisées et de fermetures de plages. À Montréal, les dix premiers jours d'août ont tous été des jours de grande chaleur, plus longue période de chaleur de ses annales. Pour la première fois dans son histoire, la quantité d'eau utilisée dans la ville a été égale à la quantité d'eau disponible quotidiennement. Le 8 août, l'Aéroport Pearson de Toronto a connu la deuxième journée la plus chaude de son histoire avec 37,9°C, établissant un nouveau record de tous les temps pour la consommation d'eau et d'énergie. Osoyoos, dans le Sud de la Colombie-Britannique, a été le point chaud du pays, lorsque le thermomètre a atteint 41,7°C le 12 août, égalisant le record provincial de tous les temps pour le mois d'août.

4. Température quasi infernale sur tout le territoire

« Les incendies ravagent tout le pays » aurait-on pu lire en principale manchette des journaux canadiens en 2001. Même si les risques d'incendie étaient extrêmement élevés d'un bout à l'autre du Canada, les pertes directement imputables aux incendies n'ont jamais été si faibles. Compte tenu du manque d'eau, de l'enneigement minimum record, du dégel hâtif et de l'enchaînement de 15 saisons consécutives de températures plus douces que la normale, les responsables de la gestion des incendies, du Manitoba en allant vers l'ouest, prévoyaient qu'ils auraient beaucoup de travail pendant la saison des feux. Des feux d'herbe qui se sont déclarés au début de mars ont incité les autorités de l'Alberta à devancer d'un mois le début de la période d'interdiction de faire des feux. En Saskatchewan, le nombre d'incendies forestiers était trois fois supérieur à la normale puisque l'hiver et le printemps ont été plus secs que jamais. Le 24 mai, la région septentrionale de l'Alberta avoisinant Chisholm s'est transformée en un brasier qui, selon les estimations, a englouti 140 000 ha de forêt et de broussailles desséchées et a détruit plusieurs habitations. L'arrivée du temps frais et de la pluie de même qu'une chute de neige imprévue durant la première semaine de juin a quelque peu remédié à la situation et a permis à des centaines de personnes évacuées de rentrer chez elles.

Depuis le centre de l'Ontario en allant vers l'est jusqu'à Terre-Neuve, le temps est resté chaud et sec tout l'été et les risques d'incendies de forêt ont crû de jour en jour. À la fin de juillet, le code du degré de sécheresse atteignait des sommets en Ontario. La chaleur et la sécheresse-record en août n'ont fait qu'accentuer ces risques. Les provinces ont rapidement proscrit les feux en plein air, restreint les opérations forestières et mobilisé les ressources affectées à la gestion des incendies. En Nouvelle-Écosse, le gouvernement a interdit, outre les feux de camp, tout déplacement en forêt. Même la cueillette des bleuets était exclue! Dans le nord-est de l'Ontario, les autorités ont défendu tous les feux.

Le 11 août, au sud de Princeton, en Colombie-Britannique, un motorisé a pris feu. Les flammes se sont rapidement propagées aux bois desséchés et l'incendie a brûlé librement pendant environ une semaine. Le week-end de la fête du Travail, les risques d'incendie n'avaient jamais été aussi grands en Colombie-Britannique, certaines parties des secteurs du sud et du centre de la province étant privées de pluie depuis des semaines, ce qui a amené l'évacuation et la fermeture de la région de Kananaskis au moment de l'année où celle-ci est la plus fréquentée.

Bien que les pompiers forestiers aient eu à intervenir tôt cette année au Canada, les incendies qu'ils ont combattus étaient moins nombreux et moins intenses que la moyenne. À la mi-novembre, 7 525 feux ravageaient 594 828 ha, comparativement à la moyenne de 8 018 feux et de 2 761 314 ha calculée sur 10 ans. Seule l'Alberta a déclaré des chiffres supérieurs à la moyenne à long terme pour la surface brûlée. Il s'agissait de la troisième saison d'affilée où les incendies forestiers étaient peu nombreux et, remarquablement, c'est également celle où l'on a enregistré la moins grande superficie brûlée au cours des onze dernières années de surveillance. Grâce à l'intervention rapide des pompiers forestiers, au petit nombre de foudroiements, au taux élevé d'humidité atmosphérique et à une bonne dose de chance, les autorités ont été en mesure de contrer la menace d'incendie et de réduire au minimum les zones ravagées par le feu dans ces conditions incroyablement explosives.

