Code de pratiques écologiques pour les aciéries non intégrées : section 3

Section 3 : Préoccupations environnementales

• 3.1 Manutention et entreposage des matières premières
• 3.2 Réduction directe du fer
• 3.3 Fabrication de l'acier
• 3.4 Coulée continue
• 3.5 Formage à chaud
• 3.6 Formage à froid
• 3.7 Lavage à l'acide et nettoyage
• 3.8 Revêtement
• 3.9 Inventaires des rejets dans l'environnement

Les figures 2.1 et 2.2 illustrent les principales activités de même que les principaux procédés pertinents à ce code et des rejets dans l'environnement qui en résultent.

3.1 Manutention et entreposage des matières premières

Les émissions fugitives de particules se produisant soit lors du transfert des matières pendant le déplacement de camions ou soit à cause de l'érosion éolienne des amoncellements de matières premières constituent le principal problème environnemental lié à la manutention et à l'entreposage des matières premières. Les solides en suspension et, dans certains cas, la présence d'hydrocarbures dans l'eau qui ruisselle à partir des aires d'entreposage constituent des problèmes environnementaux secondaires.

Les problèmes d'émissions fugitives sont généralement résolus en vaporisant de l'eau ou des substances durcissantes sur les amoncellements de matières premières et en gardant les voies de circulation et les roues des véhicules propres. Quant aux eaux de ruissellement, elles sont habituellement acheminées vers une station de traitement des eaux usées.

3.2 Réduction directe du fer

Les émissions produites par le procédé de réduction directe résultent principalement de la manutention des matières, qui dégage une poussière dans l'atmosphère, ainsi que des gaz d'échappement s'échappant du four à cuve. Ces gaz d'échappement transportent des particules. Les gaz d'échappement sont généralement acheminés dans des dépoussiéreurs à sacs filtrants ou des épurateurs-laveurs.

3.3 Fabrication de l'acier

Les fours à arc électrique utilisent une ou trois anodes. Les gaz d'échappement des fours à arc électrique sont évacués à travers un "quatrième trou" localisé dans le toit (système d'évacuation direct). Les émissions primaires du four à arc électrique comprennent des particules et des gaz. Les particules, dont des oxydes de métal, sont produites aux étapes de la fonte et de l'affinage et sortent du four. Du monoxyde de carbone (CO) et du dioxyde de carbone (CO₂) sont produits dans le four par la combustion des combustibles auxiliaires, des huiles contenues dans la ferraille et par la décarburation d'une partie de la ferraille. Des dioxines et des furannes sont également dégagés. Les gaz d'échappement sont acheminés dans des dépoussiéreur à sacs filtrants.

Des émissions secondaires de particules, dont des oxydes de métal, sont produites pendant le chargement et le déchargement du four et une petite quantité peut être dégagée pendant que le four fonctionne. Les émissions secondaires sont généralement captées par des hottes d'aspiration situées au-dessus du four ou dans la structure du toit et sont généralement acheminées dans des dépoussiéreurs à sacs filtrants.

Les émissions minimes de particules et d'oxydes de métal produites à partir des procédés secondaires de fabrication de l'acier (opérations de métallurgie en poche et de gégazage sous vide) sont recueillies et généralement acheminées dans des dépoussiéreurs à sacs filtrants.

Les seuls sources d'eaux usées résultant de l'utilisation du four à arc électrique sont dus à des fuites de systèmes hydrauliques ou de réseaux d'eau de refroidissement.

Parmi les déchets solides produits à la suite de la fabrication de l'acier en four à arc électrique, on retrouve le laitier, la poussière captée par les dépoussiéreur à sacs filtrants et les matériaux réfractaires usés.

3.4 Coulée continue

Les émissions atmosphériques de particules et de métaux résultent du transfert de l'acier fondu aux moules et de la coupe du produit à l'aide de flammes produites par la combinaison d'oxygène et de gaz combustible.

Des eaux usées sont produites à l'étape du refroidissement du métal chaud; elles contiennent des particules de battitures et des huiles.

