Rapport sur la caractérisation du bassin atmosphérique de Georgia Basin-Puget Sound 2014 : chapitre 2


2. Concepts fondamentaux de la qualité de l’air

Bruce Thomson et Rebecca Saari (Environnement Canada)

La qualité de l’air est principalement définie par la quantité de polluants présents dans l’atmosphère. La mauvaise visibilité, les odeurs repoussantes et les panaches visibles ont également une influence sur la perception de la qualité de l’air. Ces enjeux sont également liés, quoique pas exclusivement, aux concentrations de polluants.

L’atmosphère est principalement composée d’azote, d’oxygène et de vapeur d’eau. Cependant, bon nombre d’autres composés peuvent être présents à l’état de traces. Ceux qui sont nocifs pour la santé humaine ou l’environnement sont appelés polluants.

Les normes et les objectifs sur la qualité de l’air consistent en des seuils de concentration de polluants fondés sur les degrés de préoccupation pour la santé humaine et l’environnement. Ils peuvent être utilisés par les gouvernements et le public pour déterminer le besoin de prendre des mesures. Les concentrations ambiantes de polluants sont régulièrement mesurées et comparées aux cibles, aux normes et aux objectifs sur la qualité de l’air.

La qualité de l’air ambiant est déterminée par deux facteurs dominants : les émissions et les processus atmosphériques. Les émissions consistent en le rejet de produits chimiques dans l’atmosphère. Les processus atmosphériques sont les mécanismes qui transportent, transforment, dispersent et déposent les émissions une fois qu’elles sont rejetées. La combinaison d’émissions de contaminants et de processus atmosphériques détermine les concentrations de polluants dans l’air ambiant et, par conséquent, la qualité de l’air.

2.1 Polluants atmosphériques

Il existe de nombreuses espèces chimiques qui peuvent être classées comme polluants atmosphériques. Toutefois, certaines d’entre elles sont de courte durée ou présentes en de très faibles quantités. Cette étude met l’accent sur les espèces de polluants contribuant de façon importante à la mauvaise qualité de l’air dans la région de Georgia Basin/Puget Sound.

Une mauvaise qualité de l’air à l’échelle régionale se produit lorsque les concentrations de polluants sont élevées. Selon les polluants présents et d’autres facteurs environnementaux, la mauvaise qualité de l’air peut avoir des incidences négatives sur la santé humaine, les biens, la visibilité, la faune, la végétation et d’autres activités humaines et cycles naturels.

Une période prolongée de mauvaise qualité de l’air entraîne un épisode de smog. Inventé en 1905 par Des Vœux, le terme « smog » est défini comme un brouillard naturel contaminé par des polluants industriels, un mélange de fumée et de brouillard. Aujourd’hui, le terme est souvent appliqué à toute incidence de pollution atmosphérique, qu’il y ait brouillard ou non. Cependant, certaines manifestations visibles de polluants, telles que la brume sèche, sont presque toujours implicites.

Le smog fut le phénomène à attirer l’attention internationale à l’importance de la qualité de l’air. Des épisodes de smog historiques entraînant des décès au Royaume-Uni et aux États-Unis ont déclenché l’adoption des premières lois sur la qualité de l’air dans les années 1950 et 1960.

À la suite de l’adoption des lois sur la qualité de l’air aux États-Unis et au Canada (plus tard remplacée par la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999)), les composantes du smog les plus courantes ont été la cible d’efforts en matière de surveillance et de réglementation dans les deux pays. Au Canada et aux États-Unis, ce groupe de polluants atmosphériques est désigné sous le nom de « principaux contaminants atmosphériques » (PCA). La liste des polluants principaux comprend les oxydes de soufre (SOx), les oxydes d’azote (NOx), l’ozone (O3), le monoxyde de carbone (CO) et les matières particulaires fines. Les États-Unis incluent le plomb dans cette liste, alors que le Canada inclut des composés organiques volatils et l’ammoniac (NH3) (Environmental Protection Agency des États-Unis, 2010; Environnement Canada, 2010). Les matières particulaires, en soi un polluant, peuvent aussi être composées de métaux lourds toxiques comme l’arsenic et le plomb, ou des composés organiques toxiques. Tant les matières particulaires que l’azote contribuent à la réduction de la visibilité.