5. Problèmes de qualité de l'air

L'an dernier, de nombreuses régions du Canada n'avaient signalé aucun problème de qualité de l'air, mais cette année, l'été chaud et brumeux a été l'un des plus lourds en smog depuis 1988. La différence c'est que cette année, l'été a été extrêmement sec dans l'Est, avec beaucoup d'ensoleillement et un système de haute pression paresseux nous amenant l'air des États-Unis.

Les petites et grandes villes de Sault Ste. Marie à Sydney, dont les régions rurales et de villégiature, ont été recouvertes d'un air souillé jaunâtre. En Ontario, on a émis plus souvent des avis de smog en 2001, pour plus de jours et sur des régions généralement plus étendues que jamais auparavant. La saison de smog n'avait jamais commencé aussi tôt, elle était là un mois en avance. Dans la région la plus affectée, entre Toronto et Windsor, les autorités ont émis des avis couvrant 23 jours - deux fois le nombre émis toutes les autres années depuis 1988. Alors que certains épisodes ont duré une ou deux journées, deux épisodes d'air souillé se sont prolongés cinq jours de suite, ce qui ne s'était jamais produit auparavant et qui a constitué une source majeure de préoccupation.

Les provinces de l'Atlantique ont connu huit épisodes de smog, plus du double du nombre habituel. Montréal a pour sa part enregistré neuf épisodes, nombre le plus élevé depuis 1988. En Colombie-Britannique, dans les basses terres du Fraser et la vallée du Fraser, il y a eu trois épisodes de smog dont l'un en août qui a affecté presque toute la province.

6. L'ouragan Gabrielle et « La Tempête »

La saison de tempêtes de l'Atlantique Nord a été la quatrième plus active des 120 dernières années et la plus longue depuis 1981. En tout et partout, on a compté 15 tempêtes portant un nom, de Allison à Olga, dont neuf sont devenues des ouragans et quatre ont été des cyclones importants avec des vents d'au moins 178 km/h. Même si la saison a été l'une des plus lentes à commencer (le premier ouragan n'est arrivé que le 8 septembre), près de la moitié des cyclones portant un nom ont eu lieu en octobre et en novembre.

Pour la troisième année consécutive, six tempêtes ont atteint les eaux canadiennes ou se sont déroulées à proximité de celles-ci, cinq ouragans et une tempête tropicale. Au cours d'une période de trente jours particulièrement occupée de la fin août à la fin septembre, quatre systèmes tropicaux (Dean, Erin, Gabrielle et Humberto) ont traversé les Grands Bancs au sud de Terre-Neuve. Même si aucune de ces tempêtes n'a vraiment touché terre à Terre-Neuve, chacune a représenté des précipitations de plus de 100 mm pour la province la plus à l'est du Canada. Le 19 septembre, la pire des tempêtes, Gabrielle, a déversé sur la Péninsule d'Avalon des pluies diluviennes. Plus de 160 mm de pluies ont déferlé sur Cape Race en une dizaine d'heures. St. John's a reçu 127 mm de pluie en environ six heures, le jour le plus humide aux annales de la capitale. De graves inondations ont emporté les routes, détrempé les centres commerciaux et les terrains de stationnement, rempli les sous-sols jusqu'au plafond et privé des milliers de résidents du téléphone, de l'électricité et du chauffage.

Puis le 7 novembre est arrivé « La Tempête », un brassage de trois systèmes météorologiques, les anciens ouragans Michelle et Noël et une tempête non tropicale de la Nouvelle-Angleterre, qui ont convergé puis se sont intensifiés au-dessus du Golfe du Saint-Laurent. Cette « bombe météo » a fait éclater les vitres d'auto, causé des pannes d'électricité pour plus de 100 000 abonnés et inondé des quais et des dunes de sable fragiles. L'Île du Prince-Édouard et l'île du Cap-Breton ont essuyé le gros de la tempête. De grands vents combinés à de fortes marées ont produit une onde de tempête d'un mètre et plus et des vagues de neuf mètres. Des rochers de 14 kg ont été projetés des centaines de mètres sur la terre ferme, certaines atterrissant sur les verts des terrains de golf. Le Pont de la Confédération à été fermé à la circulation pour la première fois de son existence, lorsque les vents ont atteint 123 km/h avec des rafales de 155, les vents les plus forts jamais enregistrés. La tempête a aussi emporté des tronçons de la levée de Canso reliant l'Île du Cap-Breton à la Partie continentale de la Nouvelle-Écosse.

