Troisième évaluation nationale
- Sommaire
- 1.0 Introduction
- 2.0 Méthodes
- 3.0 Présence ou absence d’effets
- 4.0 Qualité des effluents
- 5.0 Études de suivi biologique sur les effets observés
- 6.0 Constatations clés
- 7.0 Glossaire
- 8.0 Références
- Annexe A : Mines de métaux visées par le Règlement sur les effluents des mines de métaux en 2013
- Annexe B : Indicateurs d’effets, seuils critiques d’effet et études réalisées
- Annexe C : Résultats par mine des études d’évaluation des effets potentiels
- Annexe D : Concentrations moyennes de mercure total dans les tissus des poissons, par mine
- Annexe E : Tendances de la toxicité sublétale
- Annexe F : Tendances de la toxicité sublétale en fonction du type de minerai
- Annexe G : Concentrations annuelles moyennes des données de caractérisation de l’effluent
- Annexe H : Résumé des études poussées, par mine
2.0 Méthodes
2.1 Études résumées dans le Rapport sur la troisième évaluation nationale
Ce rapport est centré sur les composantes biologiques des études de suivi des effets sur l'environnement (ESEE) dans le but de faire une évaluation à l’échelle du Canada des effets des effluents des mines de métaux sur les populations de poissons, leurs habitats et l’utilisation des ressources halieutiques. Nous y résumons les résultats de toutes les études de suivi biologique entreprises pour évaluer la présence ou l’absence d’effets soumises à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) avant le 1er octobre 2013. De plus, nous y résumons aussi les études de suivi biologique sur l’ampleur, l’étendue géographique et la cause des effets observés soumises avant juin 2014. Les résultats des études sur la toxicité sublétale (TSL) et caractérisation de l’effluent menées entre 2003 et 2012 sont aussi résumés en soutien aux suivis biologiques.
Avant le 1er octobre 2013, 121 mines de métaux au Canada avaient réalisé des études de suivi biologique, le nombre d’études réalisées par une mine dépendant du moment où le REMM est entré en vigueur pour cette mine. Parmi les 121 mines qui ont effectué des études :
- 36 mines ont réalisé une étude;
- 25 mines ont réalisé deux études;
- 43 mines ont réalisé trois études;
- 17 mines ont réalisé quatre études.
Des mines actuellement reconnues fermées font partie des 121 mines ayant réalisé des études. Six des 121 mines n’ont pas pu obtenir les données nécessaires pour évaluer les effets sur les composantes « population de poissons » ou « habitat des poissons » et certaines des 115 mines restantes n’ont pas pu obtenir les données nécessaires pour évaluer les effets sur ces deux composantes. Le motif le plus fréquent de l’échec des études sur les populations est la capture d’un nombre insuffisant de poissons, alors que les différences d’habitats entre les zones de référence et les zones exposées constituaient le motif le plus répandu de l’échec des études sur l’habitat des poissons. Dans le tableau B4 (Annexe B), nous donnons un aperçu du nombre et du type d’études biologiques réalisées par les mines de métaux depuis l’entrée en vigueur du Règlement. Les études entamées qui ont échoué sont indiquées dans le tableau B4, mais ne sont pas prises en compte dans la partie du présent rapport portant sur les résultats.
Deux mines ont déplacé le point de rejet final de leur effluent après avoir réalisé une ou deux ESEE. Les résultats des ESEE réalisées avant ce changement de lieu de rejet n’ont donc pas été pris en compte pour le présent rapport. De même, nous n’avons pas retenu les résultats de l’ESEE d’une mine réalisée avant une importante modification à son système de traitement de l’eau.
2.2 Méthodes générales de compilation des résultats des études sur les poissons et sur leur habitat
Les spécialistes d’ECCC ont étudié les rapports sur les ESEE de suivi biologique soumis à ECCC par les mines afin de s’assurer que toutes les exigences réglementaires avaient été satisfaites et que les études avaient été réalisées conformément aux normes généralement acceptées de bonne pratique scientifique. Les rapports d’études contenaient les données brutes, l’analyse et l’interprétation de ces données et des conclusions. Une partie des données brutes a aussi été soumise en format électronique à ECCC. Pour obtenir une vérification supplémentaire des résultats, les spécialistes d’ECCC ont analysé les données brutes sur les indicateurs ichtyologiques et benthiques à l’aide d’un outil d’évaluation statistique (Statistical Assessment Tool, SATNote de bas de page 2) mis au point par ECCC (Booty et al. 2009). Le SAT a servi à calculer l’ampleur et la signification statistique des écarts entre les données en zone d’exposition et les données en zone de référence pour les cinq indicateurs d’effets ichtyologiques et les quatre indicateurs d’effets benthiques quand l’étude de suivi biologique avait été faite avec le modèle témoin-expositionNote de bas de page 3 et que l’étude sur les poissons était basée sur des méthodes létales pour obtenir les données. Pour tenir compte de facteurs spécifiques au site qui ne sont pas discernables dans les données brutes, les résultats de l’analyse SAT ont été comparés à ceux du rapport de l’étude produit par la mine. S’il survenait des divergences qui ne pouvaient pas s’expliquer par des erreurs de calcul, nous avons utilisé le rapport de l’étude produit par la mine pour la compilation. Entre 50 et 70 % des études ont été réalisées en utilisant des méthodes létales avec une conception d’échantillonnage témoin-impact et, donc, elles ont été analysées avec le SAT. Dans le cas des études basées sur d’autres conceptions d’échantillonnageNote de bas de page 4, nous avons utilisé les résultats du rapport sur l’étude produit par la mine pour le processus de compilation.