Les contaminants atmosphériques principaux sont connus pour avoir des incidences sur l’environnement et sur la santé. Bates et Vedal (2002) décrivent en détail les dernières connaissances concernant les incidences des polluants atmosphériques sur la santé, notamment les principaux contaminants atmosphériques. L’un des aspects les plus importants de cette discussion est axé sur de très faibles concentrations de polluants atmosphériques qui peuvent avoir des effets graves sur les membres sensibles de la population, comme les personnes asthmatiques et les personnes atteintes de maladies pulmonaires obstructives chroniques. Les auteurs font également valoir que les normes et les objectifs actuels sur la qualité de l’air ne protègent pas la santé humaine, et d’autres recherches démontrent que les normes et les objectifs actuels ne protègent pas la santé des écosystèmes.

Le Canada inclut les composés organiques volatils et l’ammoniac dans sa liste de principaux contaminants atmosphériques et de contaminants associés. Les deux sont des contaminants répandus qui contribuent au smog et à la brume sèche à l’échelle régionale en tant que précurseurs de polluants secondaires. Les composés organiques volatils (COV) constituent un groupe de produits chimiques qui réagissent avec d’autres polluants atmosphériques pour former de l’O3, des matières particulaires et d’autres composés. Les composés organiques volatils comprennent également des polluants organiques persistants (POP), qui sont particulièrement préoccupants en raison de leur capacité de bioaccumulation dans les organismes vivants. De la même manière, l’ammoniac (NH3) est un précurseur de matières particulaires secondaires et est toxique.

Les gaz à effet de serre (GES) comme le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O), et l’ozone (O3) ont une incidence sur le climat mondial. D’autres contaminants atmosphériques principaux, y compris le dioxyde de soufre et les matières particulaires, ont des incidences variables qui peuvent être importantes, mais qui peuvent être de courte durée comparativement aux incidences des gaz à effet de serre de longue durée de vie (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2007). L’interaction entre la qualité de l’air et les changements climatiques est un fait connu, et l’importance des changements climatiques pour la qualité de l’air dans le bassin atmosphérique est traitée dans le chapitre 13 du présent rapport.

2.2 Normes de qualité de l’air

Les concentrations de contaminants atmosphériques sont comparées aux normes, aux objectifs et aux lignes directrices comme points de repère pour l’évaluation de la qualité de l’air, la comparaison de la qualité de l’air parmi les bassins atmosphériques et la détermination du besoin de mesures de contrôle.

Il y a des normes de qualité de l’air ambiant à l’échelle nationale, provinciale et régionale pour les principaux contaminants atmosphériques mentionnés. Les normes qui s’appliquent au bassin atmosphérique pour l’ozone et les matières particulaires au Canada et aux États-Unis sont données dans le tableau 2.1 et le tableau 2.2.

Tableau 2.1 Objectifs et normes sur la qualité de l’air ambiant pour l’ozone utilisés par
les compétences à l’intérieur du bassin atmosphérique du bassin de Georgia/Puget Sound.
Organisme Période de calcul de la moyenne de l’ozone Norme ou objectif actuel sur l’ozone Norme ou objectif proposé sur l’ozone
Canada
ONQAA1
1 heure
82 ppb (160 μg/m 3)
Un examen des normes canadiennes sur l’ozone est envisagé
Canada
SP/NNQAA2
8 heures
65 ppb (126 μg/m 3) *
63 ppb (d’ici 2015) *
62 ppb (d’ici 2020) *
Objectif provincial de la C.-B.3
8 heures
65 ppb (126 μg/m 3) *
(adopté les SP)
-
Objectif du Grand Vancouver4
8 heures
65 ppb (126 μg/m 3) *
-
District régional de la vallée du Fraser5
 
-
Adoptera un objectif de planification aux fins d’harmonisation avec le Grand Vancouver
Environmental Protection Agency des États-Unis
Norme nationale américaine de qualité de l’air ambiant (NAAQS)6
8 heures
75 ppb *
En cours d’examen (entre 60 et 70 ppb *) Pourrait adopter des normes sur les incidences secondaires
Organisation mondiale de la Santé7
8 heures
51 ppb (100 μg/m 3)
-
Description du tableau 2.1

Le tableau 2.1 présente les objectifs et les normes sur la qualité de l'air ambiant pour l'ozone utilisés par les différentes compétences à l'intérieur du bassin de Georgia et du bassin atmosphérique de Puget Sound.

