Caractérisation des voies d'entrée

Les substances susmentionnées font partie des 123 substances de la Liste intérieure des substances (LIS) qui ont été choisies pour un projet pilote d'évaluation préalable. Environnement Canada a jugé que chacune des six substances satisfaisait aux critères de catégorisation relatifs à la persistance, à la bioaccumulation et à la toxicité intrinsèque pour les organismes autres que les humains (EC, 2003), en vertu du paragraphe 73(1) de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) [LCPE (1999)]. De plus, quatre substances (la trifluraline, l'atrazine et le chlorothalonil et le pentachlorophénol) ont été identifiées par Santé Canada comme étant intrinsèquement toxiques pour les humains (SC, 2005b). Conformément à l'alinéa 74a) de la LCPE (1999), les ministres de l'Environnement et de la Santé ont entamé une évaluation préalable de la trifluraline, de l'atrazine, du chlorothalonil, de la chlorophacinone, du méthoxychlore et du pentachlorophénol.

Les six substances sont toutes homologuées à titre d'ingrédients actifs de produits antiparasitaires en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) et ont fait l'objet d'une évaluation des risques pour l'environnement et la santé humaine par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) dans le cadre de son processus d'homologation. L'approche employée par Environnement Canada et Santé Canada pour effectuer l'évaluation préalable des pesticides homologués inscrits sur la LIS consiste à caractériser les voies d'entrée de ces substances au Canada, puis à en évaluer les rejets et les sources lorsqu'elles ne sont pas utilisées comme pesticides. Par conséquent, les rejets résultant de l'utilisation de ces substances dans le cadre de la LPA ne seront pas pris en considération dans une évaluation préalable effectuée en vertu de l'article 74 de la LCPE (1999). Une enquête industrielle réalisée en vertu de l'alinéa 71(1)b) de la LCPE (1999) a indiqué que la quantité de ces substances non utilisées comme pesticides au Canada était inférieure aux seuils de déclaration en 2000 (EC, 2002). Les recherches concernant ces substances ont été effectuées jusqu'en avril 2005. L'information concernant la catégorisation écologique, les utilisations et les quantités de ces substances au Canada sont résumées ci-dessous.

Des renseignements concernant les évaluations de risques écologique réalisées en vertu de la LCPE 1999 sont disponibles sur le portail des substances chimiques. D'autres renseignements additionnels sont disponibles sur demande par courriel à l'adresse existing.substances.existantes@ec.gc.ca.

Trifluraline
Numéro CAS 1582-09-8

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), la trifluraline est bioaccumulable et persistante, et elle est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë mesurée , qui est de 0,005 mg/L (Koyama, 1996). Il a été déterminé que la trifluraline est intrinsèquement toxique pour les humains selon la classification « Groupe C : Probablement Cancérogène pour les Humains » des Directives sur la cancérogénicité de 1986 de l'Agence de protection environnementale des États-Unis (Santé Canada, 2005b). En 2000, 388 tonnes de trifluraline ont été importées au Canada en vue de son utilisation comme pesticide ou herbicide (EC, 2002). Cette substance est homologuée en vertu de la LPA à titre d'herbicide (ARLA, 2005). Aucune autre utilisation n'a été relevée au Canada ou ailleurs (U.S. EPA, 1984; CIRC, 1991; EC, 2002; NLM, 2003).

Atrazine
Numéro CAS 1912-24-9

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), l'atrazine est persistante, et elle est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë mesurée, qui est de 0,011 mg/L (Carrasco et Sabater, 1997). Il a été déterminé que l'atrazine est intrinsèquement toxique pour les humains selon la classification du « Groupe III : Possiblement cancérogène pour les humains » des Directives sur la Qualité de l'eau potable de Santé Canada (Santé Canda, 2005b). En 2000, 947 tonnes d'atrazine ont été importées au Canada en vue de son utilisation comme herbicide ou pesticide (EC, 2002). L'atrazine est homologuée en vertu de la LPA à titre d'herbicide (ARLA, 2005). Aucune autre utilisation n'a été relevée au Canada ou ailleurs (PISSC, 1990; Howard, 1991; NIH, 1997; EC, 2002; PAN, 2002; U.S. EPA, 2003).

