Tendances en matière d'émissions au Canada

Environnement Canada
Juillet 2011

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3.0 Tendances en matière d'émissions

3.1 Scénarios d'émissions et facteurs clés

Les émissions de gaz à effet de serre au Canada sont dictées par un certain nombre de facteurs économiques (p. ex., l'offre et la demande en énergie et la croissance économique, entre autres). Si l'on se tourne vers l'avenir, les prévisions en matière d'émissions futures sont grandement influencées par les hypothèses sous-jacentes sur le développement attendu de ces facteurs économiques au fil du temps10. L'évolution des hypothèses sur ces facteurs aura une incidence sur la voie que suivront les émissions.

La méthode adoptée pour élaborer des scénarios d'émissions présentée dans le présent document s'appuie sur une série d'hypothèses de base. À cet égard, les prévisions économiques sont calibrées sur celles utilisées dans la mise à jour financière de l'automne 2010 de Finances Canada. Les prévisions à plus long terme intègrent des prévisions de l'accroissement de la productivité élaborées en consultation avec des agents de Finances Canada et les prévisions de l'accroissement de la population de Statistique Canada. De même, les prévisions des grands projets d'approvisionnement énergétique (p. ex., exploitation des sables bitumineux, augmentation importante de la capacité hydroélectrique ainsi que mise à niveau et ajout de centrales nucléaires) de Ressources naturelles Canada ont été intégrées. Elles tiennent compte des renseignements fournis par les experts de l'industrie et reflètent le point de vue le plus récent en ce qui concerne l'évolution du secteur de l'approvisionnement énergétique du Canada. Les prévisions intègrent également les données de l'Inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, de l'Office national de l'énergie et de l'Energy Information Administration des États-Unis. Pour obtenir un résumé plus détaillé des données et hypothèses économiques clés, veuillez consulter l'Annexe 1.

Il est impossible de prédire les émissions de gaz à effet de serre du Canada avec certitude, en raison de l'importance des facteurs économiques et de l'incertitude intrinsèquement liée à ces facteurs (p. ex., produit intérieur brut, prix de l'énergie) à l'avenir. La politique du gouvernement a également une incidence importante sur les émissions. À ce titre, les émissions futures seront façonnées par les mesures gouvernementales existantes, ainsi que par les futures mesures qui seront mises en œuvre dans le cadre du plan du Canada visant à réduire les émissions jusqu'à la cible établie dans le cadre de l'Accord de Copenhague de 607 Mt d'ici 2020.

Il nous faut prendre en compte les facteurs économiques décrits précédemment, sans grand changement technologique ou factorisation des mesures gouvernementales actuelles, dans un scénario de référence où les émissions atteignent 785 Mt d'ici 2020, soit 54 Mt au-dessus des niveaux de 2005.

En raison de l'incertitude entourant les facteurs économiques, ce scénario doit être envisagé comme une estimation comprise dans un ensemble d'émissions possibles en 2020, selon les développements économiques. Pour se faire une idée du caractère critique des émissions sur les développements économiques, les émissions ont été calculées d'après une série d'hypothèses de rechange, impliquant des variations relativement mineures des taux de croissance économiques prévus pour le Canada et des prix internationaux du pétrole.

Par exemple, avec un scénario de forte croissance du produit intérieur brut, des prix internationaux du pétrole élevés et aucune mesure gouvernementale supplémentaire, les émissions canadiennes pourraient atteindre près de 840 Mt d'ici 2020. Par ailleurs, avec une croissance du produit intérieur brut et des prix internationaux du pétrole inférieurs aux hypothèses du scénario de référence, les émissions en 2020 pourraient atteindre seulement 747 Mt. La Figure 3 illustre ces autres voies que pourraient suivre les émissions. Pour obtenir une explication plus détaillée de cette analyse de sensibilité, veuillez consulter l'Annexe 2.

