Plan intérimaire de 2001 concernant les matières particulaires et l’ozone : chapitre 4


4.0 La science

La compréhension des incidences des MP et de l'ozone sur la santé humaine et l'environnement et la mesure du succès des actions prises face à ces deux grands enjeux de la qualité de l'air constituent les deux bases de la connaissance de ce plan intérimaire. En outre, les preuves scientifiques solides sont le fondement de la prise de décision environnementale responsable et celui des politiques et règlements du Canada en matière d'air pur.

Depuis le début des années 1970, le gouvernement du Canada a joué un rôle prépondérant dans la recherche et la mesure liées à la qualité de l'air et aux substances toxiques dans l'atmosphère, ainsi qu'aux effets de la pollution atmosphérique sur les personnes et l'environnement. Un tel travail comporte de la recherche scientifique, la préparation des inventaires des émissions, la surveillance de la qualité de l'air et l'application de techniques d'analyse des données. Les preuves scientifiques nous aident à comprendre d'où vient la pollution atmosphérique, comment elle affecte notre santé et comment réduire ou éliminer ses sources. Ces données appuient aussi la gestion provinciale de la qualité de l'air, de même que les négociations, les accords et les programmes internationaux visant à contrôler le transport transfrontalier et mondial des polluants atmosphériques toxiques.

La science et le réseau de surveillance

De concert avec les provinces et les territoires, le gouvernement fédéral améliorera et maintiendra un réseau de surveillance pour répondre aux exigences des Normes pancanadiennes sur les matières particulaires (MP) et l'ozone et de l'Annexe sur l'ozone de l'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air. Les données sur la qualité de l'air servent aussi à démontrer les liens qui existent entre la pollution atmosphérique et la santé humaine, à concevoir et à évaluer des stratégies de contrôle de la pollution atmosphérique, à déceler les tendances de la qualité de l'air et à prévoir les problèmes de pollution émergeants.

Le Canada dispose déjà d'un réseau de surveillance bien établi comptant plus de 250 sites dans 139 communautés et plusieurs sites ruraux mesurant les composantes du smog. Pendant les cinq prochaines années, Environnement Canada ajoutera d'autres stations de surveillance, remettra à neuf les sites critiques et remplacera les vieux instruments, comme les détecteurs désuets. L'équipement pour calibrer les instruments de détection sera mis à jour ou remplacé. On ajoutera de nouveaux échantillonneurs à certains sites existants afin de fournir des données plus détaillées sur les concentrations et les composantes des MP.

Enfin, Environnement Canada améliorera et mettra à niveau l'infrastructure électronique qui contrôle le réseau. Le public pourra ainsi accéder plus rapidement à de meilleurs rapports, comportant des données sur les tendances à long terme et des renseignements en temps réel.

Les prévisions

Les provinces maritimes offrent des prévisions sur la qualité de l'air. La Colombie-Britannique termine un projet pilote et d'autres prévisions sont publiées de concert avec des organismes provinciaux et municipaux. Dans la région de Montréal, un projet pilote au cours de l'hiver 2001 a permis la présentation dans Internet et les médias de prévisions sur le taux de dispersion des polluants. De même, des prévisions nationales sur la qualité de l'air sont mises à la disposition du public et postées sur le site Web L'air pur de la Voie verte d'Environnement Canada. Le travail est également amorcé pour lancer un programme de prévisions quotidiennes d'ozone à Montréal et à Vancouver. En Ontario, Environnement Canada contribue au programme d'Index provincial sur la qualité de l'air et aux Alertes au smog.

Environnement Canada travaille également avec les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et les premiers ministres de l'est du Canada qui ont amorcé un projet mixte de cartographie sans frontières au cours de l'été 2000. Le projet a permis d'établir des cartes animées sans démarcation et presqu'en temps réel de l'ozone troposphérique au Canada et aux États-Unis à l'intention, du côté canadien, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard, de l'Ontario et du Québec. Durant la saison du smog, soit de mai à septembre, le public peut consulter les cartes sur le site Web d'Environnement Canada.

L' agriculture

La recherche se poursuit aussi sur les sources d'ammoniac en agriculture, les modèles d'érosion du sol, les pratiques de travail réduit du sol et la gestion des bases de données sur les sols et les ressources. Les résultats contribueront à la connaissance des incidences de l'agriculture sur la qualité de l'air.

"La compréhension des incidences des MP et de l'ozone sur la santé humaine et l'environnement et la mesure du succès des mesures prises pour ces deux questions relatives à la qualité de l'air constituent les deux bases de la connaissance de ce Plan intérimaire."

Les domaines possibles d'intervention

En plus du travail scientifique en cours, les politiques et initiatives futures en matière de qualité de l'air profiteront des plus grandes connaissances acquises au moyen d'un programme intégré de recherche sur l'atmosphère et sur les sciences de la santé visant spécifiquement l'environnement et la population du Canada. Un tel programme viendrait combler les vides scientifiques suivants :

  • faire de la recherche sur la chimie atmosphérique (terrain et laboratoire) qui vienne appuyer la création de modèles;
  • déterminer comment les polluants du smog se déplacent sur de longues distances au-delà des frontières;
  • définir avec plus de précision les effets de l'exposition des humains aux polluants et aux autres substances toxiques du smog, surtout l'exposition chronique;
  • définir les facteurs qui rendent certaines personnes susceptibles aux effets néfastes sur la santé de la mauvaise qualité de l'air;
  • déterminer comment éviter les maladies qui proviennent de l'exposition à la pollution atmosphérique;
  • augmenter l'échantillonnage et l'analyse des produits chimiques persistants et toxiques partout au Canada, ainsi que des produits chimiques dangereux concentrés dans les régions polaires, afin de mieux comprendre leur distribution et leurs effets sur la santé.

Idéalement, la recherche sur la surveillance médicale devrait inclure le développement ou l'amélioration de notre capacité de comprendre les effets de la pollution de l'air sur les maladies du système circulatoire, l'asthme et les autres maladies respiratoires, la grossesse, la santé des bébés et des enfants, le cancer, les troubles de comportement et les autres questions émergeantes.

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