Chlorothalonil
Numéro CAS 1897-45-6

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), le chlorothalonil est persistant, et il est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë mesurée, qui est de 0,0109 mg/L (Davies et al., 1994). Il a été déterminé que le chlorothalonil est intrinsèquement toxique pour les humains selon la classification du « Groupe III : Possiblement cancérogène pour les humains » des Directives sur la Qualité de l'eau potable de Santé Canada (Santé Canda, 2005b). De 1 000 à 10 000 tonnes de chlorothalonil ont été importées au Canada en 2000 en vue de son utilisation comme fongicide (EC, 2002). Le chlorothalonil est homologué en vertu de la LPA à titre de fongicide, de bactéricide et de nématicide (ARLA, 2005). Aucune autre utilisation n'a été relevée au Canada ou ailleurs (PISSC, 1995 et 1996; EC, 2002; CCHST, 2003; NLM, 2003).

Chlorophacinone
Numéro CAS 3691-35-8

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), la chlorophacinone est bioaccumulable, et elle est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë prédite, qui est de 0,0376 mg/L (Accelrys Inc., 2004). En 2000, la fabrication ou l'importation de la chlorophacinone au Canada n'a pas été déclarée à un seuil de 100 kg (EC, 2002). Cette substance est homologuée en vertu de la LPA à titre de rodenticide (ARLA, 2005). Aucune autre utilisation n'a été relevée au Canada ou ailleurs (Cornell University, 1985; Merck, 2001; NLM, 2003).

Méthoxychlore
Numéro CAS 72-43-5

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), le méthoxychlore est persistant, et il est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë mesurée, qui est de 0,00005 mg/L (U.S. EPA, 1977). En 2000, la fabrication ou l'importation de méthoxychlore au Canada n'a pas été déclarée à un seuil de 100 kg (EC, 2002). Cette substance est homologuée en vertu de la LPA à titre d'insecticide et de fongicide. Aucune autre utilisation n'a été relevée au Canada ou ailleurs (ATSDR, 2002; NLM, 2003; PAN, 2004).

Pentachlorophénol
Numéro CAS 87-86-5

D'après le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE (1999), le pentachlorophénol est persistant, et il est intrinsèquement toxique pour les organismes non humains (EC, 2005) en raison de sa toxicité aquatique aiguë mesurée, qui est de 0,09 mg/L (Geyer et al., 1985). Il a été déterminé que le pentachlorophénol est intrinsèquement toxique pour les humains selon les classifications suivantes : « Catégorie 3 : Substances préoccupantes pour l'homme en raison d'effets cancérogènes possibles » de la Communauté Européenne et « Group B : Possiblement Cancérogène pour les Humains » Directives sur la cancérogénicité de 1986 de l'Agence de protection environnementale des Etats-Unis (Santé Canada, 2005b). En 2000, de 100 à 1 000 tonnes de pentachlorophénol en concentration supérieure à 1 % ont été importées au Canada en vue de son utilisation comme produit de préservation du bois (EC, 2002). En outre, une entreprise a déclaré qu'elle importait ou fabriquait du pentachlorophénol en concentration inférieure à 1 % et en quantité atteignant le seuil de 100 kg (EC, 2002). Le pentachlorophénol est homologué en vertu de la LPA pour certaines applications limitées à titre de produit de préservation du bois (ARLA, 2005). Cette substance a été utilisée ailleurs comme désinfectant dans les produits pour la santé et les soins dentaires (PISSC, 1987), mais ces utilisations ne sont pas courantes au Canada (EC, 2002; Adewoye, 2004; SC, 2005a; ARLA, 2005).

Pour les substances susmentionnées, on n'a identifié au Canada ni d'utilisations ni de rejets de ces substances autres que ceux réglementés par la LPA.

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