Figure 3 : Prévision des émissions de gaz à effet de serre selon d'autres hypothèses économiques

La figure 3 illustre les scénarios liés aux différentes hypothèses économiques relatives aux émissions canadiennes jusqu'en 2020, exprimées en mégatonnes d'équivalent en CO2

La description texte pour Figure 3

Cette analyse de sensibilité indique que les prévisions en matière d'émissions canadiennes ne doivent pas être interprétées comme une prédiction de nos émissions futures, qui seront déterminées par une gamme de développements aujourd'hui encore inconnus dans les facteurs économiques clés. Les prévisions doivent plutôt être envisagées comme un groupe de scénarios qui offre une base pour évaluer l'incidence des développements économiques et technologiques, ainsi que pour évaluer les répercussions des mesures gouvernementales existantes et futures.

Il est important de noter que les prévisions en matière d'émissions dans ce scénario sont uniquement basées sur les mesures gouvernementales existantes, à compter de décembre 2010, et ne reflètent pas les répercussions des mesures fédérales en cours d'élaboration dans le cadre du plan du gouvernement visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre à 607 Mt d'ici 2020, ni les nouvelles mesures provinciales pouvant être entreprises à l'avenir. L'incidence des mesures gouvernementales sur les émissions est décrite plus en détail dans une section ultérieure.

Tableau 2 Analyse de sensibilité des émissions sur les variations du produit intérieur brut et du prix international du pétrole
Incidents Répercussions sur les émissions de gaz à effet de serre par rapport au scénario de référence (en Mt d'équivalents en CO2)
  2015 2020
Produit intérieur brut faible – Prix internationaux du pétrole faibles 716 747
Produit intérieur brut élevé – Prix internationaux du pétrole élevés 775 839
Scénario de référence 741 785
Intervalle de sensibilité (y compris tous les scénarios examinés – voir l'Annexe 2) 716 – 775 747 – 839

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3.2 Tendances du scénario de référence

Prévisions en matière d'émissions nationales

La Figure 4 présente le total des émissions de gaz à effet de serre prévu au Canada, en l'absence de futures mesures du gouvernement pour les années sélectionnées allant de 1990 à 2020.

Figure 4 : Total des émissions canadiennes de gaz à effet de serre et prévisions (sans mesure gouvernementale supplémentaire) : de 1990 à 2020 (en Mt d'équivalents en CO2)

La figure 4 illustre un diagramme à barres des émissions canadiennes de gaz à effet de serre historiques et prévues, exprimées en mégatonnes d'équivalent en CO2

La description texte pour Figure 4

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Prévisions en matière d'émissions par secteur

Nous estimons que les émissions ont diminué en 2008 et en 2009 en raison de la récession économique mondiale. Le ralentissement économique a contribué à une baisse des émissions dans les principaux secteurs industriels, y compris le secteur de la production d'électricité publique et les industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions, telles que le secteur du fer et de l'acier, celui de la fonte et du raffinage, celui des pâtes et papiers, celui des minéraux et des métaux, celui de la foresterie et celui des produits chimiques et des engrais.

Avec la reprise économique qui se poursuivra après 2010, les émissions totales devraient recommencer à augmenter. Sans mesure gouvernementale supplémentaire, les émissions devraient atteindre 785 Mt d'ici 2020, soit une augmentation de 54 Mt depuis 2005.

Le Tableau 3 illustre la variation des tendances dans chaque secteur économique en fonction de la manière dont les facteurs économiques et les politiques gouvernementales façonnent les émissions dans ce secteur. La production d'électricité est le principal secteur économique qui devrait réduire ses émissions de manière significative, surtout en raison des répercussions combinées des mesures gouvernementales visant à créer un système d'électricité plus propre : Les émissions issues de l'électricité devraient diminuer de 31 Mt (25 %) entre 2005 et 2020. D'autre part, l'augmentation de la production dans le secteur des sables bitumineux devrait conduire à une hausse générale des émissions provenant du pétrole et du gaz de 46 Mt (30 %) entre 2005 et 2020.