7. Les loisirs d'hiver - Très bon dans l'Est et mauvais dans l'Ouest

Dans l'Est, un authentique hiver canadien garni de beaucoup de froid et de neige a permis à tous ceux qui aiment jouer dehors de profiter de quelques-unes des meilleures conditions de neige et de glace jamais vues. Dans l'Ouest, c'est en avril que les conditions de ski et de planche à neige ont été les meilleures, trop tard cependant pour sauver une saison désastreuse pour les stations de montagne.

L'Est a reçu beaucoup de neige, soit de 10 % à 30 % de plus que la normale. Plus important encore, la couverture de neige s'est installée rapidement et pour longtemps, soit un mois de plus que d'habitude. Les motoneigistes ont eu un hiver à leur goût et les dameuses à neige ont été très sollicitées. La neige précoce sans précédent et le froid persistant ont offert des conditions de ski et de planche à neige fantastiques pendant quatre bons mois, après la courte saison de sept semaines de l'an 2000. Les stations de ski de l'Ontario et du Québec ont profité de leur plus longue saison de ski en plus de 60 ans. Les stations de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve ont connu leur meilleure saison. À Ottawa, les patineurs du Canal Rideau ont profité d'une longue saison et de la plus belle glace depuis des années. La surface gelée de près de huit kilomètres a été ouverte 69 jours, soit deux semaines de plus que la normale, mais beaucoup moins longtemps que le record de 95 jours en 1971-1972.

Mais l'Ouest n'aurait pas pu connaître de pire température pour les loisirs de plein air. Les chutes de neige ont été rares, avec peu d'accumulations, le chinook soufflait fort et le temps chaud et sec a duré des semaines. Moins de la moitié des pistes de ski de l'Alberta étaient ouvertes à la fin de décembre, affichant un retard de six bonnes semaines sur le calendrier habituel. Un mois plus tard, les conditions ne s'étaient pas améliorées. À Sunshine Valley, près de Banff, l'équivalent en eau de la neige au sol n'atteignait même pas la moitié de la normale. Et les montagnes Rocheuses n'ont jamais connu si peu d'enneigement.

À Edmonton, le mois de janvier a été le plus chaud en plus de 100 ans. Il y a fait en moyenne 10 degrés de plus que la normale. La ville a également établi un record de faibles chutes de neige avec moins de 1 cm. Incroyable mais vrai, il est tombé plus de pluie que de neige sur la capitale de l'Alberta en janvier. Le temps doux pour la saison a noyé les courses de chiens en Alberta et le parcours de la course internationale de chiens Yukon Quest a dû être modifié. Mais qui a dit que le temps n'était pas équitable? En novembre, les pentes de ski de l'Ouest étaient couvertes de neige, avec une accumulation de 60 % supérieure à la normale et les stations de ski ont ouvert leurs portes plus rapidement que d'habitude.

8. Coup d'éclat en Colombie-Britannique

De puissantes tempêtes ont déferlé à la mi-décembre sur la côte sud de la Colombie-Britannique. Le sol détrempé par les pluies torrentielles a exposé les arbres aux grands vents qui ont presque atteint des niveaux records. Des patriarches de plus d'un siècle ont été renversés dans Stanley Park. Les arbres qui s'écroulaient partout dans Vancouver ont abattu les lignes de transport d'électricité et perturbé la circulation, obligeant notamment la fermeture du Lions Gate Bridge. La grosse tempête du 14 décembre a privé d'électricité 175 000 abonnés de BC Hydro, dans ce qui s'est avéré la pire panne de courant depuis des années. Les petits bateaux ont rompu leur amarrage et les navires de BC Ferries ont dû rester à quai cinq jours de suite. Les vols des aéroports International et Harbour ont été retardés, clouant les voyageurs au sol. Les étudiants étaient toutefois très heureux puisque les écoles de Surrey ont été fermées et que les examens finaux ont été annulés à l'Université de la Colombie-Britannique!

La vitesse de 81 km/h des vents enregistrés à l'aéroport International de Vancouver était la quatrième la plus élevée depuis qu'ils sont notés. À l'extrémité nord de l'île de Vancouver, ils ont atteint jusqu'à 143 km/h. Les précipitations totales de 189,6 mm notées à Vancouver au milieu du mois avaient déjà excédé les totaux moyens de décembre et semblaient en voie d'établir un nouveau record mensuel. Les tempêtes d'une violence inhabituelle étaient nourries par la rencontre de l'air chaud et humide de Hawaii avec l'air plus froid du golfe de l'Alaska.