La coupe de l'acier produit des déchets solides, mais en faible quantité et ceux-ci sont généralement recyclés sur place.

3.5 Formage à chaud

Les émissions atmosphériques des opérations de formage à chaud incluent les gaz de combustion dégagés par les fours ainsi que les COV dégagés par les huiles servant au laminage et à la lubrification.

Le détartrage par jets d'eau sous pression de l'acier chaud produit des eaux usées contenant des solides en suspension, des huiles et des graisses.

Les déchets solides sont généralement constitués d'oxydes de fer récupérés lors du détartrage et du traitement des eaux usées, d'huiles et de graisses.

3.6 Formage à froid

Les émissions atmosphériques des opérations de formage à froid incluent surtout des COV provenant des huiles de laminage et de lubrification. Certaines émissions minimes résultent de la combustion du combustible des fours de recuit.

Les systèmes de filtrage des huiles, les fuites et les déversements produisent des eaux usées contenant des huiles et de faibles quantités de solides en suspension.

3.7 Lavage à l'acide et nettoyage

Les principales émissions atmosphériques consistent en des aérosols acides produits lors des opérations de lavage à l'acide et provenant des installations de régénération de l'acide, lorsqu'il en existe. De plus, dans les installations d'Atlas Stainless Steels, le nettoyage au solvant des bandes d'acier inoxydable produit également des émissions de solvant.

Les principales sources d'eaux usées sont les eaux de rinçage des opérations de lavage à l'acide, de lavage des vapeurs acides, de lavage dans les installations de régénération de l'acide, les installations d'épuration des eaux usées résultant du lavage de l'acier inoxydable et les eaux résiduelles des opérations de nettoyage en solution alcaline. Les rejets d'eaux de rinçage des opérations de lavage à l'acide peuvent être réduits par des contre-courants en cascade et, dans certains cas, par recyclage dans les installations de régénération de l'acide. Les eaux usées rejetées contiennent des solides en suspension, des huiles, des graisses, des métaux et des acides.

Les principaux déchets solides sont l'oxyde de fer résultant de la régénération de l'acide et les boues provenant des installations de traitement des eaux usées.

3.8 Revêtement

Les principales émissions atmosphériques de l'établissement indépendant de galvanisation exploité par Ispat Sidbec Inc. et Dofasco Inc. sont des gaz de combustion provenant du four de chauffe et des émanations de zinc provenant du bassin de zinc.

Les eaux usées, en quantités minimes, contiennent des huiles, des graisses ainsi que des solides en suspension dont du zinc.

3.9 Inventaires des rejets dans l'environnement

L'Inventaire national des rejets de polluants (INRP) est une initiative du gouvernement fédéral visant à recueillir des données annuelles complètes à l'échelle nationale sur les rejets de 176 substances dans l'atmosphère, l'eau et les sols ainsi que sur les transferts de ces substances en vue de leur évacuation ou de leur recyclage. Les données ainsi obtenues permettent d'appuyer de nombreuses initiatives à caractère environnemental, dont l'évaluation des substances toxiques ainsi que la prévention et la réduction de la pollution. Elles sont accessibles à la population et fournissent de l'information sur tous les secteurs d'activité (industriel, gouvernemental, commercial, et autres).

Le Programme d'accélération de la réduction et de l'élimination des toxiques (ARET) est une initiative ayant pour but de réduire les effets néfastes des substances toxiques sur la santé humaine et l'environnement. Il cible particulièrement les substances toxiques persistantes dans l'environnement et biocumulatives dans les organismes vivants. Dans le cadre d'un programme d'action volontaire, les entreprises qui utilisent, produisent ou génèrent de telles substances cherchent à réduire ou à éliminer leurs émissions. Selon le rapport de l'ARET publié en 1998, 14 des 17 aciéries du Canada ont participé au Programme ARET en 1997. Les substances signalées par les aciéries non intégrées en 1997 figurent dans la liste des substances visées par le Programme ARET.