Nous avons caractérisé les effets observés (ou l’absence d’effet) en fonction de leur occurrence, de leur ampleur et de leur type. Les catégories d’effets, du risque potentiel le plus grand pour l’environnement au risque potentiel le moins grand sont :
- effet ou effet confirméNote de bas de page 5 égal ou supérieur au seuil critique d'effet (SCE)
- effet ou effet confirméNote de bas de page 6 inférieur au SCE
- effet non confirméNote de bas de page 7
- absence ou absence confirméeNote de bas de page 8 d’effet.
La catégorie d’effet pour une composante entière (poissons ou habitat des poissons) a été déterminée selon l’effet posant le risque potentiel le plus élevé pour cette composante. Pour chaque mine, la catégorie d’effet globale a été déterminée selon la composante montrant le risque potentiel le plus élevé. Les résultats sont présentés mine par mine dans le tableau C1 de l’Annexe C.
2.3 Analyse comparative des méthodes de test de signification de l’indice de Bray-Curtis
Les mines ont utilisé l’indice de Bray-Curtis (IBC) pour évaluer la similitude de la structure des communautés des invertébrés benthiques. Une étude réalisée pour ECCC en 2013 par Borcard et Legendre a déterminé que la méthode décrite dans le guide technique des ESEE (Environnement Canada 2012a) pour le calcul de la signification statistique des écarts observés entre les données sur l’indice de Bray-Curtis pour les zones exposées et les zones de référence a une probabilité plus élevée que celle recommandée de donner un résultat faux positif (indiquant la présence d’un effet alors qu’aucun n’existe). Borcard et Legendre ont suggéré une méthode révisée pour tester la signification des écarts dans les données de l’indice de Bray-Curtis. ECCC recommandera à l’avenir l’emploi de cette méthode révisée dans ses directives techniques pour les ESEE
Pour la présente troisième évaluation, les données sur la présence ou l’absence d’effets sur la structure des communautés d’invertébrés benthiques (indice de Bray-Curtis) ont été obtenues en utilisant la méthode existante. Pour quantifier l’occurrence de faux positifs, ECCC a réalisé une étude comparative des résultats obtenus avec les deux méthodes à partir des mêmes données. Pour cette étude comparative, nous avons choisi les mines ayant un effet confirmé pour l’indice de Bray-Curtis et pour lesquelles un faux positif influencerait la prise de décision relative au type d’études de suivi biologique qui devront être réalisées. Deux groupes de mines ont été choisis. Le premier est composé de sept mines pour lesquelles un effet sur l’indice de Bray-Curtis a été confirmé, mais qui ne présentent aucun effet confirmé pour les autres indicateurs sur l’habitat du poisson ou les indicateurs ichtyologiques. Le deuxième comporte douze mines pour lesquelles un effet sur l’indice est confirmé et aucun effet n’a été confirmé sur les autres indicateurs pour l’habitat des poissons, mais pour lesquelles des effets ont été confirmés sur au moins un indicateur ichtyologique.
Nous avons utilisé les données de 38 études pour comparer les résultats de ces 19 mines. Pour chacune de ces 38 études, la signification statistique de l’écart entre les indices de Bray-Curtis pour les zones exposées et les zones de référence a été recalculée en suivant la méthode révisée. Pour toutes les 38 études, la méthode révisée a indiqué qu’il existait encore un écart statistiquement significatif (un effet) entre les indices de Bray-Curtis des zones exposées et des zones de référence. L’accord des résultats obtenus par les méthodes existantes et révisées est conforme à la prédiction de Borcard et Legendre (2013) qu’il n’y aurait que de légères différences entre les conclusions des deux méthodes. Ce résultat indique, pour les mines utilisées pour l’analyse comparative, aucune observation d’effet faussement positif découlant de l’emploi de la méthode en vigueur. On peut donc utiliser avec assurance l’indice de Bray-Curtis de chacune des 38 études pour la compilation globale des effets observés. Nous n’avons pas réalisé d’analyses comparatives sur les indices de Bray-Curtis calculés par les autres mines puisque, lors de toutes les autres études, les effets ont aussi été observés pour d’autres indicateurs des habitats des poissons. L’élimination d’un faux effet suggéré par l’indice dans ces études n’aurait donc eu aucune incidence sur les décisions faites sur le type d’études de suivi biologique nécessaires à l’avenir.
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