Valeur économique de l’environnement

Les économistes reconnaissent que les gens valorisent et privilégient les améliorations environnementales, et qu’ils sont disposés à payer pour qu’elles soient une réalité. À titre d’exemple, les gens des grandes villes pourraient être disposés à payer pour réduire la pollution atmosphérique et le smog, tandis qu’une personne habitant près d’un lac fermé pour cause de pollution accepterait de payer pour qu’il soit rouvert.

Mais comme il n’existe pas de marché des améliorations de l’environnement. Par conséquent, une série de techniques particulières, appelées évaluation des valeurs non marchandes, ont été conçues par des économistes pour estimer les valeurs d'amélioration environnmentale.

L’effort de conception de ces techniques a été considérable, comme en font foi les milliers d’articles scientifiques publiés au cours des vingt dernières années. Certaines techniques recourent aux sondages où l’on demande directement aux gens combien ils accepteraient de payer pour améliorer l’environnement. Une autre catégorie de techniques suppose l’observation des valeurs marchandes associées à un actif environnemental.

Pour évaluer la pollution atmosphérique, une série de liens a été établie entre les émissions et la valeur en dollars d’un dommage environnemental. Dans le cas des pluies acides, la première étape consiste à lier un changement dans les émissions de SO2 et de NOx à un changement dans la concentration des pluies acides dans l’atmosphère. Cette concentration est à son tour associée à un effet sur la santé ou l’environnement, comme la corrosion ou l’acidification des lacs. Ce dernier lien est établi à l’aide d’une fonction concentration-réponse. Enfin, les impacts sur les humains, comme la perte de journées de pêche, sont déterminés, puis évalués en fonction de la technique appropriée.

Pour estimer la valeur totale d’une amélioration environnementale ou d’un actif environnemental, des économistes ont conçu une méthode appelée valeur économique totale (VET). On peut diviser la VET en deux grandes catégories: les valeurs d’usage et les valeurs de non-usage. Les valeurs d’usage sont associées à l’utilisation directe de l’environnement, comme la pêche et la baignade dans un lac et la marche en forêt, ou à des utilisations commerciales comme l’exploitation forestière ou l’agriculture. Les valeurs de non-usage sont liées à la conscience de la pérennité de l’environnement (valeurs d’existence) ou à la nécessité de laisser des ressources environnementales aux générations futures (valeurs de legs).

L’Inventaire de référence des valorisations environnementales (IRVE) est un outil important qui permet aux Canadiens d’en savoir davantage sur la valorisation environnementale. Les Canadiens peuvent accéder gratuitement à l’IRVE en remplissant un formulaire d’abonnement dans le site Internet. L’IRVE est un répertoire consultable d’études empiriques sur la valeur économique des avantages environnementaux et des effets sur la santé.

En outre, les économistes estiment une partie de la valeur de l’environnement d’après l’activité économique liée à son utilisation. Lorsque des gens achètent des cannes à pêche, des canots, des nichoirs et des jumelles, ils contribuent à créer des emplois et à générer des revenus, et ils stimulent l’activité et la croissance économiques.

En d’autres mots, les gens renonceront à une partie de leur richesse pour mieux accéder à la nature et à la faune, et pour l’apprécier davantage. Cette approche économique traditionnelle est fondée sur les valeurs marchandes, ainsi que sur le produit intérieur brut (PIB), qui est une mesure du revenu national.

L’Enquête sur l’importance de la nature pour les Canadiens nous révèle que les Canadiens consacrent de grandes proportions de leur revenu familial à des activités qui dépendent des espaces naturels et de la faune. En 1996, les Canadiens - auxquels s’ajoutaient les touristes américains - ont dépensé au pays un total de 11,7 milliards de dollars pour des activités liées à la nature. C’est une portion non négligeable de l’économie canadienne.

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