Pollution atmosphérique : coûts liés à la santé humaine

La pollution de l'air affecte la santé des Canadiens ce qui engendrent des répercussions financières, économiques et sociales sur l'économie du Canada et les gens. Si l'on considère la hausse des coûts de la santé, les journées de travail perdues et les pertes de productivité des travailleurs, la pollution atmosphérique coûte aux Canadiens des milliards de dollars par année. Les coûts sociaux liés à la pollution de l'air sont encore plus grands, car en plus des coûts de la santé, ils comprennent la perte de bien-être social due à la douleur, à la souffrance et à la mort.

La pollution atmosphérique est liée à différents degrés à un grand nombre de problèmes de santé comme l’asthme et les maladies cardiovasculaires. Des études du Toronto Public Health Department, du gouvernement du Canada et de la Ontario Medical Association révèlent toutes que la pollution atmosphérique peut donner lieu à des décès prématurés, à une hausse des hospitalisations, à des visites plus fréquentes à l’urgence et à de plus forts taux d’absentéisme.

Même une réduction modeste de la concentration des principaux polluants atmosphériques aurait une influence très positive sur la santé humaine et l’économie. Par exemple, une réduction à l’échelle canadienne de 10 pour cent des concentrations d’ozone troposphérique et de particules fines (P2,5) se traduirait par des avantages évidents en matière de santé, comme la réduction par centaines du nombre de décès prématurés, la réduction par milliers des hospitalisations et des visites à l’urgence et la réduction par millions des journées d’activité restreinte. Ces améliorations feraient économiser plusieurs centaines de millions de dollars au système de santé canadien.

Les répercussions sociales des effets de la pollution atmosphérique sur la santé ne se résument pas aux coûts médicaux. En effet, les coûts associés à une hospitalisation pour maladie respiratoire sont de 3000$ en moyenne, et à cela peuvent s’ajouter 1000$ en pertes de salaires et de productivité. Cependant, le coût social d’une hospitalisation pour maladie respiratoire dépasse les 4000$, car ce chiffre ne tient pas compte de la douleur et de la souffrance qu’implique ce genre de maladie. Le coût social additionnel des maladies respiratoires est mesuré d’après la disposition des personnes à payer pour éviter ces maladies, que ce soit directement ou en faisant des choix de vie qui privilégient la santé plutôt que l’aisance matérielle. 

De nombreuses études faisant partie de l’Inventaire de référence des valorisations environnementales (IRVE) révèlent que les gens sont prêts à payer pour lutter contre de nombreuses affections et maladies causées par la pollution atmosphérique. (L’IRVE est un répertoire consultable d’études empiriques sur la valeur économique des avantages environnementaux et des effets sur la santé. Cette base de données est accessible par abonnement gratuit.)

Par exemple, l’article Valuing Stated Preferences for Health Benefits of Improved Air Quality: Results of a Pilot Study, réalisé avec l’appui de plusieurs partenaires dont Environnement Canada et Santé Canada, estime la disposition des particuliers à payer pour éviter que la pollution atmosphérique ne nuise à leur santé. Selon le type et la gravité du problème de santé, les répondants indiquaient qu’ils auraient payé, en moyenne, entre 69$ et 1816$ (en dollars canadiens de 1996) pour rectifier la situation.

Les gens paieraient 143$ en moyenne pour éviter que ne se produisent des troubles de santé qui gêneraient un peu leurs activités, comme l’écoulement nasal ou le mal de gorge. Par comparaison, ils paieraient 1638$ en moyenne pour éviter une journée complète de toux, de respiration sifflante et d’essoufflement pendant laquelle leurs activités seraient fortement limitées.

Lorsque l’on prend en compte les conséquences que la maladie et la mortalité liées à la pollution atmosphérique font subir à la société, les avantages de la réduction de la pollution sont considérables. Avec une réduction de 10 pour cent des concentrations de P2,5 et d’ozone, l’avantage collectif dont bénéficieraient les Canadiens dépasserait les quatre milliards de dollars. De ce montant, environ 500millions seraient des avantages financiers directs, et les 3,5 milliards restants refléteraient ce que les Canadiens seraient prêts à payer pour éviter des problèmes de santé si les concentrations de particules et d’ozone étaient réduites.

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