La première rangée du tableau comprend les en-têtes « Organisme », « Période de calcul de la moyenne de l'ozone », « Norme ou objectif actuel sur l'ozone » et « Norme ou objectif proposé sur l'ozone ». La première colonne indique les différents organismes qui mesurent l'ozone et qui établissent des normes et des objectifs. On y retrouve notamment :

  • Objectifs nationaux afférents à la qualité de l'air ambiant (ONQAA) établis par Santé Canada en 2006
  • Normes pancanadiennes et Normes nationales de qualité de l'air ambiant (NP et NNQAA) Il est à noter que les normes pancanadiennes (Conseil canadien des ministres de l'environnement [CCME], 2000) seront remplacées par les Normes nationales de qualité de l'air ambiant (NNQAA) plus strictes (CCME, 2012). Les normes pour l'année 2020 seront examinées en 2015.
  • Objectif provincial de la Colombie-Britannique (BC Ministry of Healthy Living and Sport, 2010)
  • Grand Vancouver (2005)
  • District régional de la vallée du Fraser (2010)
  • Norme nationale américaine de qualité de l'air ambiant (NAAQSde l'Environmental Protection Agency des États-Unis [2010])
  • Organisation mondiale de la santé (2005)

La deuxième colonne montre la période de calcul de la moyenne de l'ozone utilisée. La troisième colonne indique la norme ou l'objectif actuel sur l'ozone (en ce qui concerne les normes pancanadiennes, les Normes nationales de qualité de l'air ambiant, l'objectif provincial de la Colombie-Britannique, les normes et objectifs du Grand Vancouver et du district régional de la vallée du Fraser, et la norme nationale américaine de l'air ambiant [NAAQSde l'Environmental Protection Agency des États-Unis], l'évaluation du respect des normes et objectifs est basée sur la moyenne triennale de la quatrième concentration annuelle la plus élevée des concentrations quotidiennes maximales d'ozone sur huit heures). La quatrième colonne présente la norme ou l'objectif proposé sur l'ozone. Encore une fois, l'évaluation du respect des normes en ce qui concerne les normes pancanadiennes, les Normes nationales de qualité de l'air ambiant, et la norme nationale américaine de l'air ambiant (NAAQSde l'Environmental Protection Agency des États-Unis) est basée sur la moyenne triennale de la quatrième concentration annuelle la plus élevée des concentrations quotidiennes maximales d'ozone sur huit heures.

Remarques :

* Atteinte selon la moyenne triennale de la quatrième concentration annuelle la plus élevée des concentrations quotidiennes maximales d’ozone sur 8 heures.

1Santé Canada, 2006
2 Les normes pancanadiennes (Conseil canadien des ministres de l’environnement [CCME], 2000) seront remplacées par les Normes canadiennes de qualité de l’air ambiant (NCQAA) plus strictes (CCME, 2012). Les normes pour l’année 2020 seront examinées en 2015.
3Colombie-Britannique, Ministry of Healthy Living and Sport, 2010
4 Metro Vancouver, 2005
5District régional de la vallée du Fraser, 2010
6Environmental Protection Agency des États-Unis, 2010
7Organisation mondiale de la Santé, 2005

 

Tableau 2.2 Objectifs et normes sur la qualité de l’air pour les matières particulaires (MP) utilisées par les compétences à l’intérieur du bassin atmosphérique du bassin de Georgia/Puget Sound.
Classe granulométrique des matières particulaires Organisme Période sur laquelle est calculée la moyenne des MP Norme ou objectif actuel pour la concentration de MP(μg/m3) Norme ou objectif proposé pour la concentration de MP(μg/m3)
MP10 Objectif provincial de la Colombie-Britannique1 24 heures 50 µg/m3 -
Objectif du Grand Vancouver2 24 heures
1 an
50 µg/m3
20 μg/m3
 