Tableau 3 Émissions de gaz à effet de serre par secteur économique (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2020 Variation,
de 2005 à 2020
Transports 164 180 16
Électricité 126 95 -31
Pétrole et gaz 153 199 46
Industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions 80 81 1
Immeubles 80 86 6
Agriculture 74 78 4
Déchets et autres 54 66 12
Total 731 785 54

Les sections suivantes présentent plus en détail les tendances prévues des émissions de gaz à effet de serre par secteur et les facteurs économiques et mesures gouvernementales qui les touchent.

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Transports

Les émissions liées aux transports devraient augmenter d'environ 16 Mt, passant ainsi de 164 Mt en 2005 à 180 Mt d'ici 2020, soit un ralentissement marqué de la croissance par rapport à la tendance historique à long terme. Ce ralentissement devrait se produire suite à l'augmentation des prix de l'essence et du pétrole raffiné et à des réglementations fédérales sur les émissions des camions légers.

En vertu de ces règlements, l'efficacité énergétique des véhicules à passagers augmentera d'environ 20 %. Les économies de carburant pondérée pour la vente des véhicules à passagers circulant sur les routes devraient s'améliorer et passer de 9,7 à 7,8 litres/100 km d'ici 2020. De même, les émissions attribuables au transport de marchandises devraient diminuer à la suite de divers programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux. Dans le cadre du scénario de référence, l'efficacité énergétique moyenne des camions s'améliore et passe de 5,8/100 tonnes-km à 5,7 litres/100 tonnes-km d'ici 2020. (Remarque : Ce scénario n'intègre pas l'incidence supplémentaire des réglementations fédérales à venir sur les véhicules lourds car les particularités de ces réglementations proposées étaient encore en phase de finalisation au moment de la préparation des prévisions.)

Comme il est illustré au Tableau 4, le secteur des transports est formé de plusieurs secteurs distincts : le transport de passagers, de marchandises, le transport d'air et d'autres encore (p. ex., le transport ferroviaire et maritime)11. Chaque secteur présente des tendances diverses et répond à un mélange très différent d'options technologiques. Par exemple, les émissions produites par le transport de passagers devraient diminuer de 5 Mt entre 2005 et 2020, tandis que celles produites par le transport de marchandises au sol et hors route devraient augmenter de 18 Mt.

Tableau 4 Transports : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Passagers au sol  
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 78 78 79 73
kg d'équivalents en CO2/100 km – Véhicule à essence moyen 24 23 22 19
 
Transport des marchandises au sol et hors route
 
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 78 84 80 96
kg d'équivalents en CO2/100 km – Camion diesel moyen 70 64 63 63
 
Air et autres émissions (en Mt d'équivalents en CO2)
8 9 9 11
Total des émissions (en Mt) 164 171 168 180

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Pétrole et gaz
Production de pétrole et de gaz en amont

Sans mesure gouvernementale supplémentaire, les émissions provenant de la production de pétrole et de gaz en amont, pipelines inclus mais raffinage et valorisation exclus12, devraient passer de 120 Mt en 2005 à 142 Mt en 2020. Cette augmentation est essentiellement due à la croissance de la production de bitume, dont les émissions devraient augmenter de 16 Mt en 2005 à environ 52 Mt d'ici 2020.

Au cours de cette même période, les émissions provenant de la production classique de pétrole brut devraient diminuer de 31 Mt en 2005 à 22 Mt en 2020, alors que les émissions provenant de la production et du traitement du gaz naturel devraient passer d'environ 53 Mt en 2005 à 52 Mt d'ici 2020.

Les émissions provenant du transport par pipeline du pétrole et du gaz naturel devraient diminuer et passer d'environ 20 Mt à 16 Mt d'ici 2020 (Tableau 5). Les émissions associées à la valorisation du bitume des sables pétrolifères13 devraient augmenter et passer de 14 Mt en 2005 à 40 Mt d'ici 2020. De plus amples renseignements portant sur les émissions provenant de la valorisation des sables bitumineux sont présentés dans la section ci-dessous qui traite de l'industrie du raffinage.