9. Une autre année chaude pour le Canada et pour le monde

L'année 2001 a été la neuvième année chaude de suite au Canada et la troisième année la plus chaude du pays depuis les plus de 50 ans que ces données sont consignées. L'année 1998 demeure encore la plus chaude jamais connue, tandis que 1999 vient au second rang.

Avec un autre automne doux en 2001, le Canada a connu une série sans précédent de 18 saisons consécutives avec des températures plus élevées que la normale, soit quatre ans et demi sans interruption depuis l'été 1997. Les saisons d'été et d'automne 2001 ont été les troisièmes plus chaudes pour cette période de l'année.

La température plus chaude du Canada est conforme à ce qui se produit dans le reste du monde. L'année 2001 est la 23e année consécutive où les températures du globe ont été supérieures. Il s'agit également de l'année la plus chaude dans les registres. Neuf des dix années les plus chaudes à l'échelle du globe ont eu lieu depuis 1990. Selon les données recueillies depuis 1860, l'année la plus chaude a été 1998. Les températures s'élèvent depuis cent ans, mais ce réchauffement global a augmenté significativement depuis 25 ans. L'Organisation météorologique mondiale, à Genève, révèle que la température moyenne du globe a augmenté environ trois fois plus rapidement depuis 1976. Maintenant que nous sommes au 21e siècle, nous pouvons constater que les températures du globe sont plus de 0,6°C plus élevées que celles du début du 20e siècle.

Même si une autre année chaude ne fait pas la preuve par elle-même du changement climatique, l'augmentation sans précédent des températures du globe au cours des 25 dernières années s'ajoute aux preuves concrètes et incontournables de la contribution de l'humanité à l'évolution du climat.

10. La foudre tue au hasard au cours d'un été exceptionnellement tranquille

Chaque année au Canada, la foudre tue six à douze personnes en moyenne, ce qui n'est pas surprenant compte tenu du fait qu'elle s'abat huit millions de fois par année dans notre pays. Elle tue la plupart de ses victimes à l'extérieur, le plus souvent une par une, en pleine tempête. L'année 2001 n'a pas été exceptionnelle pour son nombre de décès, mais plutôt en raison des circonstances inhabituelles de quatre décès :

  • La foudre a tué une adolescente le 16 juin dernier au sud de Wakefield, Québec. Il ne pleuvait plus et le soleil s'était remis à briller lorsque l'éclair a jailli de nul part. Les compagnons de la jeune fille ont également été jetés par terre, sans toutefois être blessés sérieusement. Au cours du même orage, cette fois dans un parc de Montréal, 11 joueurs de soccer et spectateurs ont été touchés par la foudre, sans toutefois être brûlés sérieusement.
  • Le 22 juillet, deux hommes abrités sous un arbre au cours d'un orage à l'ouest de Toronto ont perdu la vie. La foudre a touché l'arbre directement en un seul éclair qui a ensuite tué les deux hommes instantanément, un des rares cas où la foudre a tué deux personnes en même temps.
  • Le 7 août, près de Burks Falls, Ontario, la foudre a tué instantanément un homme âgé qui était demeuré à l'intérieur pour observer l'orage qui passait.

Voici les leçons à tirer de ces incidents tragiques : attendez au moins 30 minutes après avoir vu le dernier éclair ou après avoir entendu le dernier roulement de tonnerre avant de vous aventurer à l'extérieur; évitez de vous tenir près de quelqu'un en attendant la fin d'un orage - gardez une distance d'au moins cinq mètres ; n'oubliez pas qu'il n'existe pas d'endroit pour se mettre à l'abri de la foudre, pas même à l'intérieur.

Quant aux autres types d'orages, l'année 2001 a été notable pour leur absence curieuse. Nous avons connu quelques tempêtes de grêle, seulement des orages violents occasionnels et de faibles tornades, sans blessures sérieuses ou décès causés par les tornades. Les orages étaient généralement faibles et de courte durée. Notons comme exception la coûteuse tempête de grêle qui s'est abattue sur certains secteurs de Winnipeg et du sud du Manitoba le 21 août, avec une pluie de grêlons d'une grosseur allant de la pièce de cinq sous à la balle de baseball. La Société d'assurance publique du Manitoba a estimé que la tempête a généré 11 000 réclamations d'une valeur totale de plus de 20 millions de dollars pour les véhicules endommagés seulement.

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