Environmental Protection Agency des États-Unis3 24 heures 150 µg/m3 -
Organisation mondiale de la Santé4 24 heures
1 an
50 µg/m3
20 μg/m3
-
MP2,5 Canada Normes pancanadiennes (NP)/Normes canadiennes de qualité de l’air ambiant5 (NCQAA) 24 heures
1 an
30 μg/m3 *
-
28 μg/m3 *(d’ici 2015)
27 μg/m3 * (d’ici 2020)
10,0 μg/m3 **
(d’ici 2015)
8,8 μg/m3 **
(d’ici 2020)
Province de la Colombie-Britannique 24 heures
1 an
1 an
25 μg/m3 ***
8 μg/m3
6 μg/m3 ****
 
Objectif du Grand Vancouver 24 heures
1 an
25 μg/m3 * 8 μg/m3
Fraser Valley Regional District - - S’aligner sur les objectifs du Grand Vancouver
Environmental Protection Agency des États-Unis 24 heures
1 an
35 μg/m3 *
15 μg/m3
En cours d’examen (plage à déterminer)
Puget Sound Clean Air Agency6 *** 24 heures
1 an
25 μg/m3
15 μg/m3
 
Organisation mondiale de la Santé7 24 heures
1 an
25 μg/m3
10 μg/m3
 

 

Description du tableau 2.2

Le tableau 2.2 présente les objectifs et normes sur la qualité de l'air ambiant pour les matières particulaires utilisés par les différentes compétences à l'intérieur du bassin atmosphérique du bassin de Georgia/Puget Sound.

La première rangée du tableau comprend les en-têtes « Classe granulométrique des matières particulaires », « Organisme », « Période sur laquelle est calculée la moyenne des matières particulaires » , « Norme ou objectif actuel pour la concentration de matières particulaires (μg/m3) », et « Norme ou objectif proposé pour la concentration de matières particulaires (μg/m3) ». La première colonne montre les deux différentes classes granulométriques utilisées (MP10 et MP2,5). La deuxième colonne indique les différents organismes qui mesurent les matières particulaires et qui établissent des normes et des objectifs. On y retrouve notamment :

Pour les MP10 :

  • Ministère provincial de la Colombie-Britannique (BC Ministry of Healthy Living and Sport, 2010)
  • Grand Vancouver (2005 et 2008)
  • Environmental Protection Agency des États-Unis (2010)
  • Organisation mondiale de la santé (2005)

Pour les MP2,5 :

  • Normes pancanadiennes et Normes nationales de qualité de l'air ambiant (NP et NNQAA) Il est à noter que les normes pancanadiennes (Conseil canadien des ministres de l'environnement [CCME], 2000) seront remplacées par les Normes nationales de qualité de l'air ambiant (NNQAA) plus strictes (CCME, 2012). Les normes pour l'année 2020 seront examinées en 2015.
  • Province de la Colombie-Britannique
  • Grand Vancouver
  • District régional de la vallée du Fraser
  • Environmental Protection Agency des États-Unis
  • Puget Sound Clean Air Agency (Puget Sound Clean Air Agency, 2006) Il est à noter qu'il s'agit d'objectifs de planification volontaires.
  • Organisation mondiale de la santé

La troisième colonne montre la période sur laquelle est calculée la moyenne des matières particulaires. La quatrième colonne présente la norme ou l'objectif actuel pour la concentration de matières particulaires (en μg/m3). Il faut noter que l'évaluation du respect des normes pancanadiennes, des Normes nationales de qualité de l'air ambiant, des normes du Grand Vancouver, et des normes et objectifs actuels en matière de matières particulaires de l'Environmental Protection Agency des États-Unis est basée sur la moyenne, sur trois ans consécutifs, du 98e centile des concentrations quotidiennes moyennes prises sur un an. La norme ou l'objectif actuel en ce qui concerne les matières particulaires de la province de la Colombie-Britannique comprend un objectif de planification volontaire (marqué par trois astérisques) et une valeur d'objectif à ne jamais dépasser (marquée par quatre astérisques).