Tableau 5 Secteur du pétrole et du gaz : émissions par type de production (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2008 2010 2020 Variation absolue
de 2005 à 2020
Gaz naturel 53 53 47 52 -1
Pétrole brut léger 9 11 10 8 -1
Pétrole lourd 21 17 18 12 -9
Forage en mer 1 1 2 2 1
Total de pétrole classique 31 29 30 22 -9
Sables bitumineux – Bitume in situ 9 16 19 34 25
Sables bitumineux – Exploitation du bitume 7 8 9 18 11
Sables bitumineux – Valorisation du bitume 14 16 21 40 26
Total des sables bitumineux 30 40 49 92 62
Raffinage du pétrole 19 19 18 17 -2
Pipelines 20 17 15 16 -4
Total 153 158 159 199 46

 

Tableau 6 Production de pétrole et de gaz naturel en amont : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Production de pétrole classique  
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 31 29 30 22
Production (1 000 barils/jour) 1 359 1 352 1 239 909
 
Production et traitement du gaz naturel (y compris les pipelines)
 
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 73 70 62 68
Production (milliards de pieds cubes) 6 820 6 316 5 537 6 204
 
Production de bitume
 
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 16 24 28 52
Production (1 000 barils/jour)x 1 063 1 322 1 689 3 122

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Raffinage et valorisation du pétrole

Le Tableau 7 présente les émissions associées au secteur du raffinage et de la valorisation du pétrole. Comme on l'a noté plus haut, les émissions de gaz à effet de serre dues à la valorisation du bitume en brut synthétique sont incluses dans l'industrie du raffinage du pétrole. Entre 2005 et 2020, les émissions issues de la valorisation du bitume devraient augmenter de 26 Mt, tandis que les émissions issues du raffinage du pétrole devraient diminuer de 2 Mt.

Tableau 7 Secteur du raffinage et de la valorisation du pétrole : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Raffineries traditionnelles  
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 19 19 18 17
Pétrole raffiné traité (1 000 barils/jour) 2 114 2 047 1 974 2 157
 
Usines de valorisation
 
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 14 16 21 40
Produits valorisés (1 000 barils/jour) 612 730 975 1 917

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Production d'électricité

Par le passé, les émissions issues de la production et de la distribution de l'électricité ont augmenté au fil du temps, en raison de la nécessité d'augmenter la production pour répondre aux besoins d'une économie florissante. Néanmoins, les émissions provenant de ce secteur diminuent désormais et cette tendance devrait se poursuivre au cours de la prochaine décennie : Entre 2005 et 2020, les émissions issues de la production d'électricité devraient diminuer de 31 Mt et ainsi passer de 125 Mt en 2005 à 95 Mt en 2020, et ce, principalement en raison de la norme fédérale de rendement en matière d'émissions pour la production d'électricité à partir du charbon et de diverses mesures provinciales visant à éliminer l'utilisation du charbon comme source de combustible, ainsi qu'à encourager le développement de technologies renouvelables.

Tableau 8 Secteur de l'électricité : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 126 120 107 95
Production (en TWh) 608 620 629 734

En toile de fond de la diminution de l'utilisation des centrales thermiques, la production d'énergie à partir de combustibles fossiles devrait varier avec la disponibilité de l'énergie hydroélectrique, nucléaire et de sources d'énergie renouvelables, telles que l'énergie éolienne. La production hydroélectrique devrait augmenter à travers le Canada, même si la demande croissante en électricité en Alberta doit continuer à être respectée grâce, principalement, à l'augmentation de la production des centrales électriques alimentées au charbon et au gaz naturel14. À l'échelle nationale, la production d'électricité à partir du gaz naturel, forme d'énergie relativement plus propre, devrait plus que doubler entre 2005 et 2020.

