Évaluation du programme de financement communautaire ÉcoAction

Mai 2009

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5.0 CONCLUSIONS

L’évaluation du Programme de financement communautaire ÉcoAction était concentrée sur les exercices 2004-2005 jusqu’à 2008-2009 et s’est intéressée à la pertinence, au succès, au rapport coût-efficacité, à la conception et à la mise en œuvre du programme. De façon générale, les demandeurs ayant reçu du financement et s’étant vu refuser du financement, de même que les participants interrogés, perçoivent le programme ÉcoAction comme une source d’appui valable pour les projets environnementaux communautaires. Cependant, la qualité de l’évaluation du programme a été surtout ternie par des données de programme désuètes dans le SIG et le nombre limité de données disponibles sur chaque indicateur de programme. Cette absence de données exactes et en temps opportun limite la capacité de démontrer les résultats du programme et l’atteinte des résultats.

a) Pertinence

Les résultats de l’évaluation montrent que le rôle du gouvernement fédéral au chapitre de la protection et de la restauration de l’environnement cadre avec les priorités fédérales. Le programme environnemental du gouvernement et la mise en œuvre du programme ÉcoAction sont administrés par Environnement Canada, qui est le ministère approprié pour ce rôle compte tenu de son mandat qui est de préserver et d’améliorer la qualité de l’environnement naturel.

Les résultats de l’évaluation indiquent également que le financement offert par l’entremise du programme ÉcoAction s’est avéré crucial à l’exécution de près du trois-quarts des projets proposés, tant si l’on en juge par l’opinion des demandeurs ayant reçu du financement que par celle de ceux s’étant vu refuser du financement. Cela indique que ce programme répond aux besoins financiers des groupes communautaires pour faciliter la mise en œuvre de leurs projets. Le besoin du programme est également reflété dans la réponse continue aux concours de financement.

b) Succès

Le programme réussit à rejoindre les groupes cibles. Le programme étant essentiellement axé sur l’environnement, la majorité des demandes (84 %) provient de groupes à vocation environnementale. Même si les personnes interrogées estiment qu’il est possible d’améliorer les activités de sensibilisation, cet aspect n’est pas essentiel, car le nombre de réponses aux concours de financement est invariablement élevé.

Les personnes intervenant dans le programme estiment qu’il a aussi progressé par rapport aux résultats visés. Les résultats ont été examinés à la lumière de trois thèmes : développer les capacités à l’échelle communautaire, obtenir un appui financier ou non financier de contrepartie et obtenir des résultats positifs pour l’environnement. Des résultats positifs ont été signalés dans tous les secteurs en ce qui a trait aux projets financés, et le personnel de programme interrogé estime que le programme était sur la bonne voie pour atteindre le résultat ultime soit, de créer des collectivités plus saines et plus durables et que les Canadiens, sur une base individuelle, prennent des décisions plus responsables à l’égard de l’environnement. 

Cependant, l’information relative au rendement par rapport à l’atteinte des résultats du projet ne permet que dans une mesure limitée de démontrer si les résultats immédiats, intermédiaires et ultimes ont été atteints ou non. Le nombre de projets financés axés sur chacun des résultats de projet indiqués dans le SIG est trop petit pour permettre une mesure valide de l’atteinte des résultats visés. Ce problème s’explique en partie par le fait que les résultats ne sont pas toujours consignés ou mis à jour dans le SIG, de sorte qu’il est difficile de procéder au suivi du rendement du programme. De même, il existe peu de données brutes disponibles pour cerner les incidences à plus long terme des projets durables en dépit des résultats qui semblent montrer la longévité d’une majorité de projets financés au titre du programme ÉcoAction.

c) Efficience

Il a été difficile d’évaluer le rapport coût-efficacité du programme ÉcoAction en raison des limites dans l’obtention de données exactes sur les dépenses du programme et dans la mesure des résultats atteints. Par conséquent, le rapport coût-efficacité a été examiné de façon indirecte en évaluant l’efficience du programme. Les constatations montrent que le programme ÉcoAction n’est pas exécuté de la façon la plus efficace possible par rapport à son coût, et qu’il serait possible d’apporter des améliorations. Comparativement à des programmes de financement semblables d’Environnement, le ratides frais administratifs du programme est élevé et s’établit à 0,39 $ en dépenses salariales et de F et E pour chaque dollar versé, selon les estimations établies au moment de la conception initiale du programme. Les documents relatifs au programme montrent que l’approche axée sur le service à la clientèle de base populaire utilisée par le programme ÉcoAction exige un soutien à la clientèle destiné aux demandeurs de financement qui génèrent des frais généraux plus élevés. Les projets financés grâce au programme ÉcoAction optimisent les ressources investies car les projets ont en moyenne obtenu un financement de contrepartie équivalent à 2,26 $ auprès de partenaires communautaires pour chaque dollar versé au titre du programme, ce qui dépasse les exigences minimales du programme voulant que les projets obtiennent au moins 50 % de leur financement auprès d’autres sources. Parmi les éléments qui distinguent le programme ÉcoAction d’autres programmes de financement, notons la souplesse du financement pour une grande variété de projets selon les priorités ministérielles et régionales, et le fait qu’il est axé sur le soutien à la clientèle. Dans l’ensemble, les personnes interrogées ont estimé que le financement reçu du programme ÉcoAction avait été utilisé de manière efficace et efficiente en raison des exigences en matière de rapport et des processus d’évaluation de projet actuellement en place pour en assurer une gestion responsable. Plusieurs suggestions ont été formulées pour améliorer le rapport coût-efficacité du programme, notamment, d’encourager les projets pluriannuels de plus longue durée, de simplifier les processus d’approbation des demandes et d’étudier des façons de réduire les frais administratifs.

d) Conception et mise en œuvre

De façon générale, les clients du programme ÉcoAction se sont dit satisfaits des services reçus, bien que certains se soient dit moins satisfaits quant au délai d’étude des demandes et de la facilité de compréhension des différents formulaires et outils. 

Les changements survenus au niveau de la structure de gestion du programme ces dernières années sont sources de confusion lorsque vient le temps de savoir qui est responsable de quoi exactement. Ce manque de clarté a été soulevé par le personnel de programme interrogé, tant dans les régions qu’à l’UNC. Toutefois, de façon générale, le personnel de programme estimait que celui-ci souscrivait à plusieurs des principes de bonne gouvernance, par exemple, en permettant l’expression de plusieurs points de vue (participation), en favorisant la libre circulation de l’information (transparence), et en ralliant des intérêts divergents afin d’établir un terrain d’entente (axé sur le consensus). 

Les résultats de l’évaluation indiquent que les méthodes de suivi de projet sont suffisantes pour assurer une utilisation responsable de l’aide fournie. Néanmoins, il pourrait être possible d’améliorer les activités de suivi de projet. Les données du programme enregistré dans le SIG n’étaient pas à jour. De plus, on a dénombré un grand nombre d’indicateurs sociaux, économiques et environnementaux par rapport auxquels aucune donnée n’était disponible pour mesurer les résultats du projet. L’amélioration de ces mesures du rendement contribuerait à accroître la capacité du programme de suivre son rendement. 


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