La quatrième colonne présente la norme ou l'objectif proposé pour la concentration de matières particulaires (en μg/m3). Il est à noter que l'évaluation du respect des normes pancanadiennes et des Normes nationales de qualité de l'air ambiant est basée sur la valeur moyenne, sur trois ans consécutifs, du 98e centile des concentrations quotidiennes moyennes prises sur un an (marquée par un astérisque) et sur la moyenne, sur trois ans consécutifs, des concentrations moyennes prises sur un an (marquée par deux astérisques).

Remarques :

* Objectif calculé en fonction de la moyenne, sur 3 ans consécutifs, du 98e centile des concentrations quotidiennes moyennes prises sur un an.

** Objectif calculé en fonction de la moyenne, sur trois ans consécutifs, des concentrations moyennes prises sur un an.

*** Objectif de planification adopté volontairement.

**** Valeur d’objectif à ne jamais dépasser.

1Colombie-Britannique, Ministry of Healthy Living and Sport, 2010.

2 Metro Vancouver, 2005 et 2008.

3Environmental Protection Agency des États-Unis, 2010.

4Organisation mondiale de la Santé, 2005.

5 Les normes pancanadiennes (Conseil canadien des ministres de l’environnement [CCME], 2000) seront remplacées par les Normes canadiennes de qualité de l’air ambiant (NCQAA) plus strictes (CCME, 2012). Les normes pour l’année 2020 seront examinées en 2015.

6 Puget Sound Clean Air Agency, 2006.

La visibilité est un aspect de la qualité de l’air qui n’est pas normalisé, bien qu’elle soit importante pour la gestion de la qualité de l’air du bassin de Georgia/Puget Sound. Dans le Puget Sound, l’atténuation des problèmes de visibilité est favorisée par la Regional Haze Rule des États-Unis (Environmental Protection Agency des États-Unis, 1999a). Cette règle vise à améliorer la visibilité dans les zones de classe 1, en tentant d’éliminer les problèmes de visibilité causés par l’homme dans ces régions d’ici 2064 (Environmental Protection Agency des États-Unis, 1999b) (Washington State Department of Ecology, 2003). Le règlement exige que la visibilité dans les zones de classe 1 soit améliorée pendant les jours où la visibilité est la plus mauvaise (les pires jours [20 %]) et qu’il n’y ait aucune dégradation pendant les jours les plus clairs (les meilleurs jours [20 %]) (Oregon Department of Environmental Quality, 2010). Au Canada, il y a une absence de dispositions légales en matière de gestion de la visibilité, bien qu’il y ait des efforts fournis pour faire la gestion de la visibilité dans le bassin de Georgia. Le Grand Vancouver a défini l’amélioration de la visibilité comme étant l’un de ses trois objectifs en matière de gestion de l’air (Grand Vancouver, 2005). Les organismes régionaux, provinciaux et fédéraux ont formé le Comité de coordination de la visibilité de la Colombie-Britannique pour élaborer un cadre de gestion pour la visibilité, en utilisant la vallée du bas Fraser en tant que projet pilote (Context Ltd., 2010). Il est possible qu’un objectif en matière de visibilité, pour la province de la Colombie-Britannique, résulte de ce travail qui est décrit en détail au chapitre 9, « Visibilité ».

2.3 Émissions de polluants atmosphériques

La pollution de l’air pénètre dans l’atmosphère lorsqu’elle est émise par une source. Les émissions de polluants atmosphériques peuvent provenir de sources anthropiques et de sources naturelles. Il est fréquent que les sources anthropiques soient facilement déterminées. Les émissions naturelles sont plus difficiles à quantifier, mais elles peuvent contribuer de façon importante aux émissions totales entrant dans le bassin atmosphérique.

Toutes les émissions atmosphériques sont répertoriées sur une base régulière afin de connaître les sources de polluants atmosphériques et de comprendre la manière dont les émissions changent au fil du temps. Les détails concernant les répertoires récents d’émissions entrant dans le bassin atmosphérique sont présentés au chapitre 5, « Émissions ».