Tableau 9 Production d'électricité : émissions par type de carburant (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2008 2010 2020 Changement
de 2005 à 2020
Charbon 98 96 78 55 -43
Produits pétroliers raffinés 9 5 3 5 -4
Gaz naturel 18 17 24 33 15
Non-combustion 1 2 2 2 1
Total 126 120 107 95 -31

La proportion de la production d'électricité publique provenant de l'énergie éolienne et d'autres sources d'énergie renouvelables (autres que l'hydroélectricité et l'énergie nucléaire) augmentera entre 2005 et 2020, en commençant à seulement 0,6 % environ en 2005, pour atteindre 6 % de la production totale d'ici 2020. Ces formes de production d'électricité ne sont censées provoquer aucune émission.

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Industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions

Comme l'indiquent les Tableaux 10 et 11, les émissions dans les industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions (y compris les industries des pâtes et papiers, du ciment, du fer et de l'acier - le Tableau 11 présente la liste complète de ces industries) devraient connaître une légère augmentation avec la reprise économique en 2010 et par la suite. D'ici 2020, les émissions devraient légèrement dépasser les niveaux de 2005, enregistrés à 81 Mt.

Tableau 10 Industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 80 76 66 81
Production brute des secteurs touchés par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions (1997, en milliards de dollars) 101 100 85 118

Les émissions sont pratiquement constantes durant la période de prévision de 2005 à 2020 dans la plupart des sous-secteurs touchés par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions, en raison de la croissance modeste et de l'amélioration continue de l'intensité des émissions. Les émissions devraient diminuer dans le sous-secteur des pâtes et papiers, suite à la diminution à long terme déjà en cours de la production dans ce domaine.

Tableau 11 Industries touchées par les échanges et rejetant de grandes quantités d'émissions : émissions par sous-secteur (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2008 2010 2020 Variation absolue
de 2005 à 2020
Minerai de fer 2 2 1 2 0
Extraction de minerais non métalliques 3 3 4 4 1
Usine de pâtes et papiers 7 5 4 3 -4
Ciment 12 11 11 12 0
Chaux et gypse 3 3 3 3 0
Produits chimiques et engrais 26 26 23 26 0
Fer et acier 15 15 11 18 3
Aluminium 9 8 7 10 1
Fusion de métaux communs 3 3 2 3 0
Total 80 76 66 81 1

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Immeubles
Résidentiels

Comme le montre le Tableau 12, les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur résidentiel (p. ex., maisons, appartements et autres logements) devraient augmenter de 4 Mt entre 2005 et 2020, pour atteindre 46 Mt en général.

Le nombre de ménages, lequel est un facteur clé de l'augmentation des émissions issues du secteur résidentiel, devrait s'accroître de 2,8 millions de 2005 à 2020 mais les émissions résidentielles augmenteront à peine tout au long de cette période. Cela est en grande partie attribuable aux mesures fédérales et provinciales visant à accroître l'efficacité énergétique des immeubles d'habitation (p. ex., règlements liés au code du bâtiment et mesures incitatives/remises pour améliorer l'efficacité énergétique).

Tableau 12 Secteur résidentiel : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 42 43 44 46
Ménages (en millions) 12,8 13,4 13,8 15,6

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Commerciaux

Les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur commercial devraient augmenter de 2 Mt entre 2005 et 2020 pour atteindre 40 Mt (Tableau 13), principalement en raison d'une expansion de la superficie commerciale. Comme dans le secteur résidentiel, l'augmentation des émissions dans le secteur commercial est considérablement ralentie par les mesures fédérales et provinciales intégrées à cette analyse, telles que les règlements liés au code du bâtiment, les normes en matière d'efficacité énergétique et d'autres programmes.