2.3.1 Sources anthropiques

Les émissions anthropiques ont tendance à être plus élevées dans les zones densément peuplées, comme la région métropolitaine de Seattle, Vancouver, Tacoma et Victoria.

Les émissions anthropiques entrant dans l’atmosphère incluent:

  • La pollution industrielle provenant de la combustion de combustibles fossiles ou de déchets de bois pour la production d’énergie; de la combustion de déchets d’hôpitaux, de déchets municipaux et de déchets dangereux; de l’utilisation de solvants et de revêtements dans des processus de fabrication; de la première et de la deuxième fusion de l’aluminium et de l’acier; du raffinage du pétrole; de la fabrication de pâtes et papiers; de la fabrication de bois de placage et de bois d’œuvre; du transport de produits; etc.
  • La pollution liée aux choix de mode de vie pour des questions comme le transport, le chauffage domestique, ce qui inclut les poêles à bois, le brûlage de déchets à l’extérieur et l’utilisation de pesticides.
  • Les émissions agricoles et sylvicoles, ce qui comprend l’ammoniac provenant de déchets d’animaux, la fumée causée par le brûlage contrôlé de champs et de forêts, la poussière - qui provient de sols exposés à cause d’un labourage - emportée par le vent et les émissions liées à l’utilisation de pesticides.

Les émissions anthropiques peuvent également avoir des tendances saisonnières, hebdomadaires et quotidiennes. Par exemple, les émissions de matières particulaires provenant de poêles à bois dominent au cours de l’hiver, tandis que l’incinération de déchets agricoles est plus importante en été et en automne. Les émissions provenant de sources mobiles ont des pics durant les heures de pointe du matin et du soir.

2.3.2 Sources naturelles ou biosynthétiques

Les émissions provenant de sources naturelles comme la végétation, les terres humides, les océans, les volcans, les poussières transportées par le vent et les incendies de forêt envoient des polluants dans l’atmosphère et ont des conséquences sur la qualité de l’air.

La plus importante source d’émissions naturelles du bassin atmosphérique est la végétation, plus particulièrement les arbres. Les arbres à feuilles caduques et les conifères produisent des produits chimiques gazeux. La quantité de ces émissions dépend de la période de l’année et des conditions météorologiques locales. Au printemps, si le ciel est ensoleillé et la température est élevée, les arbres produisent des tonnes d’émissions gazeuses par jour (Moran et Makar, 2001). D’autres sources importantes d’émissions naturelles sont les zones marines et les tourbières.

Certaines sources naturelles importantes et leurs émissions comprennent:

  • La végétation, les incendies de forêt et les terres humides qui génèrent la plus grande partie des émissions provenant de sources naturelles et produisent des composés organiques volatils (COV).
  • Les incendies de forêt et la combustion de biomasse qui produisent, en plus des COV, d’importantes quantités de matières particulaires fines, d’oxydes d’azote et de produits chimiques organiques recouvrant parfois tout le bassin atmosphérique.
  • Les plans d’eau salée et les volcans qui émettent des composés inorganiques, tels que le soufre et le sodium, et peuvent contribuer à la formation de polluants secondaires, comme l’ozone et les matières particulaires fines.

Certains processus naturels varient selon les saisons en fonction des tendances de croissance, tandis que d’autres, comme les incendies de forêt, varient considérablement dans le temps et dans l’espace. Les phénomènes rares, comme les éruptions du mont Saint Helens, pendant les années 1980, peuvent envoyer des quantités importantes de dioxyde de soufre et d’autres polluants dans l’atmosphère. Ces émissions provenant de sources naturelles sont présentées plus en détail au chapitre 5, « Émissions ».

2.4 Devenir et transport atmosphériques des polluants atmosphériques

Une fois qu’un produit chimique est en suspension dans l’air, les processus atmosphériques commencent à déterminer son devenir. Certains polluants demeurent inchangés et se font expulser de l’atmosphère par les courants atmosphériques ou les précipitations, ce qui pollue souvent les milieux les recevant, comme l’eau ou le sol. D’autres produits chimiques peuvent être modifiés par des processus physiques ou des réactions chimiques qui produisent un nouveau composé secondaire. C’est le cas lorsqu’un produit chimique NOx et les COV réagissent en étant exposés à la lumière du soleil et forment de l’ozone (O3).