Tableau 13 Secteur commercial : émissions et facteurs
  2005 2008 2010 2020
Émissions (en Mt d'équivalents en CO2) 38 36 36 40
Superficie (en millions de m2) 654 700 732 902

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Agriculture

Le secteur de l'agriculture produit les trois gaz à effet de serre suivants : du dioxyde de carbone, du méthane et de l'oxyde de diazote. Les émissions de dioxyde de carbone sont attribuables à la combustion de combustibles fossiles dans les engins agricoles et aux pertes dans la matière organique du sol. Les émissions de méthane proviennent du fumier de bovins et des ruminants. Les émissions d'oxyde de diazote sont issues de l'utilisation d'engrais, des cultures et du fumier.

Bien que l'agriculture contribue pour 10 % aux émissions de gaz à effet de serre au Canada, elle a aussi un grand potentiel de séquestration du carbone actuelle et future, grâce à certaines pratiques telles que les cultures sans labour. Des stratégies permettant de gérer et de capter les émissions provenant du fumier de bovins pourraient également aider à réduire les émissions globales, tout en offrant la possibilité de fournir une source renouvelable de production d'électricité.

Tableau 14 Secteur de l'agriculture : émissions (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2008 2010 2020
Agriculture  
Combustion de combustibles 12 13 12 14
Non énergétique15 62 63 63 64
Total – Agriculture 74 76 75 78

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Déchets et autres

Ce secteur comprend les émissions issues de la gestion des déchets, de même que des secteurs industriels à faible intensité d'émissions.

Les émissions issues de la gestion des déchets proviennent de trois sources : les émissions provenant des déchets solides en décomposition dans les sites d'enfouissement, les émissions des déchets dans l'eau et l'incinération des déchets solides. Ces émissions représentent 3 % des émissions totales de gaz à effet de serre. La population et les ménages sont les principaux facteurs de ces émissions. Des mesures provinciales axées sur le recyclage et le captage des émissions provenant des sites d'enfouissement devraient permettre de maintenir la croissance des émissions en dessous de la croissance de la population et de la formation des ménages.

Les émissions attribuables à d'autres secteurs industriels représentent un large éventail d'opérations et incluent la construction, la foresterie, de même que les installations d'industrie légère (p. ex., aliments et boissons, et appareils électroniques). Ces industries devraient augmenter de façon importante à l'avenir, entraînant ainsi une augmentation des émissions de 8 Mt entre 2005 et 2020.

Tableau 15 Déchets et autres : émissions (en Mt d'équivalents en CO2)
  2005 2008 2010 2020
Déchets  
Déchets solides 20 21 21 24
Eaux usées et incinération 1 1 1 1
Total – Déchets 21 22 22 25
 
Autres
 
Industrie légère 27 27 27 34
Construction 4 4 4 5
Foresterie 2 2 2 2
Total – Autres 33 33 33 41
 
Total – Déchets et autres
54 55 55 66

 


10 Pour obtenir de plus amples renseignements sur les facteurs clés, les hypothèses et les variations des réponses, veuillez consulter l'Annexe 1.

11 Il existe de nombreuses approches de rechange pour gérer et regrouper les activités de transport. Le transport de passagers pourrait par exemple être inclus dans les secteurs résidentiels. De même, le transport des marchandises industrielles pourrait être inclus dans chaque industrie.

12 La production inclut le gaz naturel, le pétrole léger et lourd classique et le bitume in situ des sables bitumineux.

13 Aux termes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les émissions issues de la production de brut synthétique sont incluses dans l'industrie du raffinage du pétrole.

14 Il est à noter que deux nouvelles centrales alimentées au charbon devraient être construites avec des fonctions de captage du carbone : l'une en Saskatchewan (Boundary Dam 3) et l'autre en Alberta (Keephills 3).

15 Inclut des émissions non liées à la consommation d'énergie, telles que le méthane rejeté par le fumier de bovins et les animaux ruminants et l'oxyde de diazote rejeté par l'usage d'engrais, les cultures et le fumier.

 

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