Les facteurs qui déterminent le devenir des polluants atmosphériques sont nombreux. Les conditions météorologiques ont des conséquences sur la transformation chimique et physique et le transport des polluants : les variations de température, le rayonnement, la stabilité atmosphérique, la dynamique, l’humidité, les précipitations et d’autres variables touchent ces phénomènes. Cette étude est axée sur les conditions météorologiques qui sont importantes pour le devenir des polluants atmosphériques. D’autres facteurs météorologiques propres à la région sont mentionnés, mais seulement dans la mesure où ils sont reliés à la qualité de l’air.

2.5 Résumé du chapitre

La qualité de l’air est une mesure de l’état de l’air et elle se définit principalement par la quantité de polluants que l’on trouve dans l’atmosphère. Les polluants qui sont à courte durée de vie, ou présents en très petites quantités font partie des facteurs les plus importants qui contribuent à la mauvaise qualité de l’air dans la région du bassin de Georgia/Puget Sound. Les composants les plus communs du smog, un mélange de fumée et de brouillard, sont actuellement surveillés à la fois aux États-Unis et au Canada. Au Canada et aux États-Unis, ce groupe de polluants atmosphériques est désigné sous le nom de « principaux contaminants atmosphériques » (PCA). Les concentrations mesurées de contaminants atmosphériques sont comparées aux normes, aux objectifs et aux lignes directrices à l’échelle nationale, provinciale et régionale et servent de points de repère pour l’évaluation de la qualité de l’air, la comparaison de la qualité de l’air parmi les bassins atmosphériques et la détermination du besoin de mesures de contrôle.

La pollution de l’air pénètre dans l’atmosphère lorsqu’elle est émise par une source naturelle ou anthropique. Les émissions anthropiques ont tendance à être plus élevées dans les zones densément peuplées, comme la région métropolitaine de Seattle, Vancouver, Tacoma et Victoria. Les sources d’émissions anthropiques comprennent la pollution industrielle, la pollution liée aux choix de mode de vie et les émissions agricoles. La plus importante source d’émissions naturelles dans le bassin atmosphérique est la végétation. D’autres sources comprennent les terres humides, les océans, les volcans, les poussières transportées par le vent et les incendies de forêt.

Une fois qu’un polluant atmosphérique est en suspension dans l’air, les processus atmosphériques jouent un rôle important pour ce qui est du transport et de la transformation. Bien que certains polluants puissent demeurer inchangés et se faire expulser de l’atmosphère, d’autres peuvent être modifiés par des processus physiques ou des réactions chimiques qui produisent de nouveaux composés secondaires.

2.6 Références

Bates, D.V., Vedal, S. 2002. Chapitre 4 : Adverse Health Effects. In: A Citizen’s Guide to Air Pollution. 2e éd. Vancouver (C.-B.) : Fondation David Suzuki. ISBN 0-9689731-2-4. 391 p.

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[CCME] Conseil canadien des ministres de l’environnement. 2012. Canadian Ambient Air Quality Standards (CAAQS) for Fine Particulate Matter (PM2.5) and Ozone. Octobre 2012. [consulté le 19 décembre 2012].

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Moran, M.D. and Makar, P.A, 2001. Chapitre 3: The nature of the sources of emissions. In Precursor contributions to ambient fine particulate matter in Canada. Environment Canada, Meteorological Service of Canada, Atmospheric and Climate Sciences Directorate, 327 pp.

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Oregon DEQ. 2010. Regional Haze. [consulté le 21 juillet 2010].

Puget Sound Clean Air Agency. 2006. 2005 Air Quality Data Summary. [consulté le 25 février 2010].

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[US EPA] Environmental Protection Agency des États-Unis. 1999b. Fact Sheet on Final Regional Haze Regulations for Protection of Visibility in National Parks and Wilderness Areas.

[US EPA] Environmental Protection Agency des États-Unis. 2010. National Ambient Air Quality Standards (NAAQS). [consulté le 25 février 2010].

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